lundi 31 mai 2010

Sautage de plombs

Ça commence, le compte à rebours de l’année scolaire 2009-2010 a sonné le glas. Sur le calendrier de mes ados, il reste exactement trois semaines avant la grande liberté estivale. La période d’examens, saupoudrée de plages libres pour études, sans cours, sans transport – à moins de vouloir aller s’échouer à la cafétéria pendant trois heures- nous contorsionne avec des graphiques et des tableaux de gestion familiale - les horaires d’examens, dispos pour la voiture, RV, etc. - affichés sur le frigo. Ce matin, les deux enfants sont branchés pour étudier, avec l’ordinateur, la musique, MSN, et si le cerveau le permet, la matière à interpréter. Mon fils devra quitter la maison pour midi, cette fois en vélo, pendant que ma fille butinera chez des employeurs potentiels en après-midi, Cendrillon adossée à son carrosse. Le dîner doit être prêt pour tout ce beau monde, top chrono, de préférence riche en hydrates de carbone, de façon à mieux gérer mon stress qui semble me transformer en belle-mère de Cendrillon, analogie inversée où c’est moi qui suis enfouie sous les tâches.


Non, mais… à quel âge cesse-t-on de les laisser gérer notre horaire? Arrive-t-il un âge où l’on n’angoisse plus lorsqu’ils partent en vélo, même avec un casque? Combien de tee-shirts, de camisoles et de jeans est-il raisonnable de financer? À quel niveau de décibels a-t-on le droit de péter les plombs et de déconnecter tous circuits de transmission? Combien de pains dispose-t-on avant de boycotter le gluten et faire une cure de poisson et de verdure? L’invention du siècle, le lave-vaisselle, risque-t-il d’exploser si les empreintes digitales des ados se dessinent sur sa poignée? Les tas de vêtements lavés et pliés, gisant sur leur bureau, ont-ils une date d’expiration? Lorsqu’ils nous dépassent de trente centimètres, oserai-je leur lancer le cri primal et postillonner des sanctions?

Même le thé vert — sencha ashikubo —, la méditation et la respiration – cohérence cardiaque de Schreiber- viennent à bout de la philosophie scolaire de juin. Lorsque j’enseignais, je décuplais ce genre de stress : les examens, les bulletins de mes élèves ET de mes enfants, sauf qu’à l’époque, nous quittions la maisonnée ensemble, avec un contrôle presque absolu, et que je les savais en classe, dans un espace utérin sécurisant. Là, en ce moment, c’est le cordon qui s’étire, et ma foi, ce n’est pas évident. Respiration, respiration.

Cette annnée, les vacances débuteront dans la nuit du 18 juin, ce qu’on appelle, mon conjoint et moi, les dernières vacances de famille… car ils « grandissent », je dois m’y résoudre et voir autrement. Ils auront un emploi d’été (enfin), des sorties bien à eux, et je veillerai à m’affranchir d’un espace et territoire qui est le mien, que je partagerai toutefois avec eux lorsque j’écrirai, pendant l’été, un récit de ce voyage.

En fait, je devrais ajouter un peu de souplesse à mon guide de survie avec des ados… C’est la réflexion qui a surgi lorsque Michel m’a fait visionner ce clip, daté de 1944. Cette vidéo est parfaite pour illustrer qu’on peut croquer la pomme en toute souplesse. En plus, le rire aura toujours eu des vertus thérapeutiques. Du macaroni, avec ça?

À voir jusqu’à la fin.




vendredi 28 mai 2010

Pour chatouiller notre âme

Je prépare pour juin un dossier poursuivant le Bouquet de films rose bonbon de février, qui s’intitulera un Bouquet de films bleu de Prusse. Des films qui porteront sur des personnages inspirants, des histoires de destin qui énergisent, nous prenant la main dans un tournant de sentier.

Dans ce contexte, je suis allée au cinéma voir Les lettres de Juliette. Je n’en suis pas tout à fait revenue. J’ai dans les yeux, encore ce matin, les routes de vignobles couleur d’ocre et d’abondance, le parfum de leur vin, l’envoûtement des terrasses et ruelles de Vérone. Je suis encore dans la cuisine de ces vieilles Italiennes, avec la sagesse dans le craquant du pain, virtuoses de la couleur des plats humant jusqu’ici.

Une fille retrouve une lettre d’amour perdue sous une pierre du muret de Juliette et décide de répondre à cette missive. Une aventure sans précédent s'amusera du destin des personnages. La pellicule du film est de toute beauté, les acteurs incarnent bien leur rôle. C’est l’ambiance qui nous fait pétiller. On se retrouve avec eux, à Vérone, avec ce qui caractérise l’Italie et… ses Italiens!

Ville fondée au 1 er siècle avant J.-C, célèbre en littérature par Shakespeare qui a placé le drame amoureux de Roméo et Juliette, elle fait partie du Patrimoine mondial de l’UNESCO. J’ai déclaré à mon amoureux, en sortant du visionnement, que ce serait notre prochaine destination. Dans la seconde, il a répondu sicoro, certo (bien sûr)!


Dans cette veine de découverte festive, voici un groupe qui « enjouera » les trajets de taxi à venir pendant la période des examens des élèves du secondaire. Ladies of the canyon. « Follow me down ».
Les gars, préparez-vous à un été chaud!!!




jeudi 27 mai 2010

Prendre notre place derrière le brouillard

J’ai finalement plongé tête baissée dans la fin du livre de Katherine Pancol, un peu à la manière fougueuse de mon fils Laurent dans l’eau cristalline de Cayo Largo.
J’ai résisté, voulant déguster à chaque bouchée le suave et délicat arôme des saveurs, mais en vain. Étant donné la chaleur des Antilles qui s’abattait sur notre pays, plonger dans un roman était devenu essentiel. Je suis rassurée, et je ne peux vous dévoiler l’histoire, ce serait cruel. Toutefois, je peux témoigner que je suis enveloppée de cette énergie qui pousse vers l’avant, qui permet de nous accrocher aux rochers lorsque les vagues sont trop puissantes.


« Souvent la vie s’amuse. Elle nous offre un diamant, caché sous un ticket de métro ou le tombé d’un rideau. Embusqué dans un mot, un regard, un sourire un peu nigaud. Il faut faire attention aux détails. Ils sèment notre vie de petits cailloux et nous guident. Les gens brutaux, les gens pressés, ceux qui portent des gants de boxe ou font gicler le gravier, ignorent les détails. Ils veulent du lourd, de l’imposant, du clinquant, ils ne veulent pas perdre une minute à se baisser pour un sou, une paille, la main d’un homme tremblant. Mais si on se penche, si on arrête le temps, on découvre les diamants dans une main tendue… Et la vie n’est plus jamais triste. Ni le samedi, ni le dimanche, ni le lundi… »

Merci madame Pancol. Pour nous partager votre cœur, votre âme et votre génie des mots et des histoires, merci de faire fructifier votre talent. Grâce à vous, on a l’énergie de prendre notre place derrière le brouillard. On a le goût d’écouter encore et encore, Glenn Gould. Avec vous, on se promène à Paris, à Londres et à New York, au creux de notre lit.

Grâce à vous, je suis enrôlée à faire vivre les personnages qui se chamaillent dans ma tête. Je suis irriguée des mots que je vais écrire.

Grâce à vous, on installe désormais une douane pour les idées suppliciées.

À écouter :
Glenn joue Bach, Le coffret, chez Colombia

À déguster :
Cafe Ferreira, du grand chef et sublime Carlos Ferreira. Juste à ouvrir ce livre, on salive. Un voyage au Portugal à peu de frais.

mardi 25 mai 2010

Au pays des hélicos

Il ne reste qu’une cinquantaine de pages de Katherine Pancol à lire. J’ai mis la machine à off, incapable de supporter, pour l’instant, l’idée de quitter Joséphine et son livre à écrire, Hortense et son opération de résistance face à Gary, savoir si son venin la dévorera.


Je suis devenue Joséphine, l’espace de huit cents pages. Son livre à écrire, l’exigence de l’écriture, toutes les tâches de la vie qui se liguent contre les premiers mots sur la page et risquent de faire dissoudre l’idée et les personnages.

« Tu ne sais pas, Zoé, ce que ça veut dire “écrire”. Ça veut dire donner toutes ses forces, tout son temps, toute son attention à une seule chose. Y penser tout le temps. Ne pas être interrompue, une seule seconde, par quelque chose d’autre… Ce n’est pas être inspirée soudain et jeter quelques notes sur le papier, ça veut dire travailler, travailler, travailler, semer les idées, attendre qu’elles poussent et ne les récolter que lorsqu’elles sont prêtes. Pas avant parce que sinon tu arraches la racine, pas après parce qu’elles sont fanées. »

Pendant le week-end, catapultée par le soleil des Antilles, je tentais de faire une beauté sur notre terrain, en réfléchissant à mes personnages. À quatre pattes à faire la guerre aux mauvaises herbes, aux branches et feuilles gisant au sol, je réfléchissais à Joséphine -et Katherine- me disant que j’aurais aimé écrire ce roman dans un roman. Mes ados se prélassaient dans la piscine, osant lever le nez hors de l’eau que pour demander ce qu’on mangerait. Pendant que je suais à perdre quelques picots de cellulite, des milliers d’hélicos recouvraient mes plates-bandes, fraîchement binées. Une pluie d’hélicos, tels des confettis festoyant un mariage. Des milliers de samares. Je vis au pays des samares.
Et les écureuils, pas tristes du tout comme à Central Park, chahutaient dans les arbres centenaires, chassant les merles, ou l’inverse, et, du coup, une autre pluie d’hélicos. Des millions d’hélicos. Des tas d'écureuils, ces rats déguisés de fourrure, qui vampirisent les nids d'oiseaux.

- On a-tu des fudges, des pops, des drumsticks?

Je me demandais quel genre d’été ce serait, avec la vie d’ados branchés sur les textos, les iPod, les grands pieds, les serviettes partout sur la cour, le comptoir rempli de leur passage, les répliques à la hauteur d’un doctorat en droit international portant sur la Charte des libertés. Plutôt que de me laisser fracasser par la colère, cette réflexion m’a encouragée à dresser une liste des tâches quotidiennes obligatoires, même si mon benjamin de quatorze, bientôt quinze ans, me répète que c’est la job du parent. Comment ai-je pu lui transmettre une mentalité pareille?

Et puis Colette est venue : « Écrire comme personne avec des mots de tout le monde ». Écrire avec des mots de maman, des mots d’histoire de famille, des mots de vacances, des mots de pains et des odeurs de cuisine, des mots rosés avec des amis, des mots de sorties d’amoureux à la volée. Ce sont les mots qui m’habiteront cet été, avec une salade niçoise. Je suis rassurée. Et la preuve ultime, des papillons se posent sur mes arbres fleuris. Je suis comblée.

vendredi 21 mai 2010

Oh! Carol

On consigne toujours un petit côté niais lorsqu’on est amoureux, surtout amoureuse de la vie. C’est cruellement plus évident à l’adolescence, mais faut-il se garder d’un optimiste béat, car nous avons des rêves romantiques à tous âges, de quoi faire rougir Arlequin avec nos histoires. Moi, j’ai toujours imaginé qu’un jour ou l’autre, on composerait une chanson en mon honneur, l’héroïne, et qu’elle serait chantée devant une foule en délire. Puisque ce jour n’est pas encore venu, et que mon deuxième prénom est Carole, je me suis déniché un scénario avec Paul Anka. Mis à part les chiques de gomme, le portrait est presque réussi.



Je réserve cette démonstration épique une fois mes fleurs plantées, les mauvaises herbes arrachées, les huit brassées de lessive terminées, des corrections de textes finalisées et un souper prêt-à-déguster dans la mijoteuse, mon pain aux bananes cuit, et mes tests sur mes nouveaux appareils santé effectués. Écoutez Paul Anka, avec un verre de rosé, embrassant mon amoureux et les 26 degrés annoncés, collée sur mon livre de Katherine Pancol (pendant que mes ados sont branchés par intraveineuse à leur ordi). Vive la fête des Patriotes!

Hier, à cette même date, il y a trente ans, le 20 mai 1980, nous disions NON à l’indépendance du Québec, lors du référendum. Il me semble que c’était hier, avalant des bols de café au lait dans les bistros de la rue Saint-Denis ou près de l’UQAM, après nos cours, en refaisant le monde...


J’entends encore, les yeux mouillés, le discours mémorable de René Lévesque, et notre espoir d’un pays meilleur s’envoler : « Si j'ai bien compris, vous êtes en train de me dire : à la prochaine fois ».
Qui donc, mis à part Paul Anka -un peu chanteur de pommes- et Obama -déjà engagé avec tous ses états- , pourrait bien faire renaître cet espoir?

Ai savouré:
Un rosé de Toscane, Carpineto 2009, délicieux, mais vraiment exquis, accompagnant grillades, salades ou pastas.Code SAQ : 10263189

Bon congé! Lundi, c'est relâche.

jeudi 20 mai 2010

Des étincelles dans les yeux

Je me suis fait un nouvel ami, et ce n’est pas chez Jean-Coutu. Il assure la livraison UPS dans mon quartier (avec le camion qui semble avoir été conçu pour la guerre) et est venu me visiter quatre fois depuis la semaine dernière, grâce à mes achats sur l’Internet. Il est tellement gentil que j’ai failli lui demander de s’enregistrer comme membre de mon blogue, car je souhaite voir augmenter les icônes des membres. Juste pour le plaisir. Je vous le suggère donc de façon subliminale. C’est simple : on ouvre un compte Google en inscrivant notre courriel ainsi qu’un mot de passe. Le tour est joué. Et je jubile devant le nombre de lectrices et lecteurs s’affranchissant des Billets de saison.


Georges (c’est le nom que j’ai inventé à son insu) semblait aussi heureux que moi de ces livraisons. Il me connaît donc sous l’angle d’une maîtresse de chat (achat d’une litière), d’une boulangère (mon batteur sur socle), d’une grande lectrice, et de ma fixation sur la santé malgré son teint skim milk (mon extracteur à jus).

Mon initiation est réussie. J’ai finalement reçu qu’un seul extracteur à jus, un petit bijou qui fait à peu près tout, du beurre de noix, des pâtes alimentaires, du jus d’herbe de blé ou autre, jusqu’à hacher de la viande (?!?) ou moudre des grains pour les transformer en farine. Il ne manque que la cérémonie du thé.

Heureusement, mes copines m’avaient assurée, au cas où je recevrais trois extracteurs à jus, qu’elles étaient prenantes. Des amies comme ça, c’est de la vitamine pour le cœur. Nous nous rencontrons chaque premier lundi matin du mois, et chacune partage son parcours au regard de sa vie, son projet, ses rêves. Des yeux remplis d’étincelles, d’amour et de compassion. Du support encapsulé, des échanges enveloppants, de la bouffe qui invite à ouvrir un bistro. Des étincelles dans les yeux qui permettent de transmuter les lois apprises. Quand je suis dans cet espace, je sens au plus profond de moi que, sur notre si petite planète, nous sommes faits pour s’aimer.

Ai vu :

Faits pour s’aimer, pièce de théâtre (de Joseph Bologna et Renée Taylor) mise en scène par Michel Poirier, interprété avec grâce par Danielle Proulx (qui a aussi fait la traduction et l’adaptation) et Henri Chassé. Un dessert santé pour nos papilles sensitives. Un pur délice!

Lecture en cours :

Les écureuils de central Park sont tristes le lundi, de Katherine Pancol. Depuis que je connais cette écrivaine, il n’y a pas une seule journée où je n’invente pas des titres : De la glace au chocolat et des journées pédagogiques, L’eau d’une piscine n’est jamais assez chaude, Le débit d’une laveuse est éternel, Mes électros démarrent dès mon apparition dans la maison, Les chambres s’empilent sous les piles.

Ce roman est le dernier tome de sa trilogie, Les yeux jaunes des crocodiles et La valse lente des tortues. Une fois de plus, on cohabite avec les personnages, et c’est à eux, ou presque, qu’est destinée la préparation de nos repas. C’est un livre qui se vit, et c’est à se demander, à la quatre centième page (il en reste quatre-cent-vingt), à quoi ressemblera notre quotidien lorsqu'on quittera définitivement Joséphine, Josiane, Hortense et Zoé. Sous le charme d’un long week-end, c’est l’occasion rêvée de se délecter d’un double cappuccino, pieds nus, et de vivre avec eux. 

mardi 18 mai 2010

Le "mood" pour aimer

Décidément, je dois être météosensible, avec l’effet que provoque sur moi ce soleil chaud et douillet. Pendant une semaine complète. Toute cette majestueuse beauté de la nature me transporte dans un « mood » pour aimer. Aimer la vie, dans tous ses replis et ses recoins tordus. Aimer mon livreur de UPS qui me visite régulièrement depuis mes récents achats sur l’Internet, et qui attend avec moi le nombre d’extracteurs à jus qui arrivera.


Aimer jusqu’à mon voisin qui nettoie chaque jour son driveway, pendant que l’autre coupe son gazon à l’heure du repas, laissant échapper un parfum d’essence au-dessus de ma salade de betteraves, mandarines et noix de Grenoble rôtis.

J’aime être assise sur une terrasse et entendre la variété infinie de sonneries de cellulaires, connaître les prochains rendez-vous de mes voisins, élargir mon vocabulaire lorsque la réponse ne fait pas leur affaire. J’aime entendre les cris des enfants dans la cour d’école, à travers une réplique du genre tabar%$*&?, tassé-toé Gagnon!

J’aime mes ados, plus que tout, malgré les vêtements sales déposés à côté de la malle à linge, des détritus de collations gisant sur leur table de travail, espace qui ressemble plus à une centrale électromagnétique qu’à un rush d’études. J’aime leur particulière façon de ranger, ne pas reconnaître ce qui est à nettoyer, jeter, ou encore s’il s’agit d’une planification extrême de la tenue vestimentaire du lendemain.

Quand il fait 25 degrés, j’aime la vie, même si je ne reçois pas les messages qui me sont destinés, car ils occupent la ligne téléphonique full time. J’aime le fait qu’ils ne souhaitent manger que des pastas, qu’ils collationnent avec des croustilles si je ne suis pas là, et que je l’apprenne en m’assoyant sur le canapé du salon télé. Plus que tout, j’aime que le concept de notre organisation scolaire, au secondaire, soit structuré de façon à ce que les cours se terminent début juin, et qu’un système pyramidal de transport pour les examens se mette en branle, entre la lessive, les courses, les dates de tombée, les projets à déposer.

Vraiment, lorsqu’il fait beau, je suis dans le « mood » pour aimer.

lundi 17 mai 2010

Pieds nus et coeur en fête

Lundi de farniente, lundi de plaisir. En effectuant des recherches sérieuses, ce clip est apparu. Je n'ai pu que sourire. Et dès qu'un sourire s'affiche sur notre visage, le coeur obéit à cette expression. Un goût de bonheur  s'installe alors à notre table. Sourions, nous sommes peut-être à la caméra cachée de la Vie!

Une semaine de soleil et de température clémente est prévue. Je me sens comme une adolescente, avec le réflexe du déshabillage express.
On peut choisir de profiter de cette bienveillante nature de multiples façons. À chacun sa forme. Voici la mienne, ce matin, avant d'aller remuer la terre, pour ensuite m'habiller de ce prestigieux ciel. Pieds nus, je me sens presque à Saint-Tropez. Ce sont avec les joues rosies et le coeur rempli de gratitude que je pose le premier pas de ma semaine.


vendredi 14 mai 2010

Dans un café de Vienne

Je vous écris de ce magnifique café de Vienne, le Palmenhaus. J’en ai cherché un à Prague, mais j’ai craqué devant celui-ci. N’est-ce pas magnifique? Je suis lovée tout au fond, sous un arbre. J’ai même osé m’offrir un double cappucino. Le serveur est en pâmoison devant les Canadiens, surtout les Canadiennes, étant venu visiter nos Indiens, nos plumes et notre danse de l’orignal, il y a de cela cinq années.



N’eût été que de lui, il aurait choisi de prendre racine chez nous, sauf que le personnel de l’immigration n’était pas du même avis. Il ne remplissait pas les conditions. Trop scolarisé, trop beau, trop travaillant. Du coup, il aurait pu prendre un travail que personne ici ne daigne effectuer, il aurait pu faire la promotion de notre coin de planète et y inviter ses semblables, et là, ça devient très compliqué pour le personnel de l’immigration. Trop de cases nouvelles. Une langue de plus à cocher, une coopération à venir, une vision élargie de la culture, diable, peut-on rester tranquille un peu, se dit l’agente-conseillère de l’immigration, et élire des maires structurés comme à Hérouxville, là où les règles sont claires :

« À Hérouxville, il est maintenant formellement interdit de lapider les femmes, de les brûler vives et de les exciser. Il est défendu de porter le kirpan à l’école, et le voile dans les lieux publics. Le conseil municipal d’Hérouxville a adopté dernièrement un code de vie à l’intention des nouveaux arrivants qui voudraient s’installer dans ce village de la Mauricie. Les élus municipaux sont bien conscients que ces normes n’ont aucune valeur juridique. Mais ils espèrent ainsi soulever la discussion et dire clairement aux immigrants comment ils doivent s’attendre à vivre s’ils viennent s’établir à Hérouxville ».

Chez les villageois de Hérouxville, reflet d’une partie de notre population, on ne veut pas de voile ni turban. On porte des casquettes, des tuques de laine en été, on se promène le nombril à l’air, les craques au vent; on est tatoué, du perçage dans les endroits les plus inusités de notre anatomie.

On ne lapide pas les femmes, chez nous. On préfère les laisser debout, enceintes, avec des enfants et des paquets, dans les transports publics, et on détient le record mondial d’interventions chirurgicales pour accoucher. L’interruption de grossesse est toujours menacée, selon le machisme du gouvernement en place. Notre société hautement civilisée les congédie subtilement à la venue d’un congé de maternité qui pourrait, oh malheur, se poursuivre, tout en l’ayant sous-payée pendant ses années de service.

Nous, on ne lapide pas les femmes. On tisse sa pauvreté, fait en sorte qu’elle assume la quadruple tâche, soit le travail à l’extérieur, tout en combinant – tout n’est qu’organisation - les travaux domestiques, les soins aux enfants, les travaux scolaires, le bénévolat, les comités d’aide, ainsi que leur développement personnel. Car, il faut se l’avouer, le terrain est miné. La femme se doit d’être une excellente travailleuse, mère, aidante naturelle, conjointe, nymphette de Victoria’s Secret à ses heures, car la concurrence est féroce : nous avons découvert le prêt-à-porter, et le prêt-à-jeter.

Non, nous, on ne lapide pas. Côté turban, Simone de Beauvoir doit se retourner dans sa tombe.
Ce que j’aimerais discuter avec elle, ce matin, sous ce dôme de verre. J’essaierais de lui faire oublier le Café de Flore, quelques instants, et lui demanderais, de me parler de la situation de la femme, de son évolution depuis qu’elle nous a quittés, comment ça se passe au ciel.

Peut-être m'expliquerait-elle pourquoi j'ai agrippé ce sujet, ce matin, alors que j'avais préparé un clip rétro des années 60, de façon à nous amuser et nous faire danser ce week-end. Allez, Madame de Beauvoir, j'attends votre réponse!

Au fait, pourrons-nous porter notre chapeau de paille et notre pashmina si l'on traverse Hérouxville? Je ferai un détour, passerai à Go, collecterai.

jeudi 13 mai 2010

Ne tuons pas le beauté du monde

Devant les spectaculaires photos du prestigieux journal The Boston Globe, à défaut de ne pouvoir choisir, le thème s'est imposé de lui-même. Puisqu'une image vaut mille mots, voici quelques clichés portant sur la beauté du monde, et les effets de l'Homme, dans toute sa splendeur.





Malheureusement, l'Homme, avec ses besoins exponentiels de développement, de plus en plus étouffé dans sa quête de pouvoir et de performance, a ses ratés. Des désastres comme la marée noire dans le Golf du Mexique, laisse un goût amer. Puissions-nous demeurer conscients de cette beauté, et agir en la chérissant ...






mercredi 12 mai 2010

L'oeil de la nuit

Glenn Gould est venu à mon secours. J’ai médité, respiré, haché des légumes, et respecté mon intuition qui me murmurait à l’oreille de replacer un nouvel appel à notre compagnie de services téléphoniques, Vidéotron pour ne pas la nommer. Ce fut complètement un autre univers. Ange et démon, ou plutôt démon et ange. Il a pris le temps d’évaluer la situation, de tester chaque prise, avec une patience infinie et une voix de chambre à coucher, pour conclure qu’il s’agissait seulement d’un téléphone qui créait un court-circuit. Tout est rétabli. L’autre vendeur de programmes $$$ n’a qu’à se camoufler, avec ou sans tremblement de terre.


Toujours dans le dossier technonulle, Visa Desjardins a bloqué ma carte de crédit, soupçonnant une fraude, devant l’hystérie provoquée par l’achat des extracteurs à jus. Vous vous rappelez mon billet d’hier? Je vous ai raconté que le soir de la fête des Mères, émergeant d’un vortex festif, nous avons décidé de commander un batteur sur socle, honorant ainsi mon « aura » de boulangère. Par la suite, je me suis lancée moi-même dans l’achat d’un extracteur à jus haut de gamme, ce qui, une fois de plus, nous transformera à coup sûr en bête d’énergie dotée d’un teint de la palette d’Audrey Toutou. La promotion se terminait à minuit, le 9 mai.



J’ai planché sur le concept. Je remplissais les petites cases de mes chiffres magiques de Visa, rien ne fonctionnait. J’ai repris de plus belle avec Master Card. Échec. Jusqu’à ce que je comprenne qu’on devait payer par cartes de crédit, mais avec le service Paypal. La grande initiation. Vers minuit, enfin, la transaction a été acceptée officiellement. J’ai reçu environ huit genres de confirmation, avec la liste des erreurs et la bonne nouvelle d’être intégrée dans la secte santé des jus transformateurs-de-vie. Un clip est apparu dans mon écran, un maigrichon illuminé, le concepteur lui-même, m’expliquant, en anglais, ce que je deviendrais. Pétrifiée, je ne savais pas combien d’objets miraculeux j’avais commandés. Je suis allée me coucher, low profile, sans fermer l’œil de la nuit.


Dans l’œil de cette nuit-là, j’apercevais déjà le camion UPS débarquer la cargaison, et mon compte à régler par la suite. Il est impossible de m’imaginer, dans la langue anglaise, raconter à un réceptionniste de l’Illinois, que j’ai fait huit tentatives avant que cela fonctionne, et que, je le jure, il est hors de question de démarrer une franchise d’extracteurs à jus Omega. À l’heure où l’on se parle, j’attends la livraison. Et j’écoute Glenn Gould, mon génie. Je ne sais si mon compte Master Card a été bloqué, donc ma journée créative se vivra ici, dans l’œil du jour de ma maison.

Au menu, le film Les plages d’Agnès et, croyez-le ou non, le hockey en famille ce soir, avec pizza, salade, salsa et guacamole. Mes six amours seront autour de la table, alors comment ne pas figurer le bonheur, malgré les tribulations dans le cyber espace. Go habs go!

mardi 11 mai 2010

De la vie et du filage

J’ai failli péter les plombs, ce matin, en discutant avec un Dali-Dala-Mani ou je-ne-sais-qui de Vidéotron. J’aurais bien aimé préserver mon sang-froid et dégager un sourire béat comme l’hippopotame de Telus, là où tout baigne dans son Jacuzzi, mais j’en fus incapable. (Il faut dire que la veille, pour la fête des mères, j'ai commandé un, ou deux, ou trois extracteurs de jus, c'est selon mon habileté à composer avec les commandes virtuelles. À suivre). J'étais déjà à cran avec la technologie.


Depuis plusieurs mois, à tout moment, la ligne téléphonique se volatilise dans le cyber espace. Parfois, pendant quelques minutes, tantôt, quelques heures. L’idée de payer pour un système de téléphonie est, selon moi, un concept pour accéder à une communication hors foyer, à qui de droit, au moment opportun. S’il s’agit d’une jasette qui doit patienter, va toujours, mais dans d’autres cas plus urgents, c’est tout de même pratique et sécuritaire. Et ça baigne, comme l’hippopotame, quand nos patentes fonctionnent.

Je n’avais donc pas encore accès à la ligne téléphonique. Pas non plus d’humeur à négocier avec un service à la clientèle réticent à ma cause, en compagnie d’un réceptionniste qui n’est que le messager et surtout le promoteur de nouveaux programmes $$$, alors que nous déboursons déjà plusieurs centaines de dollars mensuellement, dans le but d’être branchés sur le Monde. J’étais en retard pour un Xe rendez-vous à Ste-Justine et je souhaitais informer la secrétaire de mon retard, pour ne pas être «recalée» dans la pile des dossiers.

J’ai dû prendre mon téléphone portable, et aviser le soutien technique.
Pendant que j’étais empêtrée dans une forêt de fils et de câbles, il m’expliquait, avec un accent indéchiffrable, d’obscures instructions de branchage, de modem, de réseaux.
 Il semblait exaspéré de mon ignorance, à moins qu’il soit tout simplement un partisan des Pingouins. Bref, la technonouille devant l’Homme de science. C’est en me répétant pour la troisième fois, avec un ton quasi agacé que, du haut du ciel, Il le voit, TOUT EST CORRECT, « ce n’est pas un problème technique de Vidéotron », que mon impatience a éjecté tout ce qui restait de zen en moi. Mon fils me regardait, stupéfait d’apercevoir sa mère, habituellement « fine, douce et gentille », hausser le ton et gesticuler de la sorte, quoique la personne au bout de la ligne -sans fil - ne pouvait admirer la scène.

Toujours est-il qu’il s’agit d’un problème de filage et/ou de prise téléphonique.

- Mais ce sont Vos techniciens qui ont installé le filage et les plaques, dis-je.

- Ah, mais ça peut se briser, qu'il répond, en élevant le ton, croyant me convaincre de son diagnostic.

- Et comment les prises (fixées au mur) et le filage enfoui dans les murs peuvent-ils briser?

- N'importe quoi, ou n’importe quel mouvement, et je cite, comme un tremblement de terre, par exemple, peut produire un court-circuit. Vraiment???

À moins que ma mémoire flanche, il n’y a pas eu de tremblement de terre ici, mis à part les chicanes de rangement de chambres des ados. À moins que les fourmis charpentières se soient lassées des solives de bois, je serais étonnée qu’elles préfèrent le plastique et les ondes provenant des champs électromagnétiques. Pour clore cette conversation, on m’a proposé un service d’entretien à 3, 75$ par mois, pour une durée d’au moins une année, de façon à pallier tous les séismes et les secousses sismiques possibles. En adhérant à cette solution, je pourrais même les appeler indéfiniment, sans frais supplémentaires. Beau projet, mon homme!

Je fulmine. Je prends du thé vert, mon fidèle allié, et j’écris. Je confierai ce soir le dossier à mon amoureux, car le répondant de Vidéotron rappellera pour promouvoir cette offre exceptionnelle. Pu capable!

vendredi 7 mai 2010

Un bouquet santé

Fable : Manger avec des baguettes


Un mandarin partit un jour dans l’au-delà. Il arriva d’abord en enfer. Il vit beaucoup de personnes attablées devant des plats de riz; mais toutes mouraient de faim, car elles avaient des baguettes de deux mètres et ne pouvaient s’en servir pour se nourrir.

Puis il alla au ciel. Là aussi, il vit beaucoup de personnes attablées devant des plats de riz; toutes étaient heureuses et en bonne santé. Elles avaient également des baguettes de deux mètres, mais chacune s’en servait pour nourrir la personne qui était assise en face d’elle.

Source: Encore la vie devant soi, de Brunelle, J. et C. Plante

Histoire de se nourrir sainement tout en prenant soin de l’Autre, voici un bouquet de 10 groupes d'aliments essentiels à une vie riche d’énergie et de vitalité. Osez dénicher des trésors dans les boutiques d’aliments naturels, et si vous êtes en région, DEMANDEZ à votre épicier ce que vous désirez. Les marchands souhaitent répondre aux besoins de la clientèle, c’est leur mission (et leur revenu).

1. Grains entiers : choisir des pains et des céréales à grains entiers, du riz brun, du quinoa (riche en protéines). Découvrez aussi les farines sans gluten, ce qui fera une douceur pour votre système digestif et un regain d’énergie pour votre santé. Des pains de riz, de tapioca, de sarrasin, de pommes de terre, de sorgho, de haricots, etc.; des pâtes de riz, de maïs sont des options succulentes. Élargissez votre palette gustative. Partez à la découverte.

2. Légumes verts : les légumes vert foncé sont une mine d’antioxydants aux mille vertus. Faites des potages et même des jus pour augmenter la quantité. On pense aux épinards, kale, brocoli, la famille des choux, la bette à carde, laitues, haricots verts, pois verts.

3. Ajouter un peu de soja à votre alimentation, afin de diminuer la quantité de viandes. Le soja (tofu, miso, haricot de soja) contient des phyto-oestrogènes susceptibles de ralentir certains cancers. De plus, ils diminuent les symptômes de la ménopause, comme les bouffées de chaleur.

4. Noix : les noix (naturels, sans huile et sel ajoutés), de préférence biologiques, consommées avec modération, peuvent contribuer à diminuer les risques de maladies cardio-vasculaires. Riches en protéines – et en calories - elles font d’excellentes collations ou compléments à des salades. Rôties légèrement, c’est un pur délice. Selon l’Institut Hippocrate, il serait préférable d’exclure les arachides et les noix de cajou.

5. Légumineuses : lentilles, pois chiches, lupins, mungo, adzuki, haricots noirs, rouges, chacune possède un goût unique et toutes sont nutritives et riches en protéines, essentielles au maintien d’une bonne santé. Pour se familiariser, on peut se les procurer en boîtes de conserve, prêtes à consommer - il en existe aussi des biologiques -. N’oubliez pas de les rincer pour éliminer le sel. À ajouter à notre planification santé!

6. Aliments jaunes et colorés : de la couleur et de l’énergie! Carottes, poivrons, courges, patates douces, betteraves, mangues, tomates, ananas, papaye, carambole, fraise, bleuet. La bêta-carotène, le lycopène et le resvératrol sont en fête. Antioxydants par excellence, surtout s’ils proviennent d’agriculture biologique, ils neutralisent les radicaux libres qui pourraient endommager les cellules. Ce sont nos soldats bienveillants.


7. Le saumon (ou maquereau, sardines, truite arc-en-ciel): source précieuse d’oméga 3, qui pourrait réduire considérablement la formation de caillots de sang pouvant entraîner des problèmes cardiaques. Ces huiles permettraient de ralentir la progression d’un cancer et de protéger de certaines maladies inflammatoires telles que l’arthrite, en plus de favoriser le bon fonctionnement du cerveau.

8. Les germinations, jeunes pousses : de sarrasin, pois, tournesol, luzerne, herbe de blé, trèfle, radis, tout cela à découvrir dans les magasins d’aliments naturels.

9. Légumes marins : aramé, algue rouge, hijiki, porphyre, varechs des côtes du Pacifique ou de l’Atlantique. Non, vous ne deviendrez pas amphibiens, mais plus énergiques, avec un bilan de cholestérol à la baisse. Naviguez sur le Web pour plus d’informations, et faites des découvertes au fil des jours.

10. Herbes : c’est de l’or dans votre assiette. Persil, coriandre, fleur d’ail, basilic, sauge, menthe, etc.

En prime: Le curcuma comme cadeau du ciel, et le thé vert pour la paix de votre âme...


Selon le Environmnetal Working Group, voici la liste des fruits et légumes à haute teneur en pesticides : céleri, cerise, épinard, fraise, framboise, nectarine, pêche, poire, poivron, pomme, pomme de terre et raisin. Pour plus d’infos : http://www.foodsnews.org/

À découvrir : un concept unique et innovateur, le Resto-bar Zéro8. Un bistro où on peut se délecter sans aucune inquiétude d’allergies alimentaires, car huit aliments hautement allergènes ont été supprimés du menu. On ne retrouve donc aucune trace d’arachides, de noix, de poissons ou de fruits de mer, de sésame, de produits laitiers, de soja, d’œufs et de gluten. Une merveille santé pour ceux et celles qui sont coincés à la maison à cause des risques de consommer un produit auquel ils sont allergiques. Et le mieux, il semble que ce soit délicieux! C’est une découverte au menu de ma prochaine journée d’excursion créative!

1375, rue Saint-Denis, angle Ontario

www.zero8.com

jeudi 6 mai 2010

Des chaussures et des fourmis

J’ai traversé mon premier mercredi  d’excursion créative, dans un petit café que j’affectionne particulièrement, Le petit Flore, avec mon amie Renée que j’affectionne encore plus. Heureusement que j’étais avec elle, car j’avais la sensation qu’il me manquait un « morceau ». Une espèce de crabe habitait mon estomac, semblable aux moments où je déposais les enfants à la garderie, ou pire encore, au service de garde de l’école. Pendant des années, j’avais beau me répéter que ma réaction était démesurée, que cette méthode éducative, très tendance, les rendrait autonomes et heureux, rien ne transformait cette sensation crabesque.


Toujours est-il qu’hier, à ne pas consacrer mon début de journée par l’écriture de mon blogue, je devais composer avec mon crabe. C’est bon signe, dans la mesure où le test est concluant, j’ai besoin d’écrire. Une fois le changement de zonage franchi, j’ai profité à fond la caisse du moment adoucissant qu’apporte l’ambiance d’un bistro. C’est cela qui m'a manqué cruellement pendant les années consacrées au travail et à la maternité bouffait tout l’espace, niet pour moi. La vie m’offre une reprise, voilà que je signe au bas du contrat.

J’ai donc siroté mon thé (quoiqu’en sachet) et dégusté un potage réconfortant. Nous avons échafaudé plusieurs projets, idées, rêveries, jusqu’à ce que l’appel des boutiques nous assaille. J’ai failli m’évanouir devant des chaussures de rêve, imaginé à quel point ce serait divin qu’ils soient dans mes pieds.
(Image non représentative des chaussures de la Boutique L'Épingle à linge) 
Ai résisté de tous mes orteils et de ma carte de crédit. Promis toutefois de revenir un jour ou l’autre. Heureusement, le temps me manquait. Je devais revenir à la maison à cause des fourmis.

Lorsque j’étais enfant, les fourmis représentaient la chaleur d’été, les lilliputiennes vallées de sable blanc, leur maison, leur incessant travail,  le devoir accompli. Mignonnes petites bêtes inoffensives. Aujourd’hui, à l’heure où l’on se parle, je suis sur le bord d’une crise d’hystérie, en bataille armée devant elles. Après avoir tout essayé, depuis deux années, de manière civilisée et naturelle, s’entend, l’étape des exterminateurs est venue. Nous sommes tellement hospitaliers, me dis-je, qu’elles ont élu domicile avec nous, la cuisine étant leur lieu de prédilection. Je sais que c’est aussi mon lieu préféré, que ça sent bon le pain et les mijotés, que j’adore accueillir les amis, mais pas des fourmis charpentières. La nuit, lorsque l’insomnie me conquiert, je les entends presque gruger les solives. Je sais, ce ne sont pas des termites, mais elles sont effrayantes et je décrète qu’elles doivent chausser de nouvelles chaussures et foutre le camp dehors!


Quand je pense à un éditorial rédigé il y a quelques années, dans une revue destinée aux enseignants et élèves de l’éducation des adultes, j’en suis bouche bée. Ma perception au regard des fourmis, aujourd’hui, est en transit.

Voici un extrait :

(…)Mais les fourmis m'en apprennent beaucoup sur la vie cet après-midi.


D'abord, elles travaillent en équipe. Ensuite, elles vont bon train, sans relâche. Les fourmis sont aussi des travailleuses acharnées. Elles ne font pas de prouesses vertigineuses comme les papillons, mais elles se préparent à des temps plus difficiles, même lors d'une belle journée d'été…

Soudain, j’effectue des liens avec la vie scolaire… Nous avons peur, fourmis au ventre, et nous sommes bien décidés à terminer notre secondaire 5… dans un mois! Cela ne ressemble-t-il pas aux pirouettes impressionnantes du papillon? Tout ça, dû à une grande volonté de réussir, bien sûr… (…)


Et si on se laissait guider par les fourmis…

S'entraider dans la classe, avec un esprit d'équipe et de respect…
Ne pas exiger plus des autres et de soi-même que la limite prescrite…
Maintenir un rythme soutenu, réaliste, qui nous animerait jusqu'à la fin de la session…
Beau temps, mauvais temps, la présence serait de mise…
Être reconnaissant des récoltes et remercier ceux qui y ont contribué…
Persévérer lors des intempéries…
S’offrir des gâteries de temps en temps…
Il n’y a rien à perdre, après tout!

Ironie du sort, je recevrai mon panier de fruits et légumes bio en même temps que l’équipe d’extermination assiègera ma maison. Quelle horreur! Cela ne m’empêchera nullement d’enfourner des scones aux canneberges, de préparer un risotto au saumon et petits pois verts, en plus d’un potage-surprise. Rien ne viendra à bout d’une cuisine réconfortante.

Morale de l’histoire, tout est question de focus.

mardi 4 mai 2010

Péril en la demeure médicale

La grande manipulation. Tel est le dossier du mois du magazine Protégez-vous. Une étude sur les lobbys pharmaceutiques lève le voile sur les pratiques : études biasées, médecins manipulés, consommateurs captifs.

Ce sont les laboratoires privés qui subventionnent les recherches. Elles ont droit de regard sur les publications. "Il va sans dire que ce qui est mis en lumière, ce sont les résultats positifs, en omettant les effets secondaires, qui, parfois, peut s'avérer catastrophique", affirmait de Dr Robert Peterson, directeur général de la Direction des produits thérapeutiques à Santé Canada de 2000 à 2005.

"Lorsqu'il s'agit de trouver des bienfaits supplémentaires aux nouveaux médicaments, l'industrie est prête à payer. Mais quand vient le temps de vérifier qu'ils n'ont pas d'effets indésirables, il n'y a plus d'argent", déplore Marc-André Gagnon, du Centre de politique sur la propriété intellectuelle de l'Université Mc Gill, à Montréal.


Bien sûr, des recours collectifs ont permis à rendre publics tous les résultats, par exemple, des essais de l'antidépresseur vedette Paxil, du géant britannique GlaxoSmithKline, à l'issue d'une longue bataille juridique menée aux États-Unis. Une histoire semblable avec la compagnie Merck, dans le cas du Vioxx, un anti-inflammatoire accusé d'être à l'origine de 138 000 crises cardiaques (dont 55 000 mortelles) chez nos voisins du sud.

Connaissez-vous "l'aide à l'observance"? Cette pratique est née des pharmas étasuniennes, après avoir évalué une perte annuelle de 40 milliards de dollars lorsque les patients interrompent leur traitement. Le but? Inciter les malades à prendre leurs médicaments, par téléphone ou par des visites à domicile. Même si parfois cela peut s'avérer nécessaire, selon Prescrire, "la poursuite d'un traitement est une affaire délicate qui ne peut être discutée qu'entre un patient et son médecin, et non confiée à un laboratoire, à la fois juge et partie".

De quoi faire réfléchir...histoire de retrouver peu à peu le pouvoir sur notre santé.



À lire absolument: Protégez-vous, mai 2010
 À écouter:  Christiane Charette avec un médecin et un professeur invités



lundi 3 mai 2010

Je cherche du muguet

Une journée de fièvre du printemps. Il s’agit de ces moments où tout s’agite, avec une effervescence pas facile à vivre pour les personnes zen qui nous entourent. Lorsque les premiers beaux jours se déballent en plein week-end, je ne sais plus où donner de la tête.

Le terrain à remettre en beauté, un plan d’eau à astiquer, les meubles de jardin à installer; la maison quant à elle, ne veut pas laisser sa place, et réclame les mêmes soins que pendant que nous vivons comme des ermites le reste de l’année. Sur la liste des "to do", les vêtements d’hiver nécessitent d’être rangés (enfin), et ceux d’été, à sortir du placard; les repas, la lessive, les courses, tout cela, composé d’un goût incommensurable de s’épandre sur notre balcon avec un livre ou rêvasser sur une terrasse avec un rosé bien frais. Dilemme!


Pour la première fois, cette année, j’ai laissé tomber certaines exigences- irréalistes de toute façon-, et j’ai profité de cette journée au thermomètre de bonheur.
J’ai pris le temps d’aller marcher, de faire de beaux yeux aux bernaches de l’île des Moulins; bien sûr, je me suis attelée aux travaux à effectuer sur la cour, toutefois, entre deux récompenses. J’ai préservé une plage pour la lecture ainsi que pour un délicieux souper sur le barbecue au charbon de bois.

Et ce matin, même si TOUT n’a pas été fait, les plantes verdissent à vue d’œil et les oiseaux gazouillent à pleine gorge. Pour ce qui est de moi, je suis remplie d’énergie et je fais la danse de la pluie. Au fond, c'est comme le muguet. Si on ne prend pas le temps de l'humer au moment où il nous fait la grâce de fleurir, c'est foutu, et l'occasion ne reviendra que l'année suivante.

Ai lu :

Les filles tombées, (tome 2) de Micheline Lachance 
Invisible, de Paul Auster

Ai goûté :

Du thé sencha ashikubo (réserve) chez David’tea ( à se rouler à terre) : thé vert japonais, provient de la magnifique vallée ashikubo, où il est séché au feu de bois, selon la méthode traditionnelle.( à s’offrir en cadeau pour un moment divin)

Ai cherché désespérément:

Du muguet. L’odeur du muguet m’enivre.