mardi 8 février 2011

Deux légumes et une saveur limée de plaisir

Il y a de ces moments dans la vie où je crois vraiment que le bonheur se présente à travers les petites choses, miniaturisées, voire lilliputiennes. C’est souvent dans ma cuisine qu’il se manifeste, sous le signe du soleil, de la grisaille, ou des bourrasques de vent. Il m’espionne. Dès les premiers gestes de lassitude ou de nostalgie, il laisse embaumer ses fines herbes, ou sa curcumine, ou encore m’invite à extraire ce nectar de jus vert qui procure assez d’énergie pour être en compétition avec le rendement anticipé de l’exploitation des gaz de schiste, la toxicité en moins.

Prenons par exemple les asperges. Savoureuses et élégantes, elles nous offrent un cachet santé inexploré jusqu’à ce jour, avec ses vertus anti cancérigènes. Cuites à la vapeur quelques minutes, tout au plus, arrosées d’un filet d’huile de noisette et parsemées de fleur de sel, elles peuvent nous rendre le sourire sur-le-champ.

La courge spaghetti, quant à elle, semble insignifiante. Lourde de conséquences dans nos sacs, il suffit de connaître ses points faibles pour qu’elle se transforme en un repas festif. Coupée en deux dans le sens de la longueur, vous déposez les deux parties sur une plaque à biscuits recouverte de papier parchemin. Le four préchauffé à 350 degrés F, vous bénéficiez de quarante-cinq minutes pour aller aussi cuire dans un bain. Par contre, vous seul avez l’opportunité d’y adjoindre quelques gouttes d’huile essentielle de bergamote dans une cuillérée à table d’huile d’amande douce.

Une fois cuites, vous et votre courge, vous effilochez cette bête de légume et la déposer dans un grand bol. Laissez refroidir quelques instants. Pendant ce temps, faites sauter un oignon rouge coupé et émincé dans de l’huile d’olive.

Dans votre récipient de courge, ajoutez un œuf légèrement battu, sel et poivre de qualité, persil haché, l’oignon cuit, de l’origan frais haché et environ ¼ de tasse de cheddar râpé (ou de tofu mou pour les personnes intolérantes aux produits laitiers). Déposer le tout dans un plat à gratin ou à tarte, en intégrant un nid de thon au centre. Le plaisir, c’est qu’il vous reste des légumes cuits de la veille, que vous dresserez tout autour du cercle de thon, de manière astucieuse et colorée. Dans un four préchauffé à 375 degrés F, glissez-y votre trouvaille pendant trente à quarante minutes environ.

Deux légumes et un plaisir revisité : les asperges viendront diagonalement faire honneur à la fausse tarte à la courge spaghetti. Un riz basmati serait heureux de se joindre à vous.
Limettier de Blanche
Beau et enthousiasmant comme le limettier de Blanche. Vous cherchez le lien? Chaque fois que je lui parle, ça goûte la félicité. Blanche est mon amie artiste qui peint de sublimes mandalas et qui enjolive ses mets avec son limettier. Et elle ne vit pas en Amazonie, mais bien en Estrie. Je vous jure que son plant produit des fruits qu’elle intègre dans ses repas santé. La preuve qu’il existe des saveurs de plaisir inexploré qui nous guettent dans tous les recoins de la cuisine.

À découvrir : http://www.blanchemandalas.com/


Épicure, Galerie philosophe, oeuvre de Blanche Paquette, 2009


À lire : La soupe de Kafka, de Mark Crick

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