mardi 13 avril 2010

Quand je serai grande

Hier, pour la première fois depuis que j’ai entrepris mon blogue, je n’ai pas publié de billet, malgré le fait que le calendrier n’affichait pas un jour férié. Mais mon amie Gi a décrété que le douze avril symbolisait un second lundi de Pâques. Elle a raison, car avec la rencontre que je vais vous raconter, vous comprendrez.


Ne pas écrire une journée, et, déjà, j’en ressens le manque. Décidément, je ne peux vivre sans écriture, ou du moins je hume cette sensation que la vie se faufile entre mes doigts plutôt que de s’y nicher. J’aime surtout créer un texte « live », c’est-à-dire à partir de la matière vivante, de ce qui vibre dans mon quotidien. Et il n’est nullement question ici d’un cellulaire ou autre instrument vibratoire, mais de petits événements qui, si simplissimes soient-ils, deviennent un phare, un éclairage sur la route à prendre.

En rencontrant Germaine, hier, j’ai donc prononcé la promesse solennelle, à moi-même, que lorsque je deviendrai grande, j’aspire à lui ressembler. Détenir sa trempe. Dès son contact, mes cellules ont commencé à vibrer, à reconnaître une inspiration, une histoire, un devenir. Être en présence de Germaine, c’est fréquenter l’Amour. Exactement comme se promener dans la forêt et apercevoir une licorne, sous un lilas blanc, dans un champ de lavande, à boire goulûment une boisson turquoise. Nous serions déjà ébahis de croiser un faon, un Bambi, alors imaginons l’effet envoûtant de se retrouver dans ce site enchanté. Et plus on avance dans cette occasion, plus la lumière scintille, telle la lune se reflétant sur l’eau scintillante d’un lac.

La présence de Germaine est pleine de ses mains de velours et de ses yeux bleus. Quelques mots silencieux exprimés, les yeux mouillés, je me suis blottie dans l’enceinte de cette réunion, pour pénétrer au cœur d’une énergie lumineuse, cristalline. « C’est dans le silence que la réponse est bonne; c’est dans la pénombre que la lumière est belle », écrit le poète Portelance.

Par son contact, Germaine rend la vie poétique. Elle vit actuellement la grande traversée, celle d’un diagnostic médical suivi d’une opération chirurgicale, moments charnières où on abrite l’impression que tout bascule. Et, à travers la douleur et le repli, elle respire la beauté et la bonté, au bras de son Claude, qui l’accompagne dans l’amour. Celui avec un grand A.

Avec Germaine, j’ai surpris un rendez-vous pour apprendre à me tenir debout, avec mes larmes, car elle évoque l’essence même de l’authenticité. J’espère infuser, à ses côtés, un divin thé pour déguster les effets de son existence, demeurer là, encore un peu, et murmurer ma gratitude qu’elle ait choisi d’adopter notre pays mal isolé. Sur la pointe des pieds, je m’invite à revenir, puisque déjà elle nous manque lorsque l’on quitte cet espace. Comment dire autrement, une rencontre choc.

Sur le chemin du retour, j’ai décidé que, une fois devenue grande, je créerais de la poudre de perlimpinpin, n’importe quoi s’il le faut, pour ressembler à Germaine.

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