mardi 12 janvier 2010

Petites bottes rouges et bols de bambou


J'ai toujours aimé le rouge. La passion, le feu, la nature qui s'éclate à chaque saison. Le rouge, on ne peut l'ignorer, s'y méprendre comme le gris, le blanc, ou pire, les tonalités du vert. Si on a coloré rouge, c'est trop tard pour reculer ou se camoufler derrière le doute. On est exposée, point à la ligne.



Je me souviens très bien d'avoir reçu par la poste, toute petite, un gros colis. J'étais envoûtée comme une princesse sous une couronne diamantée. Mes doigts arrivaient difficilement à défaire l'emballage, la fébrilité au zénith. C'était une mignonne paire de petites bottes rouges pour aller sous la pluie. Quoi de plus fantastique que, lorsque le temps est maussade, être chaussée de rouge. Mon père, capitaine de navire, qui semblait être à l'autre bout du monde, les avait dénichées juste pour moi. J'étais au paradis, -quoiqu'on imagine le paradis dans les teintes bleu ciel et de blanc spongieux ouaté - je crois que ma passion du rouge est née ce jour-là.



Qu'est-ce qui a réanimé ce souvenir? Mon amie Édith, amie d'enfance, m'a offert le week end dernier, de magnifiques bols de bambou, rouge écarlate. Je les regarde, les admire, les renifle presque. Depuis, je cuisine des plats qui leur font honneur. Un risotto à la courge et au parmesan, des pâtes de maïs aux courgettes et tomates séchées, un riz basmati confetti aux lentilles rouges et olives. Un pur délice.



Ce sont ces étincelles du quotidien qui me rendent heureuse. Quelques secondes de souvenir, et me voilà réfugiée derrière les bontés du monde. J'écris, je nourris les miens, je lis Christian Bobin. Et me voilà devant vous à oser dire.

1 commentaire:

  1. Bravo Jasmine.Tu fais un beau travail. J'avais oublié l'anecdote des petites bottes rouges.
    Continue ton bon travail.
    Jean-Eloi
    xxxxx

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