mercredi 8 septembre 2010

Pour ou contre

Comme si je parlais de mon questionnement au regard de mon abonnement au panier bio à un correspondant de guerre en Afghanistan, je me sens complètement floue dans les débats actuels sur l’euthanasie.
Il m’est impossible de trancher.
Ce qu’il y a de sournois dans ces rassemblements de grands penseurs, c’est la volonté de légiférer - ce qui éliminerait toutes possibilités de nuances - sous le vocable des sacro-saints principes moraux. Pour ou contre? se questionnent-ils, avec l'insupportable inconfort du doute. Décrétons alors des articles de loi.

Lorsqu’on ne connaît aucun parent ou ami souffrant sur un lit d’hôpital, la mort rôdant autour, il est peut-être plus aisé de ficeler une loi sur l’euthanasie, du point de vue de l’argumentaire, s’entend. Mais voir un proche perdre sa fibre vivante, dans la souffrance, dans un contexte sans dignité, cela fait jaillir une option plus souple, voire décente. On ne veut pas de lois, on souhaite que les médecins puissent abréger les douleurs des mourants afin que les gens puissent se dire les vérités d’amour non dites jusqu’à ce jour. On rêve d'une prescription du respect de la vie jusqu’à ses derniers moments de retranchement et que ce passage soit lumineux.


On ne désire pas d’un autre combat ressemblant à celui sur l’avortement, les pro-vie (catholiques) et les pro-choix (c’est de ma vie dont il est question). Comment peut-on se déclarer pour ou contre? Difficile de faire sens s'il faut choisir un camp. Rien de plus saissisant que de le vivre, et choisir, pour soi et l’Autre, dans une virtuosité humanitaire du XXIe siècle. À force de débats conceptuels, notre liberté de penser risque de décaper nos âmes.

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