jeudi 10 février 2011

Du bio, du gaz de schiste et des poissons sous antidépresseurs

On estime qu’environ un quart des Montréalais prend des antidépresseurs comme le Prozac. Une étude qui vient d’être publiée (dans le site Internet Chemosphere) relate les résultats de recherche d’une équipe de scientifiques de l’Université de Montréal : des traces d’antidépresseurs se retrouvent dans les poissons du fleuve Saint-Laurent. Il semble que les systèmes de traitement des eaux ne permettent pas de les éliminer.


Plutôt que de se questionner sur les façons de prévenir la maladie et la prise de médicaments en favorisant une qualité de vie, soit par un rythme plus décent, de meilleures conditions de travail, une alimentation plus saine, l’accès à l’aide psychologique, à la coopération, le choix de valeurs autre que le pouvoir et la richesse financière, les autorités nous rassurent sur le peu de danger pour notre santé à ingérer notre faune aquatique.

Notre réflexion collective concernant notre nutrition semble toutefois démontrer peu à peu une nouvelle conscientisation. Lorsque nous prenons position, le potentiel commercial ne peut que s’y intéresser s’il veut rester dans la course. En mars prochain, par exemple, Québec lancera une campagne pour promouvoir le logo bio Québec. Cette catégorie d’aliments connaît une poussée de croissance depuis 10 ans : les ventes au détail ont augmenté de 66%, sauf que 70% proviennent de l’extérieur du Québec. Un plan d’action a été élaboré avec des objectifs concrets : 20% plus de superficies cultivées d’ici 2015. Le budget est d’environ 8 millions. Le MAPAQ veut donner un élan à ceux qui y croient. Il ne reste qu’à nous, consommateurs, à choisir de bouffer « vrai », sans hormones, sans pesticides, et le plus local possible. Demandons sur tous les tons et encourageons nos producteurs.
Dans notre dossier engagement, nous avons été 128 000 citoyennes et citoyens à signer une pétition réclamant un moratoire sur l’exploitation des gaz de schiste. Notre quête pour vivre dans un pays qu’on espère plus vert sera de longue haleine. Personne ne rêve de voir s'enflammer son verre d’eau fraîchement sorti du robinet. Au moment où j’écris ces lignes, PetroChina annonce le rachat de la moitié d'un gisement de gaz de schiste du canadien Encana pour 5,4 milliards de dollars canadiens. Notion de persévérance 101.

« Les questions rassemblent, les réponses divisent ». Éric -Emmanuel Schmitt n’a jamais aussi bien dit.

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