jeudi 25 mars 2010

La vie, comme la salsa

Qui dit bascule, dit roue, dit d'un sens ou dans l'autre.

Il y a des moments où effectivement, tout peut basculer. Qui d'entre nous n'a pas vécu un moment charnière où l'on se sent un extra-terrestre, pour ne pas dire une marsienne, cet état consigné lorsque le mois de mars n'en finit plus avec son thermomètre. J'ai déjà chialé dans mon dernier billet, et je vous entends râler jusqu'ici.

Mais parfois, un petit rien nous permet de changer de canal, c'est-à-dire voir autrement. J'écoutais une entrevue avec Suzanne Lévesque qui affirmait que les femmes n'ont d'aucune manière la possibilité de vieillir lorsqu'elles sont confrontées à l'image télévisée. Les hommes, tant qu'à eux, sont honorés de ce charme qu'on nomme expérience. C'est cruellement injuste. Pour marquer mon désaccord, je me suis levée courbaturée comme une vieille tante Rita, et décidé de porter ma réflexion sur la vieillesse. Me demandant à quoi ou à qui je voudrais ressembler une fois devenue mature, je suis tombée sur ce clip qui a redémarré ma journée.

Comme dans la vie, à une minute et cinquante-cinq secondes, tout peut basculer. Et c'est là que j'ai trouvé mon modèle. Je ne souhaite pas être momifiée par un lifting, j'inscris plutôt dans mes cellules de danser la salsa, d'écrire un scénario, le mettre en scène, bref, me mettre en scène. J'irai au Tibet dans un monastère et ferai des pèlerinages. Je planifie ne plus être affligée par les diktats de la mode anorexique et lissée, embourbée par un trajet tracé à mon insu. Je veux être debout, dans toute ma verticalité, me rebiffer contre les standards créés pour nous gouverner.

Exit la sacro-iléite! À 88 ans, je veux danser la salsa, rendre hommage à la vitalité et à la vraie beauté féminine. Décidément, je choisis la musique qui me correspond. Je vous avertis, vous n'aurez plus jamais la même perception de la vieillesse après ce visionnement.



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