lundi 26 septembre 2011

Maman a la varicelle!

Dans le branle-bas des nouveaux aménagements, peinture, rangement, accessoires de déco et compagnie, j’ai cru que la petite plaque rougeâtre qui ornait mon dos signalait qu’un produit avait déversé sur moi sa toxicité. Nous avons passé au crible tout ce que j’avais mangé, respiré, touché, et bu. Non, ce n’était sûrement pas le bon vin ouvert au souper la veille pour inaugurer la salle de bain, version améliorée, couleur rouge jujube. Ayant peu dormi pendant ce tourbillon prénommé « le syndrome du tantqu’à » (poursuite vers le hall d’entrée, la garde-robe, construction d'une chambre au sous-sol), le survoltage était peut-être la cause de cet érythème, façon polie de m’envoyer des signes de feu pour me dire de me calmer le pompon.

Cette « brûlure » s’est soudainement dispersée, multipliée, décuplée à la vitesse TGV pour couvrir une bonne partie du corps. Le rouge est devenu incandescent, et j’avais l’impression d’être installée sur une plaque à biscuits dans un four à « broil ». Des voisins m’ont demandé, en s’éloignant un peu, ce qui m’arrivait. Mon fils est revenu de l’école, en poussant un « beurk » guttural :

- « Késé qu’ t’as? C’est ben dégueu. Non! C'est pas vrai! Ma mère a la varicelle!
- « Va voir le médecin au plus vite, de me conseiller mes anges de l’entretien domestique. On dirait de l’herbe à poux! »

Bref, devant tant de frénésie face aux cloques qui pullulaient, ce qui d'emblée exacerbait mon hypocondrie naturelle, j’ai couru au cabinet du médecin.

- « Ohhhhhhhhhhhhhhh! Qu'elle s'est exclamée en m’apercevant sous les néons enjoliveurs de teint. C’est un virus, un pityriasis rosé de Gilbert. Ce n’est pas dangereux, ni contagieux, seulement incommodant. (Vraiment? J’avais envie de me déchirer l’enveloppe cutanée). Il n’y a qu’à attendre que ça passe. Évitez d’avoir chaud. (Je suis en pleine ménopause). Le hic, c’est que ça dure de trois à six semaines. Êtes-vous mannequin? (?!?) Ce serait la seule raison de proposer des antibiotiques, si vous ne pouvez tolérer le rash pendant tout ce temps. »
Je porte un pashmina lorsque je fais des courses, histoire de ne pas affoler l’entourage. Et il fait un soleil de plomb. Si le regard bifurque sur mes décorations de Gilbert, je répète que je ne suis pas contagieuse.

Mais j’avoue que c’est un peu dégueu. L’occasion m’est donnée de développer ma patience et ma compassion envers tous les enfants en crise de varicelle ou d’eczéma. La retenue de gratouille est pénible, et le miroir est à éviter. Raison évidente de gratter le clavier avec frénésie.

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