lundi 14 juin 2010

Collation des grades

Ce fut un week-end rempli d’émotions. Tout d’abord, le compte à rebours pour les vacances est décidément en marche : plus que quatre dodos et demi.


Ce qui est venu électriser le tout, c’est la célébration de mon fils aîné à la Basilique de l’Oratoire Saint-Joseph. Il n’a pas effectué de miracles, quoique l’atmosphère qui régnait à la collation des grades des diplômés de l’École Polytechnique, en avait une certaine teneur. Hier encore, dans son siège d’auto, je le revois scruter ses petits livres fourmillant de détails, de plans, de labyrinthes, avec de grands yeux curieux. Quelques instants plus tard, dans les entrailles de l’Oratoire, un pas dans la maîtrise en physique, ayant troqué les jeans pour la toge, il recevait son diplôme de génie avec mention d’honneur.
Au moment où près de trois cents finissants, provenant de tous les coins du monde, ont propulsé leurs chapeaux –mortiers- vers le dôme, les familles essuyaient des larmes festives. Tout ce labeur, des travaux jusqu’aux examens, le triathlon scolaire des quatre dernières années, se couronnait. Le ruban jaune de l’accomplissement.


Derrière mes yeux embrumés, j’observais ces magnifiques jeunes adultes. Pétillants, vaillants, passionnés, généreux, amoureux, une communauté d’entraide en souvenir. Comme parent, le souhait le plus ardent au sujet de nos enfants, c’est la réalisation de leurs passions, avec leurs talents et habiletés. Et samedi, c’est cette capsule de consécration qui nous a tant émus. Cette impression, dans les regards étincelants, que le futur est prometteur, qu’il est possible d’aller au bout de ses rêves.

Certaines familles ont quitté leur pays, leur maison, leur emploi là-bas, se sont endettées pour offrir cette possibilité à leur progéniture. « Nos enfants, déclarent-ils avec verve, auront cette chance, peu importe le prix ». L’Eldorado des études permises. Vous auriez dû sentir cette fierté, l’apothéose de la réussite, en transcendant les lois générationnelles de « ce n’est pas pour nous ».

La graine a été mise en terre, et elle a reçu l’attention nécessaire pour germer.

Comme l’a dit Erich Fromm: « La principale tâche dans la vie d’un être humain est d’accoucher de lui-même, de devenir ce qu’il est potentiellement. »

Il m’a semblé que c’était un magnifique protocole d’avenir, un kaléidoscope de notre société future, colorée dans tous les sens du terme, plus prometteuse que jamais.

Chapeau, les gars et les filles!

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