mercredi 14 septembre 2011

Toute qu'une galère!

C’est vrai, mettre au monde des enfants, les veiller, les allaiter, les nourrir, les bercer, les consoler, les abriter et éduquer, c’est souvent, différent de nos espérances… qui se déclinaient plutôt dans une palette pastel de naïveté, sur des images léchées de bonheur absolu.
C’est vrai, aussi, que dans des conditions favorables, nous nageons dans certains instants de béatitude, d’émerveillement et de joie. Mais la réalité étant ce qu’elle est, les nuits blanches, les coliques, les comptes à payer, le chien du voisin qui ne cesse de japper et réveille notre trésor si chèrement endormi, en plein post-partum, favorise parfois un risque légitime de pétage de plombs.

Dans ces moments-là, une présence rassurante est requise et salutaire. Une personne d’expérience qui viendra offrir son support, qu’il soit technique ou bienveillant. Un plat réconfortant, une opération rangement et lessive, une approche pour mieux s’y prendre pour allaiter, ou encore une promenade en poussette pendant que maman fait une sieste.

On a aussi besoin de modèles qui finissent par s’en sortir, qui nous font comprendre que ce n’est qu’un passage, une traversée, une initiation. Si la télé persiste dans un canevas où il n'y a pas d’issue, que ça peut devenir pire que chez nous, que la mère va possiblement ne plus répondre d’elle-même, où donc trouver un exutoire et une représentation encourageante?

La première émission de la saison de « La Galère » a peut-être voulu dénoncer cette partie sombre de la réalité, qui malheureusement existe. Mais je me questionne sur l’image nuisible concernant l’allaitement et la maternité. Qui aurait envie d’allaiter après avoir visionné la première d’hier soir? Comment se traduit l’aide requise des amies et de l’entourage?


On a souri pendant la parodie de la berceuse. Mais un peu jaune. Le crescendo m’a fait frissonner, quinze secondes d’intensité de trop. Et le cœur nous a serrés devant la scène de désespoir et d’impatience de la mère. De grâce, pas d’images bouleversantes qui généreront des angoisses à celles qui vivent ce passage difficilement, et ce, dans la noire solitude. Il existe déjà trop de petits anges meurtris.

Je m’interroge à nouveau sur l’impact des modèles télévisés. Dénoncer, provoquer, je veux bien. Mais peut-on aussi faire une place aux solutions porteuses? Les personnages ont un pouvoir sur notre imaginaire, et ils pourraient devenir un ressort vers une vie plus harmonieuse, tout en nous faisant sentir qu’on est enfin compris.

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