mardi 30 novembre 2010

Nouveautés pour 2011

Me voilà préparant la nouvelle année, un pas de plus vers la créativité, l'expression de soi et le partage de mon expérience. J'offrirai donc des ateliers à l’endroit privilégié par le groupe, que ce soit entre amis ou dans un contexte professionnel. Des rencontres individuelles seront aussi possibles. Pour en savoir plus sur les ateliers IDÉES!, cliquez sur l'onglet Ateliers, vous connaîtrez les dates et le contenu des animations proposées.


IDÉES! Pour créer la vie que l'on désire
Imaginez, Désirez, Écrivez Et Savourez: un menu pour passer à l'action!

Exercices d'écriture spontanée, collage, visualisation, autres déclencheurs inspirants, en bref, du coaching pour rendre un projet réalisable, dans une atmosphère de détente et de plaisir.

lundi 29 novembre 2010

L'art et les centres commerciaux

J’ai fait promettre à ma fille de ne plus jamais fréquenter les centres commerciaux d’ici le Nouvel An. Subir la bousculade causée par l’ivresse de la course contre la montre, ce n’est déjà pas acceptable. Être assommée par des réclames de besoins que l’on ignorait quelques heures auparavant, c’est encore plus troublant. Rien de plus beige que les centres commerciaux, dans un esprit des fêtes beige, écrit Marie-Claude Lortie dans La Presse d’aujourd’hui. Et si le regard que l’on porte sur l’écran des événements qui habillent notre vie est authentique, je devais me sentir très beige dimanche midi. Pourtant, c’était une sortie de « filles » enthousiaste et orchestrée. Nous avions décidé de partir tôt - planif de béton - afin de nous permettre de fouiner tout doucement, de façon à goinfrer les bas de Noël qu'on souhaite dodu et amusant. En prime, nous avions prévu aménager un dîner de sushis chez Tatami, et couronner le tout d’une potion magique verte de David’s tea, ce qui rendrait notre escapade des plus joyeuses, à coup sûr.


La magie s’est décolorée au moment de se garer. Les gens étaient prêts à se corrompre, à défier toute courtoisie, bave aux commissures des lèvres, pour camper à l’endroit le plus près de la porte. J’ai vu écarlate, couleur des quatre bas de Noël des enfants suspendus autour de la cheminée. La journée s'esquissait. En contemplant certaines horreurs dans les vitrines des magasins, tout en me faisant heurter de tous les côtés par une horde de consommateurs affolés, je constatais que TOUT et n’importe quoi se vend, parce qu’on marchande l’idée du bonheur et de la beauté en achetant les emballages. Et l’initiation s'amorce en bas âge. Dès la poussette, et ensuite à petits pas en clopinant dans une salopette hivernale hautement thermique pour l'intérieur, on dresse nos petits lutins à la féroce magie de Noël.

Pourtant, il y a véritablement un désir de semer des plaisirs, des attentions, de créer un espace pour dire aux siens qu’on les aime. Mais, avons-nous conscience qu’on s’y prend d’une étonnante façon? Tous ces regards épuisés, cantonnés dans un contexte exténuant, énergétiquement et monétairement, dépeignent sur moi un paysage dénué de sens.

Ce doit être le même sentiment pour d’autres personnes aussi, car une mode s’installe peu à peu dans les lieux publics. Des chanteurs saisissent la parole, mettent l’art autour des îlots de bouffe dénaturée, et surprennent les gens par la contagion des plaisirs provoqués par la musique. C’est le cas d’une chorale de Niagara, qui nous connecte à la magie des fêtes, nous offrant le Messie. Scène croquée sur le vif et se propageant sur YouTube pour notre plus grand bonheur. Souhaitons que les artistes puissent un jour recevoir la prospérité qu’ils méritent.

Ça, c'est la vraie magie de Noël. Alléluia!

vendredi 26 novembre 2010

Branle-bas de verglas

Il était tout de même évident, depuis quelque temps, que l’hiver avait signé sa présence. Malgré ses menaces, c’est le branle-bas de verglas qui fait mettre en œuvre une chasse au trésor d’articles essentiels permettant la cohabitation pour les mois à venir. Si nous n'avons pas l'obligation de prendre la route, le décor est tout de même féérique.



Je suis une adepte du rangement, du classement, de l’identification des boîtes lors du remisage. Pourtant, ce matin, il manque à l'appel des couvre-têtes pour mon chéri, les foulards se sont mêlés d’emballages, et en plein cocooning dans leur pyjama, les enfants, en congé scolaire, constatent que leur attirail ne convient plus. Ils cesseront bien de grandir un jour ou l’autre, je me dis pour me rassurer.

J’ai fait un feu de foyer. J’avais planifié un texte portant sur le deuil de novembre. Ces propos attendront que la fournée de cookies soit engloutie et l’élan festif associé à une journée de relâche soit assagi. On organisera donc l’infrastructure de l’hiver. Toutefois, je me préserverai un moment pour lire Guy Corneau, ou Sonia Choquette, ou Éric-Emmanuel Schmitt, Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent…, ou encore Marie Laberge, Revenir de loin, que Richard et Benoît m’ont offert, hier. Le plus douloureux sera … de choisir, et de maintenir une barricade au regard de cet espace réservé à la compagnie bienveillante de ces auteurs.

Si vous sortez, mettez des semelles à crampons qu’on ajoute à nos bottes ou baskets. C’est une petite merveille.
Le 26 novembre, c’est la journée sans consommation : étrangement, Apple a décrété ce moment pour faire une promotion du tonnerre, du jamais vu, seulement aujourd'hui.

jeudi 25 novembre 2010

Des mots et des maux

Moi qui souhaite consacrer ma vie aux mots, force est de constater qu’ils causent parfois bien des maux. On essaie d’articuler ce qui nous a fait réagir, on nomme malheureusement avec fracas ce que l’on ressent, et au détour, on a heurté quelqu’un. On a beau maudire la situation, et proclamer à qui veut l’entendre que le but de cette communication n’était pas destiné au messager, les dés sont joués. Il est quelque part trop tard pour l’alphabet élu. Les syllabes et les consonnes se sont amalgamées et ont forgé des mots, des phrases qui n’ont pas atteint la bonne cible. Le cœur, prêt à éclater de cette sourde douleur, a éclaboussé le discours.


 Nul ne sait plus que moi connaît l'exigence de partager « la page » de toute relation. Et c’est évidemment dans le réseau le plus intime qu’il arrive des bévues d’expression. Lorsqu’on nomme à voix haute ce qu’on ressent, il existe cette latitude, ces silences, ces questions qui consentent à se réajuster. Mais à l’écrit, dès le clavier en route, il n’y a pas cette permission. Ce qui est exprimé est imprimé. Le Web est un piège pour les collisions, surtout à la vitesse à laquelle il se propulse. Si on devait rédiger à la main et se rendre au bureau de poste, certains discours n’auraient pas vu le jour. Désormais, les technologies peuvent donc se travestir en épée, phénomène avec lequel nous devrons conjuguer.

Les mots peuvent aussi réparer. Il faudra risquer à nouveau de dire. En traversant le brouillard de notre propre histoire pour mieux saisir ce que l’Autre veut révéler. Pour éviter que ce soit le mot de la fin.


mercredi 24 novembre 2010

Et délivrez-nous de l'espoir

Le soleil brille, l’air est vif et le vent est cinglant. Je me répète qu’il faudra prendre une marche afin de faire la guerre aux toxines qui s’immiscent insidieusement dans la maison, microbes importés des écoles où le budget, guidé par un quelconque programme Excel, semble exclure le nettoyage des conduits d’aération.


Avec cette fâcheuse habitude d’être organisée, structurée et performante, les listes de « to do » sont souvent un piège. Ces attentes finissent par nous mouvoir dans une vie plus culpabilisante. Chaque intention, aussi saine et bien attentionnée soit-elle, qui devient prisonnière d'un système d'obligations, est nécessairement éligible à la déception, voire la désillusion. En termes concrets, lorsque je mets sur mon ordre du jour un répertoire d’actions (toujours irréaliste, malgré l’expérience) impossible à  respecter, je me retrouve en échec le soir venu. Je n’ai pas fait ceci, pas cela…


Sur le site de Jacques Languirand, http://www.repere.tv/ , une vidéo de Guy Corneau traite de ce sujet : Et délivrez-nous de l’espoir, http://www.repere.tv/?p=8959. Ce qu’il en dit, brièvement, c’est une invitation à être à l’écoute de notre intuition, de notre ressenti, de ce que l’on a envie, ce qui nous fait vibrer, plutôt que de dresser une table d'« il faudrait… ». Pour y arriver, cela exige du lâcher-prise et de secouer les priorités en triant les vraies, des fausses. Inutile de vous mentionner qu’il s’agit d’un processus…

Dans la veine Corneau, je lis son dernier et fabuleux livre : Revivre! Même s’il croit avoir produit son meilleur bouquin avec son précédent titre, Le meilleur de soi, je découvre... le meilleur de ses écrits avec cette fournée. Il raconte son parcours depuis l’annonce d’un cancer fulgurant, toutes les démarches entreprises pour choisir la vie que son âme réclamait, jusqu’à la rémission. Un pur bijou. Et dans la foulée des appels de l’âme, une autre suggestion : Les leçons et les buts de l’âme, de Sonia Choquette, chez AdA. Fortifiez-vous d’une petite laine, d’un pyjama de flanelle et allez au lit plus tôt que d’habitude. La lecture comme cadeau.


mardi 23 novembre 2010

Fragrances de novembre

Sans que j’aie pris conscience que le calendrier de novembre s’égrenait, il s’est effiloché comme une couture « cheap » d’un chandail de Stitches. C’est vrai que je suis partie vers le soleil – et une queue d’ouragan – pendant une semaine, mais le temps est mystérieux comme les enveloppes brunes ou blanches des comités organisateurs en politique. Je veux bien vivre le moment présent, une quête à vie, soit dit en passant, mais quelque chose m’échappe encore. Il y a quelques instants, la forêt verdoyait de ses sentiers colorés et nous pouvions marcher la tête haute vers ses sommets. En ce moment, Gadoue incorporée a pris le sol d’assaut. La végétation, dépouillée et timide, frémissante et dégoulinante de pluie, a baissé les bras.


Je me rabats sous le toit de ma maisonnée. Je fais un peu de jogging sur mon trampoline, et je couronne les bienfaits par un jus vert. Moments casaniers de l’entre-deux saison, en attendant la magique neige qui saupoudrera les branches anorexiques de leurs feuilles. Dans les centres commerciaux, le décorum de Noël bat son plein. Aucun vide n’est permis en matière de marketing. Dès la fête de l’Halloween rangée dans ses boîtes, on badigeonne les magasins de décorations invitant le Père Noël de plus en plus tôt. Viendra-t-il un jour se prélasser près de ma piscine, délesté de son velours rouge?

Ceci étant dit, puisque la pluie froide n’est d’aucun plaisir et que l’humidité s’isole dans nos os, je préfère l’environnement festif des Fêtes et la luminosité éclatante des sapins illuminés. J’ai même installé à ma Loulou (géant ficus du salon) des miniatures lumières pour ajouter un peu d’éclat. Et j’aspire à humer l’odeur des biscuits et recettes réservées aux festivités de fin d’année. Je n'attends que la première précipitation neigeuse. J’ai déjà remis sur les rayons mes disques de Noël, les « crooners » en promotion. Je maintiens que les classiques savent attendre jusqu’au 18 décembre. Et j’accepte que nous édifiions le sapin et son décorum dès samedi 27 novembre, pour mon anniversaire. C’est le cadeau réclamé, toute la tribu sur un escarbeau, boîtes sens dessus dessous, le tout couronné d’un souper pimenté de rires et d'anecdotes.

Novembre est aussi le moment de faire le plein de bouquins qu’on engloutira pendant les soirées froides et grises. Pour ceux et celles qui ne cessent de répéter qu’il n’y a plus de lectorat, le Salon du livre a battu des records d’abondance en auteurs et en lecteurs avides de rencontrer ceux qui leur font vivre de grandes émotions ou transitions. Ce mince objet rectangulaire, qui nous transporte au-dedans et au-delà de nos limitations, nous touche encore. Et que dire de cette lumière qui illumine le regard d’une personne qui partage son dernier bouquin? C’est aussi féérique que la vitrine de chez Ogilvy. La lumière d’un livre ouvert.

lundi 22 novembre 2010

La puissance du féminin

On m'a fait suivre cette conférence qui m'a coupé le souffle. Au moment où je constate qu'il est difficile de se faire entendre, de prendre sa place, de participer à l'équité et à un monde meilleur, coiffée de doutes face aux choix qu'assument les femmes, quels qu'ils soient, et assommée par la résultante qu'il n'existe pas de bonnes réponses, cette auteure, Eve Ensler, nous offre une vision d'espoir et de courage.

Et puisque j'ai déclaré que notre maison devenait l'hôte du festival des réparations en tous genres, soit des appareils ménagers, de la voiture et des dents, cela m'a apaisée. Touchant et poignant. Le goût de rester debout, en hurlant et en trépignant s'il le faut, envers et contre tous ceux qui sont persuadés de connaître ce qui est bon pour nous, faisant fi de notre ressenti et notre guidance intérieure.

Cette vidéo vaut vraiment la peine d'être visionnée. Vous pouvez choisir les sous-titres en langue française, en cliquant sur l'onglet en bas à gauche.

mercredi 17 novembre 2010

Couleur haut de gamme de champignon

La musique a toujours eu des effets prodigieux sur mon état d’âme. Je dois être une adepte de musicothérapie. Hier, portée par cette sublime température, je roulais sur la route en compagnie de Marie-Nicole Lemieux, Vivaldi, accompagné de l’ensemble Matheus et Jean-Christophe Spinosi, sous l’étiquette Naïve. Pas moi, mais la maison de disque.


L’élan procuré par ce redoux, ce soleil brumeux et ces voix d’opéra m’offrait l’opportunité de transmuter les feux rouges des phares de voitures en magique festin. Vrai de vrai, je me sentais enveloppé de la féérie de Noël. Il n’y a rien de rationnel qui pourrait expliquer ce phénomène, car je revenais d’un traitement ostéopathique exigeant, deux heures trente de trajet à effectuer, avec un « listing » de courses à cueillir, y compris les légumes biologiques pour mes jus verts. Je nageais pourtant bel et bien dans le bonheur.

Je me suis dit que c’était une capsule entre les anarchistes événements déstabilisants. Ce matin, par contre, je baigne encore dans cet état de béatitude. Un peu beige, mais un dégradé élégant et chaleureux. Genre couleur haut de gamme de champignon, par exemple le Bolet, le Coulemelle, la Girolle, la Trompette de la mort, le Cèpe de Bordeaux, le Pied de mouton.
Ouais, je suis émergée du sol de la terre, d’un sous-bois, de la pluie, du compost des arbres. Une sereine production aborigène de la nature. Et j’en suis infiniment reconnaissante, je savoure et respire l’odeur des conifères, du limon et du terroir. Je n’ai plus le besoin pressant de m’éclater de vermillon au soleil, quoique très joli lorsqu’arboré au moment désiré.

Tout cela pour constater que, finalement, le bonheur n’a rien à voir avec la météo. Il pleut et c’est magnifiquement inspirant. Je vais rédiger un plan de formation sous les baguettes de Vivaldi à tue-tête, avec les effluves d’une soupe aux lentilles rouges, bettes à carde, légumes et cari. Je pousserai peut-être l’audace jusqu’à trimballer mon portable au salon, et me faire un feu de foyer. Qui sait à quel point je suis devenue capable de prendre soin de moi.

lundi 15 novembre 2010

Sur la pointe des pieds

Je foule toujours le sol du lundi sur la pointe des pieds. Comme si je craignais de brusquer l’intimité du week-end qui nous a réchauffés, nous a revivifiés, nous a liés. L’espace libertin qui est associé au congé, dans toute la splendeur de sa souplesse, de sa créativité, du farniente, donne l’impression de resserrer l’étau au petit lundi venu.



L’horaire, la structure, la routine du travail et ses obligations me chamboulent toujours un brin. Je dois concevoir une atmosphère de transition afin de bénir les gestes qui jalonneront ma semaine. Agenda, rendez-vous, gestion des menus familiaux, tâches domestiques, délai de production à respecter, tout cela mixé aux habitudes à intégrer pour un mieux-être et une vie plus authentique exigent une organisation, une centration.

C’est une journée magnifiquement lumineuse et je mettrai sûrement « la marche » dans ma planification, sans omettre le ramassage des feuilles qui réclament une collecte pour la récupération, ce mercredi. J’écoute Nat King Cole, sous ma lampe de luminothérapie, et prends mon thé Sencha akai. J’ai un plan de formation à développer, une recherche à effectuer sur le pouvoir de l’écriture — dans le cadre de la réalisation de soi et des projets. Mes travaux à soumettre à l’école de rédaction sont cruellement en retard, sans parler de mon roman policier qui gigote dans mon tiroir. Des anniversaires à souligner, car le festival Sagittaire débute, ce qui annonce en grande pompe la féérie des Fêtes. Je n’ai jamais eu autant hâte de préparer boustifailles, décorations et surprises de Noël : c’est le cadeau que m’ont laissé les vacances ratées à regarder le plafond de la chambre et de la salle de bain. Ça anime un besoin viscéral de festoyer, de célébrer, de profiter. Je ne saurais expliquer les raisons, mais je sens qu’en 2011 s’écrira un nouveau chapitre de vie. Et je suis prête.

vendredi 12 novembre 2010

Dernier appel

Ce matin, au déjeuner, j’ai dit à mon fils que je ne savais pas encore quel sujet j'aborderais dans mon blogue. Prenant la place de mon admirateur numéro un, il m’a candidement proposé de parler de lui.


- Tu pourrais raconter à quel point tu es fière de moi, de mes notes à l’école, a-t-il complété, quasi prêt à pianoter sur le clavier avant que je change d’idée. Écris les mots d’amour que tu nous avais laissés lors de vos vacances. Tu disais que tu étais la mère la plus choyée du monde d’avoir des enfants aussi merveilleux!

Il a raison. Je suis comblée parce que je vibre de particules affectueuses teintées d'une palette de couleurs infinies. Je prends le temps d’aimer, faisant le deuil d’une certaine productivité encensée par notre société. Et puisque tout est relié, je « tombe » sur un article de la revue Vivre. Une entrevue avec Albert Jacquard, le grand, brillant et magnanime Jacquard. Il mentionne que la survie même de la terre et de l’humanité ne passera que par une seule solution : l’apprentissage de la rencontre. C’est le thème de son dernier livre, Le compte à rebours a-t-il commencé?

À 84 ans, il découvre qu’il n’a pas assez fait jouer sa capacité d’émerveillement tout au long de sa vie. « Ce qu’il faut préserver, ce n’est pas notre planète, qui n’est pas plus merveilleuse que Mars ou une autre. Elle survivra à notre passage. C’est nous qui avons besoin d’être sauvés. Et ça passera par la relation, par la présence à l’autre. Tout ce qui est en moi existe grâce à l’autre et je crois que c’est le point de départ de ma réflexion. Ce qu’il faut générer, c’est un niveau de conscience où on admet que la richesse en moi vient des autres; et où, par conséquent, je dois respecter l’autre. En permanence, dire merci à l’autre de ce qu’il a provoqué en moi. »

« Dire merci. Merci à tous ceux qui m’ont fait », exprime-il en terminant l’entretien. Quant à moi, je vous dis merci monsieur Jacquard. Vous êtes mon inspiration. Et Merci à vous d’être au rendez-vous des Billets de saison.

Afin de savourer cette rencontre familiale de fin de journée, qui m’est si précieuse, je vais de ce pas confectionné un gâteau aux bananes pour accueillir les miens. À la Julia Child, excluant mon collier filé de fausses perles.

jeudi 11 novembre 2010

La vie en première classe

J’ai découvert, lors du retour de nos vacances tumultueuses, dans un contexte qui serait trop long à raconter, les joies d’être assise en première classe. Je ne saurais dire quel déclic s’est opéré dans mon cerveau, mais l’aisance provoquée par la liberté (de mouvement) et la sérénité de manger sans angoisse m’a chamboulée. La grâce que procure le fait d’être à deux pas du pilote et des toilettes y est possiblement pour quelque chose, mais ce serait hasardeux de limiter l’impact à ces influences.


Désormais, je veux mener une vie en première classe. Je veux choisir mon siège, être au bon endroit, au bon moment. Je veux vivre avec des foules aimables et courtoises, sourires accrochés aux oreilles. Je veux être disponible pour autrui sans être préoccupée par des banalités. Je veux avoir l’espace pour créer, méditer, aimer et offrir ce que je suis. Je désire avoir accès à cette zone de turbulence qu’est la vie, dans un état de quiétude. Je prie pour que mes antennes soient bien allongées et empreintes de compassion. Je suis prête à être aux premières loges du changement, de l’ouverture, des découvertes, en toute verticalité. Et j’insiste pour fréquenter des gens qui ne souhaitent rien de moins que le meilleur pour tous.

Je veux une vie en première classe. C’est un chemin qui s’impose.

mercredi 10 novembre 2010

Corail de possibilités

La vie offre un éventail de possibilités. Comme ce magnifique corail dont la mer s'est délestée, et que je ne pouvais rapporter, puisque Cayo Largo est un site protégé.


La vie nous confronte à nos idées toute faites, bien ficelées, rigidifiées. Prenez par exemple ma conviction que je ne peux plus RIEN attraper en voyage, microbes s'entend. Eh bien! voilà un deuxième coup au bâton raté. Mémé était partie avec son attirail : probiotique, extrait de pépins de pamplemousse, charbon activé, suppléments vitaminiques en cours, crèmes multiefficaces efficientes full max.

J'ai eu à peine le temps d'atterrir à Cayo Largo que je me suis précipitée au royaume de la cabine-toilette, et ce, d'urgence. Déjà abasourdie par cet épisode, je devais ensuite subir l'épreuve des douanes cubaines. Il devait faire 200 degrés, toute en canadienne vêtue, et nous étions à la queue de la file, grâce à mon entretien dans la salle d'aisance. Comme pour compléter l'expérience, j'ai eu une seconde attaque microbienne. Il faut avoir expérimenté les aéroports cubains et ses soi-disant toilettes, pour comprendre l'expérience: la porte qui ne se verrouille pas, mesurant un mètre tout au plus - histoire de connaître les touristes qui t'accompagneront le séjour durant-, sans papier hygiénique, sans siège, sous les néons, murs cimentés décrépis. Je suis persuadée que nos prisons offrent plus de confort.

Ce fut donc le thème de nos vacances. Car chaque aliment ingurgité semblait être de la dynamite pour un système gastrique aux prises avec des microbes constractés à l'aéroport et/ou dans l'avion. Il faut dire que le Sud n'a pas les mêmes critères de salubrité que nous. Les plats présentés à la température ambiante pendant des heures provoquent désormais des frissons, juste à y penser. Glou glou était le son qui compétitionnait avec les oiseaux et le bruit de la mer.

Une mer agitée par la visite de l'ouragan Thomas, qui a nécessité deux jours durant le port de nos polars du grand nord, de nos jeans et nos chaussettes. De toute façon, la chambre n'a jamais semblé aussi sécuritaire pour conjuguer avec l'évacuation microbienne. Ce qui est intéressant dans tout cela, c'est que j'ai développé un sens inoui pour vivre le moment présent, le processus du parcours, sans être ligotée par la destination. C'est peut-être cela qu'on appelle le lâcher prise... J'ai tout de même profité du thérapeutique bleu de la mer, de son sable blanc qui nous masse l'énergie, et j'ai dormi. Vous avais-je dit, déjà, que je désirais dormir? Rêve exaucé.
J'ai revu mon ami Hector, accompagnée d'une nouvelle flamme que je ne connaissais pas...et que je n'ose vous présenter.


Le plus magnifique, c'est que je n'ai jamais été aussi heureuse de rentrer chez moi. Et que mes convictions sont plus malléables. Que cette histoire m'a permis d'expérimenter l'impermanence des choses et a dissipé le peu d'illusion restante qui consiste à croire que nous avons toute la vie devant nous. On ne sait jamais, la vie déborde de possibilités. Quel bonheur de retrouver mes rendez-vous avec mon clavier et mes lecteurs!