mercredi 10 novembre 2010

Corail de possibilités

La vie offre un éventail de possibilités. Comme ce magnifique corail dont la mer s'est délestée, et que je ne pouvais rapporter, puisque Cayo Largo est un site protégé.


La vie nous confronte à nos idées toute faites, bien ficelées, rigidifiées. Prenez par exemple ma conviction que je ne peux plus RIEN attraper en voyage, microbes s'entend. Eh bien! voilà un deuxième coup au bâton raté. Mémé était partie avec son attirail : probiotique, extrait de pépins de pamplemousse, charbon activé, suppléments vitaminiques en cours, crèmes multiefficaces efficientes full max.

J'ai eu à peine le temps d'atterrir à Cayo Largo que je me suis précipitée au royaume de la cabine-toilette, et ce, d'urgence. Déjà abasourdie par cet épisode, je devais ensuite subir l'épreuve des douanes cubaines. Il devait faire 200 degrés, toute en canadienne vêtue, et nous étions à la queue de la file, grâce à mon entretien dans la salle d'aisance. Comme pour compléter l'expérience, j'ai eu une seconde attaque microbienne. Il faut avoir expérimenté les aéroports cubains et ses soi-disant toilettes, pour comprendre l'expérience: la porte qui ne se verrouille pas, mesurant un mètre tout au plus - histoire de connaître les touristes qui t'accompagneront le séjour durant-, sans papier hygiénique, sans siège, sous les néons, murs cimentés décrépis. Je suis persuadée que nos prisons offrent plus de confort.

Ce fut donc le thème de nos vacances. Car chaque aliment ingurgité semblait être de la dynamite pour un système gastrique aux prises avec des microbes constractés à l'aéroport et/ou dans l'avion. Il faut dire que le Sud n'a pas les mêmes critères de salubrité que nous. Les plats présentés à la température ambiante pendant des heures provoquent désormais des frissons, juste à y penser. Glou glou était le son qui compétitionnait avec les oiseaux et le bruit de la mer.

Une mer agitée par la visite de l'ouragan Thomas, qui a nécessité deux jours durant le port de nos polars du grand nord, de nos jeans et nos chaussettes. De toute façon, la chambre n'a jamais semblé aussi sécuritaire pour conjuguer avec l'évacuation microbienne. Ce qui est intéressant dans tout cela, c'est que j'ai développé un sens inoui pour vivre le moment présent, le processus du parcours, sans être ligotée par la destination. C'est peut-être cela qu'on appelle le lâcher prise... J'ai tout de même profité du thérapeutique bleu de la mer, de son sable blanc qui nous masse l'énergie, et j'ai dormi. Vous avais-je dit, déjà, que je désirais dormir? Rêve exaucé.
J'ai revu mon ami Hector, accompagnée d'une nouvelle flamme que je ne connaissais pas...et que je n'ose vous présenter.


Le plus magnifique, c'est que je n'ai jamais été aussi heureuse de rentrer chez moi. Et que mes convictions sont plus malléables. Que cette histoire m'a permis d'expérimenter l'impermanence des choses et a dissipé le peu d'illusion restante qui consiste à croire que nous avons toute la vie devant nous. On ne sait jamais, la vie déborde de possibilités. Quel bonheur de retrouver mes rendez-vous avec mon clavier et mes lecteurs!

1 commentaire:

  1. Bon retour,
    Merci de partager ton histoire. C'est bon de te lire, c'est rassurant de te savoir là!

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