vendredi 6 mai 2011

Le gène du ménage!

Je crois que j’ai consommé trop de thé vert, à moins que l’infusion ait provoqué l’effet d’un triple expresso. J’ai constaté l’étendue des dégâts poussiéreux de la maison, des mousses qui roulent et qui amassent l’irritation à répéter inlassablement ce geste de collecte. À l'instant même où j'ai le dos tourné vers le tri des choses à jeter-donner-réparer, d’autres tâches me harponnent. Les appels téléphoniques à retourner, l'arrosage des plantes, le frigo vide, la lessive, les courses, les repas infinis. Les anges du ménage n’ayant pu bénir mon logis, je me retrouve en plein chaos, jeans qui s’étirent pour affronter les courbettes, sueurs qui témoignent de mon ardeur et de ma désorganisation. La chatte, affolée dès l’écho du boyau terrifiant de l’aspi, perd la moitié de ses poils dans la garde-robe, se délestant de sa fourrure en guise de protestation. D’autres minous verront le jour. Ainsi va la vie.


Contrairement à Josée Blanchette photographiée en tenue vaporeuse avec son nouvel aspirateur, j’ai l’air de Cendrillon, dépassée et découragée de ne pas avoir le dernier mot. Je bois à nouveau du thé. Je laisse tout ça en plan, me fiant à la devise d’Erma Bombeck , culumnist américaine : « Le ménage, s’il est correctement fait, peut vous tuer. » (Josée Blanchette, Le Devoir, vendredi 6 mai).

À me voir l’allure, j’abonde en ce sens. Il faudra modérer le tempo et laisser la vie faire son œuvre. Parlant de mon état à mon père, il me rappelle l’adage suivant : « lorsqu’on peut écrire nos noms sur les meubles, c’est qu’il y a de la vie dans la maison. » Une famille est vivante, avec des objets non identifiés et des traces de repas, de collations, et de dommages collatéraux. Des livres jonchent les tables, soit! Le linge n’est pas plié? Chacun verra aboutir les chiffons au pied de son lit. J’aime que tout soit impeccable, mais je ne suis pas la femme plumeau, foulard noué dans les cheveux. J'ai abandonné la parfaite, toutes catégories confondues sur le parcours de mon évolution,  transmuté le gène de Martine et son humeur festive, sans une once de lassitude.


En attendant, j’écris, j'offre un peu d’air à ma sacro-iléite qui rugit, je respire le soleil à venir. Je sais que faire du ménage est thérapeutique, encore faut-il doser le raz-de-marée, en politique comme dans notre demeure. Laissons la poussière tomber. Le goût de me procurer un Valparetto qui détruirait toutes traces de microbes, bactéries, marasmes de météo et débilités sociologiques.

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