lundi 13 juin 2011

Happy day, vraiment?

Le silence m’a réveillée ce matin. Mon cerveau m'annonçait qu'on était bien lundi, et mes neurones, au son du carillon de l’école primaire qui retentit dans ma chambre à coucher, avertissait d’une urgence. Je me suis précipitée dans la cuisine, et seuls mon plat de fruits et le joli pot confiture de rhubarbes et fraises étaient de mise. J’ai jeté un œil d’orgelet rapide au tableau d’organisation du transport orchestré pour les examens. Ma fille demeurait à la maison pour études, donc au lit. Mon fils, quant à lui, venait de choper son autobus. Branle-bas de combat pour l’extirper du sommeil, lui faire la morale quant aux heures requises de repos nécessaires, l’inciter à consommer un petit déjeuner digne de ce nom ET aller le reconduire à toute vitesse, à travers les cônes orange et les panneaux de la Sureté du Québec qui ne cessent de rappeler qu’ils sont présents.


Le chéri semblait consterné devant ma propension à prendre en charge le chaos et arborait son air sourcilleux signifiant « on apprend qu’avec les conséquences et l’expérience, les mots ne font pas le poids ». Bref, c’est le genre de matin qui me rend complètement grognon. La philosophie parentale, version adolescence : ma fille qui m’emprunte mes vêtements — qui disparaissent – et qui s’insurge devant les passe-droits attribués à son frère; le fils qui vit dans sa bulle, au-dessus des lois physiques; les traces de leurs moindres gestes tout au long du parcours dans la maison; les postes de radio reprogrammés à leur goût dans la voiture; l’allergie chronique au lave-vaisselle, aux repas santé et à la vie domestique; les besoins exponentiels à l’égard de la voiture, sociabilité oblige.

Je suis partie, donc, ayant reporté douche & mise en beauté afin que le fiston ne soit pas recalé à l’examen. Me suis aperçue dans le rétroviseur, avec mon œil enflé et rougi, cheveux décoiffés et sweat short. J’ai fait semblant d’apercevoir Michelle Pfeiffer.

Et, comme un clin d’œil magique, j’ai entendu à Planète Jazz, Happy day. J’ai dressé un sourire. Il ne manquait plus qu’un espresso, écart que je me suis permis, avec le plus grand bonheur. Et avant de reprendre le chemin du repêchage « post examens », dieu soit loué, entre une minestrone et une brassée de lessive, j’écris.

1 commentaire:

  1. 18 juin 07:19
    Ma chère et belle voisine Jasmine. Te lire est vraiment un bonheur. Tu me touches toujours avec ton intelligence, ton humour et le réalisme de tes chroniques. Mais ce matin, le vidéo de Happy days m'a ému droit au coeur. Il m'a rapellé que la confiance en soi est un outil indispensable pour la réussite. J'en ai mouillé mes nouvelles lunettes neuves!!!
    Bonne fin de semaine et merci de nous partager tes états d'âme ma belle Jasmine. Tu nous fais rire, réfléchir et remémorer des souvenirs qu'on oublie parce que la vie va trop vite.
    Louise

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