mercredi 20 janvier 2010

Notre parcelle d'humanité

Je tremble d'impuissance devant les séismes. En Haïti, la nature se déchaîne et c'est affolant. Mais ciel, que leur restera-t-il? La mobilisation de milliers de personnes qui portent secours nous touchent profondément.Serait-ce une porte ouverte à l'entraide internationale? J'aime cette pensée...

Pendant ce temps, ici, dans notre pays d'abondance et de confort, la bêtise humaine fait écho sur nos patinoires. Le coup de coude, quasi meutrier, du joueur de hockey Patrice Cormier, fait bouillir de colère. Sommes-nous conscients que tolérer cette violence gratuite, et/ou  diminuer la portée de ce geste - voire les propos atténuants de certains journalistes sportifs-, ç'est endosser ce geste? Quelque part, aurions-nous intériorisé la violence à un point tel qu'il va falloir légiférer le jeu, afin de sauver la vie de nos enfants qui veulent s'amuser avec des rondelles ou des ballons? L'article de Yves Boisvert, dans La Presse d'aujourd'hui, est saisissant de lucidité.
Parfois, question d'essayer de trouver du sens, je me dis que la planète réagit à nos propres guerres et séismes intérieurs. Au belvédère des médias, on retrouve sur la page Web de Sympatico, tout juste à côté de la tragédie de Haïti, en même lettrage et même taille de police, de grandes nouvelles éloquentes:  Jessica Alba aime ses vergetures; La Mazda 2 fait son entrée à Montréal; et la question du jour, Prévoyez-vous aller faire un tour au Salon de l'auto de Montréal qui se déroule du 15 au 24 janvier 2010?  En prime, on nous propose un menu antidéprime pour mois difficile...

Je transpire devant l'absurdité. Non, je n'ai pas envie d'aller au Salon de l'auto.Je me fous des vergetures des vedettes. Et je n'ai surtout pas envie que mes fils jouent au hockey ni que ma fille danse autour d'un poteau.
Je sais qu'on a pas toujours le plein contrôle sur les événements. Je sais que la Vie a plus d'imagination qu'on ne peut l'imaginer. Je sais qu'on n'est pas toujours en mesure de trouver un sens aux drames humains.
Mais chacun est tout de même responsable de sa parcelle d'humanité. Notre quotidien est semé d'occasions de devenir la meilleure version de soi-même. Nous sommes parent, conjoint, voisin, citoyen. Les gestes de bonté sont à notre portée, même si l'on ne peut se rendre en Haïti pour aider.

Alain, toi qui est dépêché par l'ONU pour secourir en Haïti, qui dort à la belle étoile, tu es déjà affranchi de ta parcelle d'humanité.Toutes mes pensées de paix, de compassion et de valeurs altuistes sont dirigées vers toi et vers nos soeurs et frères là-bas.

Et pourquoi pas envoyer nos joueurs de hockey se battrent contre les décombres des secousses sismiques et panser les blessures. Là, j'y verrais du sens.

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