mardi 1 juin 2010

Quand les pivoines s'en mêlent!

L’autre nuit, l’odeur affolante du feu m’a réveillée. J’ai fait le tour de la maisonnée, pour finalement aboutir sur le perron, zyeutant les maisons autour, poursuivant le lieu du crime. Pas de signe en vue. J’ai appris hier que nous avons tous senti le smog d’effluve carbonisé issu des incendies de forêt sévissant au Québec.


J’ai parlé au cœur de mes pivoines célestes, afin qu’elles flirtent avec ses alliés de la nature, pour que l’eau des nuages vienne corrompre ces paysages arides et désertiques. J’ai aussi fait la danse de la pluie, sans toutefois prétendre être la cause de cette échappée pluviale. Ce matin, je suis sous le charme des couleurs verdoyantes, scintillantes comme le champagne. Engluée dans la circulation, dans quelques heures, je saurai où mettre mon point de mire.

Au fond, tous les excès rendent la vie friable. Le soleil qui cuit, le déluge incessant d’un certain juillet, la veste en laine polaire du mois d’août, la baignade sous les 37 degrés en mai, une affluence de visite qui laisse la maison poisseuse. Sommes-nous étonnés, au Québec, de notre capacité d’adaptation, de notre génie créateur? Je suis persuadée que notre pays mal isolé y est pour quelque chose… De toute façon, de quoi les gens discuteraient-ils s’il n’existait pas ces variations atmosphériques pour nous faire prendre conscience qu’on est vivants?

Les intensités nous entraînent dans le sillage de notre quête de sens. Quel est l’essentiel, aujourd’hui, dans ma vie? Quel trajet ai-je emprunté récemment qui me mène à un sentier escarpé et pentu? Dans le recoin d’une petite crique, ai-je pris le temps de dire « je t’aime » à mes amours?

L’expression de la nature est vibrante. C’est un vaccin contre l’ennui et l’imposture. C’est l’écrin de notre âme. Un ballet d’occasions de choisir l’essentiel.

Ah! Quand les pivoines s’en mêlent, je hume les réflexions divines.

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