mercredi 1 décembre 2010

Dix-sept années à grandir

À lire mes Billets qui ont comme thématique la maternité, on pourrait imaginer que j’ai eu plein d’enfants, ou plein d’accouchements. Ou les deux, il va sans dire. Nous célébrons aujourd’hui l’anniversaire de Flavie, venue au monde tout en douceur, il y a dix-sept ans, sous un soleil qui lui ressemblait déjà. Je me rappelle que je ne croyais pas devoir me présenter à l’hôpital, en fin de matinée, me sentant seulement « lourde » et légèrement dans le brouillard. J’étais dans mon cocon, avec mon papillon bien niché au creux de mon ventre. Je ne le dirai jamais assez, j’ai tellement aimé être enceinte que si j’avais pu perpétuer l'élasticité de cette période, d’un coup de baguette magique, j’aurais volontiers exploité cette phase.


Mon chéri tenait mordicus à se rendre sur les lieux du « travail ». Je me suis laissé emporter comme on se prélasse sur un radeau en mer tranquille. L’infirmière désignée à l’accueil (!?!) a protesté en déclarant que je semblais bien portante et non souffrante, signant ma présence trop hâtive. Le père a insisté pour qu’on évalue la situation, haussant même  le ton, car elle insufflait le retour à la maison. Quoi de plus magique que de se promener sur les autoroutes et être grisés par l’heure de pointe en pleines contractions. Soulagée, avec le recul, qu'il ait persisté. Il trouvait si étrange mon calme olympien. Midi sonnait ses douze coups de gong.

Le code rouge s’est fait entendre dans l’interphone après avoir constaté que mon col utérin était dilaté à 9, prête à « pousser », comme il est dit dans le jargon obstétrical. Elle a vu le jour quelques minutes plus tard, à 12 h 55, après que l’infirmière ait délesté sa panique aux mains de l’accoucheur. Ma coccinelle a choisi la même date que son grand-père pour vivre sa vie à nos côtés.

Flavie a toujours été comme elle est née : déterminée, gorgée de passion, ensoleillée, une montagne de solidité et d’amour, en douce flanelle, avec une odeur de poire. Sa flamme, traduite par une propension à profiter de chaque instant, a eu comme impact qu’elle a pris plusieurs années avant de « faire ses nuits », tout comme ses frères, d’ailleurs. Et malgré le cruel manque de sommeil (Super nanny — la Oprah des techniques — n’existait pas à cette époque), je remettrais au monde ces enfants, et d’autres, même, n’importe quand. Vivre en famille auprès de ces êtres qui grandissent, qui évoluent, qui sont de plus en plus en contact avec leur essence, c’est ce qu’il y a de plus précieux pour moi sur Terre. Expérience puissante et exigeante qui m’a poussée dans mes retranchements d’amour tendre. Ils sont des hectares de diamants dans ma cour. À chaque bougie qu’ils ont soufflée, mon cœur et mon âme ont pris de l’expansion. Je ne comprends toujours pas pourquoi je cherche si loin ma mission, quand déjà, elle vibre au diapason sous notre toit.

Ma fille adore le chocolat, craque pour la crème glacée et les smoothies, les éclats de rire, pour la série Gilmore Girls, les soupers en famille: elle laisse traîner ses chaussettes multicolores un peu partout, désorganise périodiquement les tiroirs de sa commode, compulse dans les crèmes hydratantes et les shampoings. Tout ça fait partie de son charme. On serait fous de ne pas en profiter!

Ma coccinelle colore son envol sous le signe de la conscience, de l’espoir, de l'affranchissement de ses talents, et de toute la richesse qu’elle sait détecter au cœur même de la vie.

2 commentaires:

  1. Wow! Quel beau moment j'ai eu à lire ce billet. Bonne fête à Flavie et merci à toi Jasmine pour m'avoir fait revivre des moments où tu me parlais de tes épisodes "Gilmore Girls" (à prononcer avec un accent anglais charmant s.v.p.)

    À bientôt!

    Chantalxxx

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  2. c'est l'anniversaire de ma mère ce jour là!
    Bonne fête Flavie!!! tout de bon pour toi comme disent les Suisses en chocolat.
    Blanche
    18 bisous

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