mardi 6 juillet 2010

La vie, la vie

Ce matin, c'est la canicule comme je l'ai chéri pendant tout l'hiver, dans mes rêves diurnes et nocturnes: installée auprès d'un plan d'eau, mer ou piscine, auprès de mes amours, sorbets aux petits fruits laissant quelques traces près d'un bon bouquin. Je devrais jubiler. Pourtant, j'ai le don d'anxiété qui provoque l'oscillation entre la permission de vivre ces instants, et les neurones qui galopent sur une piste de course de questionnent à savoir si tout cela est juste

Devrais-je être ailleurs, dans une mission plus honorable? Comment n'ai-je pas inventé une façon de colmater la brèche dans le Golf du Mexique, d'éradiquer la malaria, le syndrome de la Tourette? Sainte Rita, priez pour moi et tous les anxieux de la performance. 

Marguerite Yourcenar disait: on ne change pas, on s'approfondit. Maintenant, je suis plus lucide au regard de mon don, quoique pas plus confortable. Les explications permettent de comprendre ce que nous avons raté, en compagnie de ce petit démon du « ce n'est jamais assez», mais ne réparent rien des moments volés à la vie qui ne demandait qu'à prendre forme, qu'à être. Si je canalisais toute cette fougue en demeurant, là, en toute verticalité, ce serait un moment béni de repos.

Il n'est rien de la vie que je veuille laisser passer auprès de moi sans le saisir. 
Simone de Beauvoir

Alors aujourd'hui, je me mouillerai de chaleur et de baignade, de jus de légumes et fruits frais pressés, en noyant la culpabilité d'être autant privilégiée. Après tout, mère Teresa a dit: la vie est une chance, saisis-là. Je profiterai donc de ce que la vie m'offre, et cela prendra la forme d'une grande tablée d'enfants et d'amis, goulûment installée autour d'un barbecue et de la piscine, partageant les souvenirs de vacances. Et je redoublerai de patience en attendant mon ordinateur au coeur neuf!


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