mardi 11 mai 2010

De la vie et du filage

J’ai failli péter les plombs, ce matin, en discutant avec un Dali-Dala-Mani ou je-ne-sais-qui de Vidéotron. J’aurais bien aimé préserver mon sang-froid et dégager un sourire béat comme l’hippopotame de Telus, là où tout baigne dans son Jacuzzi, mais j’en fus incapable. (Il faut dire que la veille, pour la fête des mères, j'ai commandé un, ou deux, ou trois extracteurs de jus, c'est selon mon habileté à composer avec les commandes virtuelles. À suivre). J'étais déjà à cran avec la technologie.


Depuis plusieurs mois, à tout moment, la ligne téléphonique se volatilise dans le cyber espace. Parfois, pendant quelques minutes, tantôt, quelques heures. L’idée de payer pour un système de téléphonie est, selon moi, un concept pour accéder à une communication hors foyer, à qui de droit, au moment opportun. S’il s’agit d’une jasette qui doit patienter, va toujours, mais dans d’autres cas plus urgents, c’est tout de même pratique et sécuritaire. Et ça baigne, comme l’hippopotame, quand nos patentes fonctionnent.

Je n’avais donc pas encore accès à la ligne téléphonique. Pas non plus d’humeur à négocier avec un service à la clientèle réticent à ma cause, en compagnie d’un réceptionniste qui n’est que le messager et surtout le promoteur de nouveaux programmes $$$, alors que nous déboursons déjà plusieurs centaines de dollars mensuellement, dans le but d’être branchés sur le Monde. J’étais en retard pour un Xe rendez-vous à Ste-Justine et je souhaitais informer la secrétaire de mon retard, pour ne pas être «recalée» dans la pile des dossiers.

J’ai dû prendre mon téléphone portable, et aviser le soutien technique.
Pendant que j’étais empêtrée dans une forêt de fils et de câbles, il m’expliquait, avec un accent indéchiffrable, d’obscures instructions de branchage, de modem, de réseaux.
 Il semblait exaspéré de mon ignorance, à moins qu’il soit tout simplement un partisan des Pingouins. Bref, la technonouille devant l’Homme de science. C’est en me répétant pour la troisième fois, avec un ton quasi agacé que, du haut du ciel, Il le voit, TOUT EST CORRECT, « ce n’est pas un problème technique de Vidéotron », que mon impatience a éjecté tout ce qui restait de zen en moi. Mon fils me regardait, stupéfait d’apercevoir sa mère, habituellement « fine, douce et gentille », hausser le ton et gesticuler de la sorte, quoique la personne au bout de la ligne -sans fil - ne pouvait admirer la scène.

Toujours est-il qu’il s’agit d’un problème de filage et/ou de prise téléphonique.

- Mais ce sont Vos techniciens qui ont installé le filage et les plaques, dis-je.

- Ah, mais ça peut se briser, qu'il répond, en élevant le ton, croyant me convaincre de son diagnostic.

- Et comment les prises (fixées au mur) et le filage enfoui dans les murs peuvent-ils briser?

- N'importe quoi, ou n’importe quel mouvement, et je cite, comme un tremblement de terre, par exemple, peut produire un court-circuit. Vraiment???

À moins que ma mémoire flanche, il n’y a pas eu de tremblement de terre ici, mis à part les chicanes de rangement de chambres des ados. À moins que les fourmis charpentières se soient lassées des solives de bois, je serais étonnée qu’elles préfèrent le plastique et les ondes provenant des champs électromagnétiques. Pour clore cette conversation, on m’a proposé un service d’entretien à 3, 75$ par mois, pour une durée d’au moins une année, de façon à pallier tous les séismes et les secousses sismiques possibles. En adhérant à cette solution, je pourrais même les appeler indéfiniment, sans frais supplémentaires. Beau projet, mon homme!

Je fulmine. Je prends du thé vert, mon fidèle allié, et j’écris. Je confierai ce soir le dossier à mon amoureux, car le répondant de Vidéotron rappellera pour promouvoir cette offre exceptionnelle. Pu capable!

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