mercredi 1 juin 2011

Saisir la bonne nouvelle

La réalité ayant mille et un visages, celui des vacances est une expression spontanée, éclatante et éphémère. Bien sûr, on peut créer des instants qui lui ressembleraient, mais les exigences quotidiennes de parents, de travailleurs et de citoyens reprennent leur droit tôt ou tard.


Tout passe. Les bons moments comme les plus difficiles.

Confrontée aux palpitations cardiaques en arrachant les mauvaises herbes, pendant que j'enfournais le pain aux bananes, dattes et noix ainsi qu’un curry de tofu aux épinards, tamari et sésame – vive les cuisinières à convection —, toute cette gestuelle élégante entre quatre brassées de lessive, les courses, le transport des ados pendant les examens de fin d'année et les nouveaux contrats, j’ai constaté que j’étais bel et bien de retour. Atterrie et rentrée chez moi.

Pour maintenir une vie de première classe, il y a ce petit quelque chose au niveau de l’attitude qui fait la différence. Les personnes heureuses ont fait la preuve, en se sentant en vacances peu importe le contexte, qu’elles sont douées pour « saisir la bonne nouvelle ». Je sais, nos vies ne sont pas jet set, mais contrairement à nos perceptions, ce ne sont pas les gens riches et célèbres qui vivent une vie de première classe. Bien sûr, ils peuvent s’offrir du luxe, mais ont-ils d’emblée cette attitude qui enjolive tout sur son passage? Pas nécessairement… L’abondance peut être simple.

Dans le concept de « saisir la bonne nouvelle », on doit comprendre qu'elle se présente parfois de façon plus solennelle, magnifiée, mais, que, la plupart du temps, elle se distingue dans une version homéopathique. Il faut la dénicher dans les coins perdus de notre existence. Si jamais l'ordinateur agonise et emporte avec lui les dernières heures de travail à remettre à un client, si les résultats médicaux clignotent rouge, ou que le terrain s’ensevelit de détritus alors qu’on a consacré la journée entière à tout fourbir, il est temps d’intégrer cette nouvelle attitude. Car on a déjà vu pire.

J’ai donc interrompu les activités. Consacré une vingtaine d’adorables minutes à la lecture du récent ouvrage de Donna Leon, « La petite fille de ses rêves », une autre enquête du commissaire Brunetti. Le cœur a repris son débit normal et j'étais en mesure de « saisir la bonne nouvelle ».

Une fleur rose fuchsia venait d'éclore de mon rhododendron; je réussissais avec succès les muffins suggérés par Colombe Plante, un pur délice; parcouru « Des mets et des mots, un roman en 40 recettes », et désormais en mesure de vous promettre — en toute humilité — que mon livre « Billets de saison & recettes » sera d’autant plus tonique, rafraîchissant et savoureux.

Je garde la meilleure pour la fin : je suis en lice pour le 2011 Canadian Weblog Awards dans Family & Parenting, French Language, and Life categories. Cette dernière m'a offert un baume sur le portrait des précédentes années de dérive du plan initial, tel un phare dans l’océan de mes doutes. Ce petit clin d’œil me permet de poursuivre dans ce brouillard engendré par l'espace créateur et le changement de parcours. Ça ressemble à une récompense d’avoir osé prendre un risque, d’avoir bifurqué du chemin tracé en composant avec ce que la vie a déposé sur ma route. Peu importe la finalité, que je sois finaliste ou pas, l’effet mobilisant est le même. J’ai créé ce blogue en y fondant mes espoirs d’écriture avec un fan-club constitué de mon entourage. À ce jour, selon les statistiques du serveur, voilà maintenant plus de 10 550 visites en une année et trois mois. C’est comme-style-genre la bonne nouvelle TVA. 
Saisir la bonne nouvelle et s'y agripper les jours gris.

1 commentaire:

  1. Wow, félicitations pour cette nomination bien méritée qui confirme le talent et l'inspiration bien menée! C'est toujours un plaisir de vous lire!

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