mardi 25 janvier 2011

Le jardin intérieur

Il fait un froid de canard et je frissonne malgré la température affichée sur le thermomètre intérieur de la maison. L’expression « sortir sa petite laine » doit sa popularité à cette période de l’année, dans notre pays mal isolé. Le thé fumant, les soupes-repas, les plats mijotés épicés au cari et au cumin prennent tout leur sens. Dans la pénombre du petit matin, la lumière hésitant elle aussi à affronter ce climat glacial, c’est la cuisson d’un pain qui a réveillé mon âme, en cuisant doucement au four, au son de ma musique préférée.


Si le froid nous désespère et que la cuisine ne réussit pas à nous mettre en énergie, Julia Cameron nous invite à « voir petit ». Que signifie être disposé à voir petit? « Cela signifie qu’en un jour de pluie ou de blizzard, nous voyons la beauté des gouttes de pluie – ou de neige- scintillant sur les marches de l’escalier de secours. Nous écoutons le chant des oiseaux demeurés cachés. C’est le jour idéal pour cirer nos bottes, changer les lacets usés de nos espadrilles, nettoyer le rebord des fenêtres. Quand le jour est gris, nous retombons en enfance et c’est sans doute l’occasion rêvée de nous comporter comme tel ».

Planifier de poser de petits gestes, simplissimes, qui nous feront le plus grand bien : on peut s’installer dans notre fauteuil préféré avec un livre jeunesse, ou un album photos empoussiéré de notre bibliothèque, se laisser bercer par des dépliants de couleurs en rêvant à une pièce à repeindre au printemps, prendre un bain aux huiles essentielles et se mettre en pyjama dès la tombée du jour, manger un gros bol de tapioca chaud, une chocolatine, écouter Cesaria Evora. Peu importe ce qu’on préférera comme petit geste, il s'agit de piger dans sa propre liste « réconfort » qui nous incite à rentrer chez soi, afin d'y trouver un jardin intérieur protégé des intempéries.

Aujourd’hui, on voit petit et bienveillant. Demain sera un autre jour.


 

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