mardi 2 mars 2010

J'écris pour toi, Mona

Nul ne peut saisir l'ampleur de l'horreur d'un diagnostic qui s'abat dans notre vie, sauf si l'on a traversé soi-même un épisode difficile. On a beau comprendre, on demeure néanmoins impuissant devant l'inadmissible. La vie, dans sa magnificience, peut faire pulvériser des zones inconnues de notre territoire et faire en sorte que nous n'avons plus aucun repère. L'abattement, la colère, le désespoir, prennent toute la place et nous donne rendez-vous de jour comme de nuit, à notre insu, sans invitation. Comme si un inconnu frappait à notre porte, s'installait à notre table pour se délecter de notre osso bucco, sans que l'on sache de qui cela retourne. L'envie de le mettre à la porte, d'appeler les secours, les renforts, les body guard de Céline, TOUT pour que cet inconnu sorte de notre maison.

Ce que l'on ignore, c'est la nature même de ce visiteur. Il n'est peut-être pas celui qu'on croit. Je t'entends me dire que ce n'est sûrement pas le Père Noël chargé de surprises joyeuses et de cadeaux. Tu as raison. Mais tout d'un coup que...cet inconnu n'en est pas un. Tout d'un coup que. ..cet inconnu vient te dire à quel point tu es courageuse, persévérante, aimante et généreuse pour les autres. Et s'il te disait qu'il est temps de penser à toi, de t'amuser, de ne pas te battre avec tes mots croisés mais te laisser bercer par leur musicalité. Et s'il était là pour te dire de ralentir afin de goûter, déguster. Et s'il était là pour t'apprendre à te laisser aimer, à laisser un espace pour te prendre soin, pour aller fouiller dans ton coffre aux trésors de passions et projets qui s'impatientent de voir le jour.

Cette traversée n'est jamais facile. Mais pourquoi ne pas se rassurer et se fier à ceux, avant nous, qui ont expérimenté cette croisée des chemins, et y ont trouvé l'Amour avec un grand A..

Alors pourquoi ne pas le laisser, appelons-le Oscar, partager le repas avec toi, puisqu'il est déjà dans ta maison. Servez-vous un bon verre de rouge. Mets dans ton lecteur Georgia on my mind , à tue-tête, en boucle. Veux-tu que je te prépare un risotto pour accompagner l'osso bucco? As-tu mis assez de carottes et surtout du fenouil dans ta cocotte? En fait, je serais ravie d'être au fourneau, de dresser une table, façon Martha Stewart, et vous accompagner. J'ai aussi un bouquet de tulipes à déposer.

Mona, tu es une grande dame, et tu mérites rien de moins que ce qu'il y a de meilleur.

1 commentaire:

  1. Ma belle amie, ce que tu dis es tellement juste,merci de nous le rappeler. il est grand temps que nous apprenions a prendre soins de nous, a accepter de recevoir, à nous reposer, à gouter la vie et explorer ce qui fait sens POUR NOUS, nos élans, nos passions... pourquoi faut il attendre q'Oscar se pointe?
    Je souhaite à Mona que je ne connais pas mais aussi a chacun et chacun de nous de savourer la vie... aujourd'hui
    A moureusement

    Carolann

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