mercredi 22 juin 2011

Métropole saccagée, patience usagée, écoliers en congé

Nous sommes officiellement en été. Aujourd’hui ou demain, les touts petits chanteront peut-être « adieu monsieur le professeur » — même si ce sont presque exclusivement des mesdames professeures —, et les plus grands, quant à eux, débarqueront pour l’été à la maison, se brancheront par intraveineuse aux portables en tous genres, mangeront — seuls ou en groupe — à toute heure sauf la nôtre, auront besoin d’un transporteur, et carbureront aux cappuccinos glacés ou smoothies, vacances obligent. Une musique- ou une batterie tonitruante malaxant toute pièce musicale- s’exhibe maintenant avec fracas chez les voisins, signe raboteux que les cartables ont pris la route du bac de récupération. L’heure des vacances a sonné.

Immense est mon plaisir à apprêter un bouquet d’été, gavé de bouquins, de films, de festivals et de sorties simplissimes, mais ravigotantes. Pour ce faire, je suis allée fureter hier, à Montréal, pour explorer les suggestions des magazines. Me suis retrouvée empêtrée dans les rues fermées et détournées, semées de cratères et ficelées de cônes oranges, troublées de piétons (à leurs risques et périls), de cyclistes, de motocyclistes, de planchistes, de machineries lourdes excavatrices et rugissantes, de conducteurs à bout de nerfs malgré la double dose d’anxiolytiques absorbée.

Me suis réfugiée avec mon amie Renée à l’Estaminet, sur la rue Fleury, après avoir salivé la luxure d’un gyokuro au Rendez-vous du thé, bistro voisin. J’étais littéralement épuisée, à cran, couleur poussiéreuse de pain grillé, sous l’emprise de la constellation montréalaise en rénovation. Si je songe parfois à retourner vivre dans le 514 — pour les études des rejetons-, j’avais, hier, le souhait impérieux de revenir chez moi, à l’affût d’une zone non sinistrée, où côté cour et jardin sont le symbole de la paix intérieure.

 Dans ce cas de figure, on a beau promouvoir la culture et les festivités de la métropole, le manque grossier de gestion des travaux de réfection incitera à faire faux bonds pour plusieurs d’entre nous. Les pauvres touristes croiront qu’ils se sont trompés de pays, que nous sommes en conflits armés, qu’il serait plus prudent de conduire la voiture de James Bond s’il est question de traverser la ville, et surtout le pont Champlain. S’il est enivrant de se perdre à Boston, New York, Venise ou Paris, il vaut mieux dénicher quelques destinations de campagnes pour revenir intacts du Québec. Vive les cabanes au Canada!

Puisque la meilleure destination d’évasion demeure la lecture, voici mon bouquet de livres d’été, dans le genre policier, aventure et thriller. Il est temps de s’évader vers d’autres univers offerts, tout compte fait, à si peu de frais, par les écrivains.

  • Rémission, Robin Cook (Albin Michel)
  • Une nuit, sur la mer, Patricia Macdonald (Albin Michel) – s’abstenir si vous partez en croisière!
  • Les neuf dragons, Michael Connelly (Seuil)
  • L’escapade sans retour de Sophie Parent, Mylène Gilbert-Dumas (VLB) –même si Sophie Paquin nous a servi une aventure plus pétillante.
  • Bizango, Stanley Péan (Allusifs)
  • L’été sauvage, Elin Hilderbrand (JC Lattès)
  • Il semble que, selon mon amie Gi,  le « vrai » Lévy est de retour, et qu’on ne peut se résoudre à fermer le bouquin avant d' accéder à la fin: L’étrange voyage de Monsieur Daldry, Marc Lévy (Laffont). À lire au parc, au jardin ou près d’une piscine, loin des marteaux-piqueurs.
Prévoir pichet de thé glacé et citronnade à profusion.

Et si vous ne l’avez pas encore lu, un incontournable : Marina, Carlos Ruiz Zafon (Laffont)

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