mardi 8 juin 2010

Du macaroni à mamie

Mon fils William a quinze ans aujourd’hui. À l’heure où j’écris ces lignes, je déposais ma grossesse à l’hôpital, sous un soleil de plomb. Mes parents, arrivés la veille, gardaient le phare avec la marmaille restante. Il me semble que c’était hier. Tout passe tellement vite.


Le médecin nous avait sommés de ne plus quitter la ville, deux semaines auparavant, car l’enfant verrait assurément le jour d’un instant à l’autre. Mon conjoint a devancé ses vacances avec l’énergie de l’urgence. Nous étions sur le pied d’alerte. Le temps prévu s’est écoulé. Niet. Il a toujours joué des tours, ce petit canard.

Nous sommes dans un « high » aujourd’hui, à 360 degrés des états émotifs du week-end. Comme la fonction de parent est ainsi faite, on oublie tout et on festoie le moment de grâce. Les enfants sont heureux, nous nageons dans le bonheur.

Du haut de ses quinze ans, il m’a demandé si je pouvais lui servir du macaroni à mamie pour dîner. Il ferait le trajet en vélo. Peu importe l’âge, d'un coin de notre cœur rebondit toujours l’enfant qui aime le macaroni. Lorsqu’il était au primaire, il « sniffait » à deux maisons d’ici ce que je lui avais concocté comme repas, gourmand à l’os comme son grand-père.

Comment refuser un tel souhait? Je lui préparerai donc un banquet (orgie) de ses plats préférés tout au long de la journée : macaroni au fromage, pâté chinois, côtes levées et riz basmati, avec une jardinière aux fruits de Première Moisson comme dessert. Puisque nous sommes six autour de la table, et que la connotation d’un festin n’est pas la même pour tous, un potage de rutabaga, patates douces et pommes sur un champignon de pétoncles au gingembre symbolisera le lancement de cette fête. Des salades s’ajouteront : haricots au feta de brebis, tomates cerise et olives noires, ainsi qu’une verdure quelconque. Je salive et je m’empresse d’endosser mon tablier. Si le temps le permet, je ferai un pain pour bénir ce moment. Sinon, nos bons vœux répondront à la tâche.

Je remercie le ciel d’avoir eu mes enfants. Si je ne prépare plus d’activités d’amis avec des sacs-surprises, si je ne suis plus « écouettée » et en sueurs au moment où les parents viennent rechercher leur rejeton, je crois que nos enfants demeurent toujours petits lorsque le moment d’en prendre soin et de les dorloter allume des chandelles. Même pour mon bébé de quinze ans.

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