mardi 1 mars 2011

Sans viande pour âmes sensibles

Mars est le mois de la nutrition. Depuis vendredi dernier, Josée Blanchette, journaliste au Devoir, nous a abreuvés d’informations concernant le traitement des animaux abattus pour notre gargantuesque consommation de viandes. Elle annonce la parution du livre Faut-il manger les animaux? , de Jonathan Safran Foer, ce qui provoque, d’entrée de jeu, une remise en question de nos habitudes alimentaires nord-américaines. Il est tout de même stupéfiant de constater que nous ne voulons pas connaître les us et coutumes de notre production agricole, car nous sommes dépendants et trop « attachés » à notre routine de cuisine. Il semble plus aisé – et moins culpabilisant — de lever le drapeau sur les gestes odieux posés dans les autres pays. Et ne pas reconnaître ce qui se fait chez nous.


« Je ne vous fais pas grâce des cochons qu’on sèvre à quinze jours (plutôt que quinze semaines dans la nature), à qui on arrache les dents, coupe la queue et testicules à froid (les anesthésiants coûtent cher), à qui on retire le gêne du « stress » (parce qu’il affecte la viande), des truies qui accouchent dans leur merde (lisier). (…) Je ne vous fais pas grâce des poulets qui vivent plus près de l’agonie que du paradis, dans des cages où on a d’autres choix que de les débecquer et qui bénéficient de l’espace vital de la dimension d’un livre ouvert. Je vous fais grâce du transport et de toutes les étapes de l’abattage, un pur cauchemar. » Le Devoir, vendredi 25 février 2011

J’ai visionné sur son blogue, hier, le clip Sans viande, avec sexe et sans regret. J'anticipais la difficulté à constater la vérité. Allons-nous faire l’autruche encore bien longtemps, me suis-je dit, et faire comme si on ne le savait pas? J’ai plongé. Regardé. Bouché les oreilles un moment. Supporter les nausées avec la chair de poule, pour me permettre ce jeu de mots. Me suis répétée que nous sommes complices de ces atrocités à chaque fois que l’on achète de la viande au supermarché (450 milliards d’animaux élevés industriellement chaque année sur la planète, selon la FAO (Food and Agriculture Organization).

Nous avons toutes les connaissances pour faire autrement. Les richesses agricoles ont de quoi nourrir toute la planète. Privilégier des lentilles plutôt que du foie gras, voilà un menu où j’ai la conscience tranquille. Choisir des petits éleveurs locaux où l’on est certains que les animaux sont bien traités. Remettre en promotion mes livres de recettes végétariennes. S'affranchir de la psychose des protéines. Dénicher et encourager des restos où l’on offre des mets qui nous ravitaillent vraiment.

Si vous n’êtes pas convaincus après ce clip, vous pouvez poursuivre votre réflexion en visionnant le film d’Hugo Latulipe, sur le site de l’ONF : Bacon, le film (2001). Juste à temps avant d’acheter les jambons de Pâques.

Qu’on ose me parler désormais du terrorisme d'ailleurs.

2 commentaires:

  1. Merci Jasmine. Il est important de dénoncer cet état de fait. Mon fils ne voulait plus manger de viande vers 10 ans après avoir visionner un film identique sur la situation des animaux dans les élevages intensifs. Maintenant adolescent, il a envie et besoin de manger de la viande mais nous choisissons des viandes locales et biologiques de nos petites fermes des laurentides. Et il en mange une ou 2 fois par semaine. En effet, pas besoin de se gaver...il grandit aussi bien que les autres sans lait de vache bourré d'hormones et sans viande rouge...
    Isabelle

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  2. Effectivement, c'est un choix gagnant et éthique. On devrait publiciser davantage ces petites fermes bio qui prennent soin de notre santé. Merci Isabelle pour ta vision des choses et espérons que d'autres petits producteurs pousseront comme ... des champignons!

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