lundi 31 mai 2010

Sautage de plombs

Ça commence, le compte à rebours de l’année scolaire 2009-2010 a sonné le glas. Sur le calendrier de mes ados, il reste exactement trois semaines avant la grande liberté estivale. La période d’examens, saupoudrée de plages libres pour études, sans cours, sans transport – à moins de vouloir aller s’échouer à la cafétéria pendant trois heures- nous contorsionne avec des graphiques et des tableaux de gestion familiale - les horaires d’examens, dispos pour la voiture, RV, etc. - affichés sur le frigo. Ce matin, les deux enfants sont branchés pour étudier, avec l’ordinateur, la musique, MSN, et si le cerveau le permet, la matière à interpréter. Mon fils devra quitter la maison pour midi, cette fois en vélo, pendant que ma fille butinera chez des employeurs potentiels en après-midi, Cendrillon adossée à son carrosse. Le dîner doit être prêt pour tout ce beau monde, top chrono, de préférence riche en hydrates de carbone, de façon à mieux gérer mon stress qui semble me transformer en belle-mère de Cendrillon, analogie inversée où c’est moi qui suis enfouie sous les tâches.


Non, mais… à quel âge cesse-t-on de les laisser gérer notre horaire? Arrive-t-il un âge où l’on n’angoisse plus lorsqu’ils partent en vélo, même avec un casque? Combien de tee-shirts, de camisoles et de jeans est-il raisonnable de financer? À quel niveau de décibels a-t-on le droit de péter les plombs et de déconnecter tous circuits de transmission? Combien de pains dispose-t-on avant de boycotter le gluten et faire une cure de poisson et de verdure? L’invention du siècle, le lave-vaisselle, risque-t-il d’exploser si les empreintes digitales des ados se dessinent sur sa poignée? Les tas de vêtements lavés et pliés, gisant sur leur bureau, ont-ils une date d’expiration? Lorsqu’ils nous dépassent de trente centimètres, oserai-je leur lancer le cri primal et postillonner des sanctions?

Même le thé vert — sencha ashikubo —, la méditation et la respiration – cohérence cardiaque de Schreiber- viennent à bout de la philosophie scolaire de juin. Lorsque j’enseignais, je décuplais ce genre de stress : les examens, les bulletins de mes élèves ET de mes enfants, sauf qu’à l’époque, nous quittions la maisonnée ensemble, avec un contrôle presque absolu, et que je les savais en classe, dans un espace utérin sécurisant. Là, en ce moment, c’est le cordon qui s’étire, et ma foi, ce n’est pas évident. Respiration, respiration.

Cette annnée, les vacances débuteront dans la nuit du 18 juin, ce qu’on appelle, mon conjoint et moi, les dernières vacances de famille… car ils « grandissent », je dois m’y résoudre et voir autrement. Ils auront un emploi d’été (enfin), des sorties bien à eux, et je veillerai à m’affranchir d’un espace et territoire qui est le mien, que je partagerai toutefois avec eux lorsque j’écrirai, pendant l’été, un récit de ce voyage.

En fait, je devrais ajouter un peu de souplesse à mon guide de survie avec des ados… C’est la réflexion qui a surgi lorsque Michel m’a fait visionner ce clip, daté de 1944. Cette vidéo est parfaite pour illustrer qu’on peut croquer la pomme en toute souplesse. En plus, le rire aura toujours eu des vertus thérapeutiques. Du macaroni, avec ça?

À voir jusqu’à la fin.




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