mardi 17 mai 2011

Quand sa vie vole en éclats et que le gluten s’emmêle

Il y a quelques années, je menais de front mes aspirations de carrière, de maternité, de famille, de santé, de relations amicales et amoureuses, mes aspirations culturelles et artistiques. J’étais invincible. Tout savoir, tout connaître, tout faire, et surtout, tout de suite. Une bibliographie opulente concernant la gestion de temps, l’efficacité, le succès, la prospérité et la réussite en 10 étapes assaillait ma table de nuit, ma carte de crédits et les présentoirs des librairies.

À cette époque d’invulnérabilité, aucun livre dévoré ne côtoyait l’importance de prendre soin de soi, ou d’écouter les signes – émotifs ou physiologiques —, même les matins incapables d'attacher ses baskets. Au contraire, on promettait les vertus mirobolantes de certaines vitamines, de nutriments, du jogging, du power yoga, d’outils de plus en plus performants garantissant l’atteinte de standards n'ayant peut-être aucun sens avec le bonheur, le moment présent, l’idée de faire ce qu'on aime, histoire de « profiter de la vie » tout simplement, à travers les plus petits gestes du quotidien.

 Dans cette veine, je suis donc partie en vacances d’été avec ma tribu. Mais la vie est plus forte que soi. Elle sait nous rappeler à l’ordre, parfois à grands cris, qu’elle existe pour être vécue et dégustée. En marchant au bord de la mer, j’ai contracté une dinoflagelle toxique inflammatoire dans les algues.
 Et là, ma vie a volé en éclats. Fièvre, vomissements, diarrhées, pertes de mémoire, photophobie, fatigue chronique, afflictions articulaires et gastriques, intolérances alimentaires. Saga de plusieurs années. Je connais les grains de plâtre sur mon plafond et je sais l’énergie qu’exige une douche lorsque chaque pas est douloureux et semble au-dessus de nos capacités.
pfiesteria piscicida

Je suis devenue très… humaine et j’ai développé la compassion. J’ai surtout appris à « être » plutôt que focaliser « faire ». Force a été de contacter mes passions, et revenir à l’essentiel. J’ai commencé tout doucement à dire non, à reconnaître ma place dans le monde autrement que par mon identité professionnelle, mon salaire, mon compte en banque. Je ne me laisse plus berner par les apparences. Je me rappelle que la maladie n’est qu’une partie de soi et que la créativité (arts, blogue, etc.) aide à se détacher. J’ai constaté que nous sommes de passage, que vaut mieux en profiter, maintenant, car on ne sait jamais. Que le bonheur a ses repères dans notre monde intérieur. Aussi, que nous sommes responsables de notre vie, avec l’ingéniosité de « faire avec » ce qui nous arrive. Battante je suis et demeurerai. Exit les pessimistes et les victimes. C’est corrosif.

Je suis désormais « rénovée, avec une nouvelle administration », quoiqu’ensachée de dommages collatéraux avec lesquels j’apprends à composer. Dont l’intolérance au gluten qui a, d’après mon équipe multidisciplinaire en matière de santé, une constituante inflammatoire.

Voici donc des références pour les « gluten free ». 
125 recettes sans gluten, Donna Washburn, Modus Vivendi, 2007
100 recettes de pain sans gluten, Donna Washburn, Éd. De l’Homme, 2011
Cuisine santé sans gluten, Colombe Plante, ADA, 2011
Blogue : bonheursansgluten.blogspot.com
Restaurant : Zéro 8, 1735 rue St-Denis, Montréal, 514.658.5552
Chocolatier et pâtissier : Le Petit Fourneau, 828, rue Rachel, Montréal, 514.521.0387

Et mon livre en préparation, Billets de saison, petit traité de récits, de billets entremêlés de recettes .

1 commentaire:

  1. Billet très apprécié et touchant... J'aime toujours vous lire et ce retour en arrière me fait réaliser tout le chemin parcouru depuis notre rencontre... J'admire toujours votre courage et votre "humanité"...

    Caroline

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