mardi 13 juillet 2010

Le dernier vol

 Au moment où j’écris ces quelques lignes, mon amie Ginette accompagne sa maman vers la grande destination, celle de l’au-delà. Cette traversée est laborieuse, douloureuse, désespérante, quoique vivante. L’annonce pour l’embarquement, lorsqu’il s’agit du dernier vol, nous enlace dans l’attachement, les souvenirs, la fin d’un livre où les histoires s’amalgament.


Cette peine qui éclabousse tout sur le passage du vivant exacerbe notre devenir. Être là, entièrement là, dans l’instant présent, avec un être cher qui quitte son enveloppe, n’arborera jamais autant de contenance, de puissance, que si l’on détient la force et la capacité de « porter » cette intensité. En laissant gicler tout cet amour, en le dévoilant avec la véracité des mots, on ne reviendra jamais identique dans notre espace terrestre. La Vie se couronnera nécessairement d’une autre couleur, d’une autre texture, d’une forme nouvelle.

On a beau aimer le monde où on habite, rendre les armes, malgré le frôlement d’un sombre ravin, trace le passage vers la splendeur divine. Nous ne sommes que des vivants qui voyagent entre les mondes. Ta mère foulera le sol d’un monde neuf.

Mon amie, que la paix et la grâce vous entourent, toi et ta maman. Tu l’as guidée et escortée pour l’embarquement du dernier vol, sois assurée que ton père et les anges l’accueilleront lors du débarquement vers la Lumière. Le Ciel lui sourit.

Avec tout mon amour, je suis à tes côtés.

1 commentaire:

  1. Très touchant, cette amie est bien chanceuse de pouvoir entendre de si belles paroles, si sereines et si vraies.

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