vendredi 9 juillet 2010

Coral reef & stingray safari

Un bruit de tremblement de terre m’a éveillée de mon coma nocturne. J’ai fait l’hypothèse que la planète m’offrait un remake de l’événement sismique produit lorsque j’étais en vacances. Mais non. La Terre a tremblé sous la puissance des branches d’arbres atterrissant au sol, chez mon voisin, lorsque sciées par les émondeurs déversant leur testostérone à plein régime. Un monstre, carrément. L’arbre, pas le voisin. Ses branches enveloppaient notre toit jusqu’à battre de l’aile à chaque vent venu. Nous étions persuadés que des êtres inconnus habitaient alors dans le grenier.


Bref, lorsque mes pieds ont foulé le sol, au sortir du lit, j’étais dans les limbes bleus des vacances. Du marteau, de l’enclume ou de la trompe d’Eustache, je ne saurais citer la partie de mon labyrinthe de l’oreille qui n’est pas tout à fait revenue de la mer des Caraïbes. Mais une parcelle de moi est restée là-bas. À Grand Caïman, par exemple. Donc, à l’aube, m’est revenue en mémoire notre aventure.

Partons du fait que je suis peu douée en matière de communication anglaise. C’est un drame dans ma vie, mais ce fait serait le sujet d’un autre billet. Donc, pendant la croisière, je réserve une expédition pour explorer les coraux, lors de notre passage à Grand Caïman. Je ne comprenais à peu près rien à ce que m’expliquait le préposé aux « descriptions tours », — parlant à la vitesse de l’éclair —, mais à un certain moment, j’ai saisi l’essentiel : coral reff. J’ai balancé ma « see pass » afin de clore ce martyr et annoncer aux enfants la surprise. Enfin, avec tout l’équipement requis, nous pourrions nous immiscer dans la mer et ses multicolores coraux. Ce qui manquait à mon vocabulaire était la fin de la description de cette expédition : coral ref & stingray safari. Les coraux et les safaris, jusque-là, tout annonçait la féérie. C’est lorsque nous sommes arrivés en plein milieu de cette étendue bleue, à perte de vue, que mon fils William a demandé, naïvement, ce qu’étaient les grosses masses noires :
- des roches? Oh!, elles bougent…


J’ai appris, par la force des choses, que le safari en question consistait à nager avec des raies. Dans l’eau jusqu’à la taille, elles se frôlaient à nous, nous défiant du regard. Dessus gélatineux (beurk), mais le dessous douçâtre. Avec cette impression fibreuse de nous retrouver dans une épave de bêtes féroces, d’après les épopées historiques racontées. « Enfin, des vacances d’aventures! », aurait dit Laurent, lorsqu’il avait six ans. Michel aurait répondu qu’à mes côtés, on ne sait jamais dans quoi on s’embarque.

Finalement, les enfants ont adoré le challenge, et j’ai apprivoisé les bêtes. Rien de comparable à mon contact divin avec les dauphins, mais tout de même. Nous avons élargi notre expérience et les coraux n’ont été que plus sublimes par la suite. Main dans la main avec mon fils, nous promenant dans le jaune et le violet des trésors de la mer, jamais je n’oublierai.

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