mardi 8 mars 2011

Pour le meilleur et la maternité?

Nous sommes le 8 mars, Journée internationale des femmes. L’idée de souligner cette journée, à l’origine, était de percer le mur des iniquités et de l’oppression afin de créer une société qui favorise, de façon équitable, un milieu de vie où chacun prend sa place et peut s’accomplir. Tout ça, dans le meilleur des mondes.


Dans les faits, la condition féminine s’est améliorée, mais le fondement demeure le même. La majorité des femmes œuvrent dans l’ombre. Elles réussissent avec brio tout au long du parcours scolaire, encore plus performantes aux études supérieures. Toutefois, lorsque vient le moment de s’affranchir sur le marché du travail, elles sont moins rémunérées : en 2005, les femmes gagnaient en moyenne 26 800$ par année, comparativement à 41 900$ par année pour les hommes. Elles n’occupent qu’à 14 % les conseils d’administration, et constituent 68 % du personnel à temps partiel. Finalement, 60 % des personnes recevant le salaire minimum sont des femmes. La question qui suit nous taraude tous : pourquoi?

Parce que les femmes sont encore tributaires de la vie familiale, même si on perçoit de plus en plus d’engagements de la part des pères. Elles portent la maternité dans leur bedon rond, mais aussi sur les épaules. Elles sont enceintes, bien sûr, avec la responsabilité de la santé, celle de procurer au petit tout ce qui contribuera au meilleur développement. Elles s’engagent dans l’allaitement, toujours pour le meilleur, exigent d’elles-mêmes une présence – ou omniprésence — au plus-que-parfait, pour le meilleur équilibre de la famille. Elles assurent souvent (et encore) plus de tâches domestiques pour le meilleur environnement du nid. Elles s’appliquent à la supervision et à l’aide aux travaux scolaires, pour la meilleure réussite des rejetons. Elles entendent en écho, de la vallée des intervenants du milieu médical et psychologique, LEUR responsabilité au regard d’une problématique avec l’enfant. Bref, c’est la faute de la mère, quoi qu’il advienne.

On nous dit que c’est un choix. D’accord. Si vénérable, louable et pétillant soit-il, il n’en demeure pas moins que peu importe l’historique féminin, soit mettre au monde les enfants, investir de son temps et son savoir, les nourrir, les éduquer, en prendre soin et les soigner, veiller à l'harmonie du nid, la femme finira ses jours plus pauvre que son chéri, son voisin, son frère. Elle cumulera moins d’ancienneté lors de son parcours professionnel, parviendra plus difficilement à s’assurer d’une épargne en cas d’arrêt de travail, de maladie, d’événements imprévisibles, ou de séparations. Elle n’aura pas nécessairement accès à certains postes, car mine de rien, on se positionne encore selon sa disponibilité entière ou partielle (entendre avec ou sans enfants) à l’entreprise. Plusieurs femmes refuseront certains défis professionnels ou artistiques, car c'est encore difficile à concilier par le peu de mesures de soutien.


Certaines seront médaillées « platine » en acrobatie de vie personnelle-sociale-familiale-travail et goûteront à l'accomplissement dans plusieurs sphères de vie. D’autres se retrouveront seules, le cœur meurtri d’avoir trop donné et amères d’avoir perdu le combat féministe. La reconnaissance du travail féminin, au cœur d’une société, est loin d’être achevée. Courage, les filles. L’aventure humaine est encore à ses balbutiements.

Lire : Les femmes dans le rétroviseur, de Lise Payette, Le Devoir, 8 mars 2011. Quelques souvenirs d’enseignements exposés aux filles afin de les préparer au mariage. Et ce n’est pas issu de l’âge des cavernes.

1 commentaire:

  1. Un billet qui est si actuel, pour moi en tout cas! Merci de ces pensées! et bonne journée!

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