jeudi 1 mars 2012

De l’amiante, de l’arsenic et des ondes


C’est tout blanc. Le décor de carte postale souhaité tout l’hiver durant pour profiter de cette saison qui ne demande qu’à offrir des balades sur cristaux blancs et la lecture près d’un feu de cheminée. C’est avec cet esprit festif des derniers soubresauts blanchâtres que j’ai infusé mon thé vert japonais sencha Nagashima, le jour ayant à peine l’œil ouvert.

Mes canards annonçaient en page frontispice que plus de 300 écoles et édifices publics sont contaminés à l’amiante; que tous les produits contenant du sirop de riz bio (barres tendres) contiennent trop d’arsenic (!?!) et que les radiofréquences (antennes à micro-ondes) pullulent à vue d’oiseau, de préférence sur le toit des écoles, garderies et établissements de santé.



Accroupie dans le garde-manger à dénicher les étiquettes des barres tendres et, oui, à les enfouir dans la poubelle, mon chéri a semblé encore plus décontenancé en m'apercevant localiser les antennes sans fil sur le site Internet loxcel.com/celltower. Justement, que j'ai répliqué, elles sont assez près de la maison. 
Sur ce site, on peut voir l’emplacement de tous les émetteurs de radiofréquences du Canada. Vraiment, on a tout ce qu'il faut pour être sur le 220. Excellent pour les compagnies qui fournissent le Ritalin. On va dépenser des milliers de dollars à faire de la recherche afin d’expliquer la hausse de l’hyperactivité et du déficit d’attention chez les enfants. Ils bouffent des colorants, de l’arsenic, de la junk food, réchauffent les plats surgelés dans un four à microondes, vont dans une école WI-FI (avec antennes intégrées sur le toit), sous les néons, détiennent des cellulaires, iPod et cie, et bientôt, ce sera les compteurs électriques dits intelligents qu’ils auront à leur tête, pendant leur sommeil, en guise de chevet. Le problème de la pollution électromagnétique grandit avec eux, et il semble que personne ne souhaite « ralentir le progrès ».

Trois fois du thé vert. Passé au Bocha, un autre japonais. Peut-être vais-je apprendre un de ces matins de printemps animé qu’il est irradié.

Commandé le livre « Danser avec le chaos » de Jean-François Vézina, à la suggestion de Josée Blanchette. Besoin de m’enivrer de tous les possibles.
Souhaite voir le film Pina, de Wim Wenders, afin de croquer dans tout ce qui reste de vivant. Et lire Le Journal intime d'un arbre, de Van Cawelaeart,(Lafon) pour un baume sur mon âme.
Amorcé du ménage après avoir lu Faire le ménage chez soi, faire le ménage en soi, de Dominique Loreau (Marabout)
« L’ordre est la première règle du paradis », cite Georges Gissing. (Encore faut-il traverser l’adolescence).
Compris que l’homo sapiens n’évolue pas très vite en lisant Du domaine des murmures, de Carole Martinez (Gallimard). Au XIIe siècle, une femme de quinze ans doit quasi se mutiler pour réussir à refuser de s’unir avec un homme que son père a choisi pour elle, alors qu’elle souhaite la vie monastique. Toute la société est complice de ces normes.
Songé à prendre une pause sociale. Y’a justement la station PEARL (Polar Environment Atmospheric Research Laboratory) qui sera vacante à partir d’avril, suite à des coupures fédérales du gouvernement conservateur Harper. C’est ce labo qui avait découvert un trou record dans la couche d’ozone au -dessus de l’Arctique l’an dernier ainsi que de nombreux phénomènes atmosphériques inquiétants. Tiens donc!
  
Danser avec le chaos, qu’il dit. 
Est-ce le seul pas de danse qu'on leur laisse?


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