mercredi 21 avril 2010

Ménage du printemps

Tapie au fond de mon lit, la journée d’hier a été consacrée à la chasse aux dragons microbiens. Trempée comme un canard, des aiguilles me transperçant la gorge, une sensation qu’un rouleau compresseur ayant passé sur mon corps, j’ai piétiné entre le bain aux huiles essentielles magiques (Ravinstara) et mes draps de coton égyptien.


J’ai diagnostiqué un ménage de printemps, plutôt qu’une grippe d’homme, ce qui, il va sans dire, n’est absolument pas comparable aux microbes connus de la science. J’ai dû boire vingt-quatre litres d’eau en vingt-quatre heures, ce qui se révéla un exercice assez cardio, mon corps éliminant tout ce liquide et ses détritus. La tête dans un étau, je me suis juré que je lirais Gaston Miron, l’Homme rapaillé. Les révélations proviennent de n’importe quelle source.

Je suis encore dans le brouillard, mais je suis impressionnée d’être à la verticale, dans tous les sens du terme, même habillée de « plus que mou ». Je suis lucide au regard du ménage que j’ai à faire, du corps, de la psyché, jusqu’à mes tiroirs. C’est toujours en lien. Ma mère m’a appris que faire du ménage est thérapeutique. Donc, dans cet élan de transfert, j’ai ouvert mon frigo, déclaré qu’il était dû pour un grand nettoyage. À partir de tous les légumes qui coloraient cet antre de santé, j’ai concocté une soupe du printemps, que je dégusterai tout au long de la journée. Les odeurs m’ont d’emblée ragaillardie, et j’en ai profité pour faire le tiroir des ustensiles. Beurk!

Dans une atmosphère divine, mes amis chasseurs de poussière viendront demain poursuivre cette quête de ménage de printemps. J’ai presque envie de les attendre sur le balcon, tellement que j’ai besoin d’eux. Et j’achèterai une nouvelle pile pour mon ordi portable, de sorte que je pourrai éventuellement écrire de mon lit, en période de ménage, de perte d’énergie, mais en gain d’inspiration, prête à partager mes coups de foudre.
Parlant de coup de foudre, vous ai-je partagé ma sortie dans l’Île des Moulins? Demain, promis.

Je retourne au lit, avec mes huiles essentielles, mon bouillon, la fenêtre ouverte sur le Monde pour m’envelopper du concert des oiseaux dans ma cour. Non, je n’ai pas encore de poules.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire