vendredi 4 juin 2010

Diamants de nature

Je ne sais si c’est le « chialage » sur la « chécheresse », ou le nez de Samantha, mais la pluie, depuis hier, a regorgé la terre et le fruit de ses entrailles. Les adeptes des voitures étincelantes seront ravis, l’interdiction d’arrosage est levée sur le territoire terrebonnien. Je suis persuadée qu’il y aura un chapelet de raisons de râler sur autre chose, comme la pluie, genre. L’humain étant ce qu’il est.


Ce qui m’enchante ce matin, ce n’est pas le fait que mes enfants soient en congé, non. Je m’habitue progressivement à leur horaire de la génération Z. J’imagine qu’ils négocieront leurs conditions de travail, cappuccino en main, calendrier surligné de rose fluo pour les vacances, de vert pomme pour les jours de repos, de jaune serein pour les évasions, et de mauve pour les voyages. Chaque génération a ses lubies, ses failles, ses démesures. Imaginons la leur épargnée d’épuisement professionnel, d’assujettissement et d’exploitation. C’est du moins l’impression que ça donne, les regardant choisir leurs vêtements, leurs sorties, leurs temps libres de travaux forcés. Nul besoin de ramper au sol sur le ventre pour être aimés, ils le sont d’emblée. L’amour inconditionnel leur a été offert, dès la conception, par la fée de l’amour. Un jour, en préparant une purée de poires, les yeux fermés, après une nuit hachée — sans sommeil —, nous leur avions demandé, à la Dolto, comment ils avaient décidé de venir sur la planète. William avait répondu, de ses yeux bleu azur, que du ciel, notre maison clignotait d’amour, et qu’il nous avait donc choisi comme parents. Voilà, c’est ainsi que nous avons agrandi notre famille, misé sur leur épanouissement, leur expansion, le DÉVELOPPEMENT DE LEUR ÊTRE CÉLESTE.

Ce qui m’enchante ce matin, ce sont les diamants sur mes plantations (en hommage à Diamants sur canapé, avec Audrey Hepburn). Je suis émerveillée, et je le serai toujours, d’être spectatrice du miracle de la nature qui s’épanouit un peu plus chaque jour. J’ai été élevée au bord du fleuve, avec des champs où pâturaient les vaches en face de notre maison, et cela, ça laisse des traces indélébiles. Mes cellules sont codées de nature, de couleurs de nuages, de couchers de soleil rose annonçant la chaleur. Et l’été, inscrit dans mon code de vie, c’est le sable et l’eau qui se hissent dans la toile de mon cerveau. Puisque l’accès m’y est désormais limité, je contemple la nature florissante autour de ma maison, en compagnie des oiseaux comme messagers divins. Et je cache dans un recoin de ma besace, des projets de plage et d’eau. C’est plus fort que moi.
Je vous parlerai bientôt de notre prochaine escapade familiale, campée entre Les joyeux naufragés et La croisière s’amuse.

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