vendredi 30 juillet 2010

À chacun sa retraite!

L’heure est à la retraite. Je désirais une capsule de temps et d’espace pour écrire, depuis le début de l’été, sans apercevoir une brèche possible. C’était ignorer la vigueur fantastique de la vie. Les circonstances se sont amalgamées pour nous offrir la bénédiction.


Ma fille de seize ans explorera le silence de l’Abbaye St-Benoît du Lac et le lever à l’aube pour entendre les chants grégoriens.
Elle et son amie, ma fille adoptive, ont été secouées par cette inspiration « à être différentes des autres de leur âge », une nuit, après avoir asséché leurs cordes vocales en discutant depuis vingt-quatre heures non stop. On ne croyait pas que ce projet — elles sont venues me l’annoncer à six heures du matin —, faisant l’effet d’un météorite atterrissant dans ma cour, verrait le jour. Déterminées plus que jamais, elles ont organisé leur réservation — et leurs parents pour le transport —, et sont déjà dans l’enceinte de l’introspection, livres et journaux intimes en main, à l’instant où j’écris. Avouons qu’elles sont uniques en leur genre!

Par la magie du destin, mes deux fils partent en voyage de pêche. Laurent organise le tout, lieu, kit de camping, la ligne de leur grand-père en prime, et je prépare la bouffe avec l’aide de William. Ce dernier a prévu l’essentiel, soit du thé glacé, des croustilles, du chocolat, des barres tendres, du pain blanc. Je m’occupe du reste, soit ce qui ressemble à un repas nutritif ET savoureux pour le samedi midi, car le poisson sera à l’ordre du jour. À trois heures de route d’ici, ils auront le temps d’élaborer une histoire dithyrambique de pêche. La nuit froide de la réserve faunique veillera sur leur silence et leur sommeil.

Je serai aussi en retraite, en compagnie féminine, qu’on a intitulée une retraite créative. Les sept chevalières de la table ronde, pendant trois journées, se consacreront à leur projet créatif respectif : peinture, écriture, conception d’atelier, lecture, danse. Les moments de retrouvailles seront enjolivés d’un bon repas ou d’une méditation, avant de retourner « dans notre chambre », le silence et l’introspection étant le créneau souhaité. Le lieu, haut perché dans la nature des Laurentides, et l’énergie conjuguée au féminin, soutiendra cette démarche.

Quant au père de cette marmaille, il bénéficiera d'un espace libre à la maison, habituellement foisonnante d'activités. Un beau bonheur se solitude pour lui aussi. 

« Appréciez la solitude. Considérez-la comme une situation privilégiée. C’est un don du ciel et la condition essentielle pour s’améliorer, traiter de sujets sérieux ou bien travailler. Les moments de solitude sont faits pour planter des graines qui pousseront et s’épanouiront sur l’inconnu, sur des parties encore non découvertes de la vie. (…) Il y a tant de choses que nous ne pouvons réaliser que dans le silence et dans la solitude! Méditer, lire, rêver, imaginer, créer, se soigner… » Dominique Loreau, L’art de la simplicité

Et si vous croyez n’avoir rien à créer, si vous reléguez ce verbe qu’aux artistes, détrompez-vous. La créativité est inhérente à la vie elle-même. Nous sommes issus d’un élan créateur.

« Si vous n’avez rien à créer, créez-vous vous-mêmes. » Carl-Gustav Jung, Ma vie. Souvenirs, rêves et pensées

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