lundi 26 avril 2010

Matthieu Ricard: les habitudes du bonheur

"Nous avons un désir profond et intime de bien-être", dit Matthieu Ricard, l'homme le plus heureux du monde, d'après les tests d'imagerie par résonance magnétique (IRM) révélés dans la plus récente recherche internationale sur les effets de la méditation sur la santé.

Personne ne se lève le matin en déclarant : « Wow, je veux souffrir aujourd’hui ». Nous vivons tous en quête de bonheur. Mais nous tenons à notre souffrance parce que nous aimons quand elle s’arrête un moment. C’est un fonctionnement acquis.


D’après ce moine bouddhiste, nous confondons plaisir et bonheur. Les plaisirs sont éphémères, les choses s’usent, contrairement à un état intérieur de bien-être qui ne s’éclipse pas selon les événements du quotidien, le bien-être se définissant comme une profonde sensation de sérénité et d’accomplissement personnel.

En visionnant cette vidéo, j’étais abasourdie. Si simplissime. Si évident. C’est même contagieux, en sa présence, de s’installer sur notre coussin de méditation, et de s’y abonner à vie. Le rêve! Cessez de mettre le focus sur des balivernes, de désirer se transformer en Sarah Jessica Parker, d’habiter dans une maison autonettoyante, avec un sentier de pétales de roses menant à sa chambre, arrêtez d’être ficelé dans les tâches à effectuer avant de profiter du moment présent.

Bref, on se situe loin de la poursuite effrénée d’objets à acquérir, des listes à réaliser, des gadgets promettant le paradis, qui, sans eux, l’apocalypse.

Scène : un grand maître devant un troupeau d’adolescents, branchés sur leur iPod, leur téléphone portable, dans le capharnaüm de leur bunker (ou caverne, c’est selon), grisés par la pizza et des Red Bull (ou autre, c’est selon). Que leur diriez-vous, donc? demande un père frustré, dépassé par la situation, croyant le prendre au dépourvu dans sa vision de la vie (irréaliste, s’entend).

J’imagine qu’il nous répondrait que c’est nous qui les avons éduqués, nous qui avons abdiqué au regard de la publicité et des pressions sociales de consommation, nous qui avons choisi les compétences transversales et les réformes scolaires infinies (notre solution étant toujours à l’extérieur, dans l’Ailleurs). Que nous avons priorisé le travail – il fallait bien payer toutes ces choses -, avons misé sur les REER et les placements -il fallait bien penser à l'avenir- et que nos enfants sont branchés sur la télévision et les ordis parce que leurs parents sont trop occupés, ils ont leur vie à vivre, après tout!

Je crois profondément que tout s’acquiert, le bonheur y compris. Nous avons été capables d'intégrer la sensation de ne jamais nous sentir à la hauteur, de jalouser la réussite de l’autre – surtout s’il est québécois -, de valoriser la compétition à outrance, "le héros ou le zéro", d'oser dire d'un itinérant que s’il est réduit à vivre dans la rue, c’est son problème, y' avait beau aller à l’école. Nous avons appris à lire de la poésie ou des graffitis.

Nous pouvons désormais tendre vers la compassion, la gentillesse et la bienveillance. Nous pouvons choisir d’apprendre ce que nous voulons, entre autres que le bonheur est issu des conditions intérieures, et non de l’environnement extérieur. Ouf!

Que choisissons-nous d’assimiler, à partir de maintenant?

En visionnant la vidéo, vous pouvez sélectionner le sous-titre en français.

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