mardi 23 novembre 2010

Fragrances de novembre

Sans que j’aie pris conscience que le calendrier de novembre s’égrenait, il s’est effiloché comme une couture « cheap » d’un chandail de Stitches. C’est vrai que je suis partie vers le soleil – et une queue d’ouragan – pendant une semaine, mais le temps est mystérieux comme les enveloppes brunes ou blanches des comités organisateurs en politique. Je veux bien vivre le moment présent, une quête à vie, soit dit en passant, mais quelque chose m’échappe encore. Il y a quelques instants, la forêt verdoyait de ses sentiers colorés et nous pouvions marcher la tête haute vers ses sommets. En ce moment, Gadoue incorporée a pris le sol d’assaut. La végétation, dépouillée et timide, frémissante et dégoulinante de pluie, a baissé les bras.


Je me rabats sous le toit de ma maisonnée. Je fais un peu de jogging sur mon trampoline, et je couronne les bienfaits par un jus vert. Moments casaniers de l’entre-deux saison, en attendant la magique neige qui saupoudrera les branches anorexiques de leurs feuilles. Dans les centres commerciaux, le décorum de Noël bat son plein. Aucun vide n’est permis en matière de marketing. Dès la fête de l’Halloween rangée dans ses boîtes, on badigeonne les magasins de décorations invitant le Père Noël de plus en plus tôt. Viendra-t-il un jour se prélasser près de ma piscine, délesté de son velours rouge?

Ceci étant dit, puisque la pluie froide n’est d’aucun plaisir et que l’humidité s’isole dans nos os, je préfère l’environnement festif des Fêtes et la luminosité éclatante des sapins illuminés. J’ai même installé à ma Loulou (géant ficus du salon) des miniatures lumières pour ajouter un peu d’éclat. Et j’aspire à humer l’odeur des biscuits et recettes réservées aux festivités de fin d’année. Je n'attends que la première précipitation neigeuse. J’ai déjà remis sur les rayons mes disques de Noël, les « crooners » en promotion. Je maintiens que les classiques savent attendre jusqu’au 18 décembre. Et j’accepte que nous édifiions le sapin et son décorum dès samedi 27 novembre, pour mon anniversaire. C’est le cadeau réclamé, toute la tribu sur un escarbeau, boîtes sens dessus dessous, le tout couronné d’un souper pimenté de rires et d'anecdotes.

Novembre est aussi le moment de faire le plein de bouquins qu’on engloutira pendant les soirées froides et grises. Pour ceux et celles qui ne cessent de répéter qu’il n’y a plus de lectorat, le Salon du livre a battu des records d’abondance en auteurs et en lecteurs avides de rencontrer ceux qui leur font vivre de grandes émotions ou transitions. Ce mince objet rectangulaire, qui nous transporte au-dedans et au-delà de nos limitations, nous touche encore. Et que dire de cette lumière qui illumine le regard d’une personne qui partage son dernier bouquin? C’est aussi féérique que la vitrine de chez Ogilvy. La lumière d’un livre ouvert.

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