jeudi 3 juin 2010

Au secours, Samantha!

C'est fou l'éducation qu'on a reçue, les grands principes encensés par la télévision, les grandes vérités, cet amalgame de sagesse qui fait qu'on est devenus ce que nous sommes désormais, à moins d'avoir fait une cure de désintox chez le psy. Le mari de Samantha l'a dit: quoi de plus grisant, pour une femme, que faire pousser des fleurs, et pendant que l'homme part au travail, il est rassuré, car pendant que sa mignonne fait des trous dans la terre, elle n'en fait pas dans le budget. Cé-ti assez beau, ça?

Je suis issue de Ma sorcière bien-aimée, et mon cerveau a tout enregistré, synthétisé, synapsé, pour ensuite régurgiter des plans et des listes à tout casser pour passer le test de la perfection. Primo, je veux bien avoir des multiples fours comme elle, secondo, être coiffée à tout heure du jour et de la nuit, tertio, planter des fleurs, mais à condition d'avoir de l'eau. À l'époque d'inconscience et d'opulence de ma sorcière bien-aimée, il était impensable qu'une espèce de gendarmerie se promène dans les quartiers, gyrophares jaunes tournoyant sur le toit de sa Toyota,  afin de s'assurer du respect de l'embargo sur l'eau d'arrosage. Mais voilà, la réalité est que mes plantations sont fanées, cuites, rôties, chéchées. Au secours, Samantha!



De plus, mon cerveau a aussi capté le concept de l'époque où la maman, belle, fraîche, disposée all time, sa maison rangée et astiquée all time, disait à son enfant, d'une voix mielleuse et satinée, de ranger ses souliers (entendre désormais raquettes) et que ce dernier, tout aussi impeccable, opérait au quart de tour. On veut des clones de Tabitha! (Y'en a-t-il chez Jean-Coutu?)
Tout comme elle, je veille à ce que la maison ait l'air normal, sans qu'une voisine entendre des sons étranges, tels des cris de guerre au fond d'une tranchée, aperçoive de la fumée en plein jour, voit des fleurs pousser et des sacs à dos virevolter dans les airs.

Au secours, Samantha, bis!

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