mercredi 6 juillet 2011

Cailloux d'ocre et ciel bleu de cobalt

 Je marche sur la plage déserte de Saint-Irénée, sous la pluie et le grondement du tonnerre. Les montagnes découpées et sculptées par un orfèvre divin exhibent un paysage de bout du monde. Pourtant, c’est bien chez nous. Le ciel est opaque de furie et s’est pigmenté d’un mélange de bleu égyptien, bleu Prusse, bleu de cobalt et même bleu céruléen. J’oserais le décrire avec un coulis de bleu outremer. Ces nuances sont patentées d’indigo, bref, rien qui ressemble à la nomenclature « bleu ciel ». Et je n’ai pas ma caméra.

Le vent nous soulage de la férocité des bestioles (mouches noires) qui semblent prendre des prélèvements de peau pour des études d’endurance aux morsures. Péril dans la demeure, ces monstres lilliputiens s’introduisent à travers moustiquaires et crèmes. Qu’à cela ne tienne, de retour at home, j’embaume l’espace d’encens, histoire de les éloigner ou les étouffer, c’est selon.


J’ai amassé plein mes poches de belles pierres quasi bijoutées, toutes inscrites dans la palette ocrée et terreuse. Elles se sont présentées à moi, chacune ayant sa forme, sa tonalité, sa structure uniques. La nature l’a désignée ainsi, c’est sa mission, sa vocation, son rôle. Je ne sais ce qu’est la vie de roche, mais j'imagine cette certitude indomptée qui fait figure d'existence, et voilà que je jauge le phénomène tranquillisant. Se laisser vaquer par le temps, les saisons et les intempéries, et y gagner en configuration. Magnifiées, qu’elles se retrouvent, par l’usure et la traversée des cycles lunaires. Sans déroger de son devoir. Elles s’affranchissent d’une terre à une autre, à l’eau comme à la montagne.


Je retournerai à la plage, et ce, chaque jour de mon séjour. Je capterai cette vibrance en ayant l’œil ouvert devant la beauté (Œil ouvert et cœur battant), tout en relisant « Solitude face à la mer » à perpétuité. Ces propos ramènent à l’essentiel du processus, de l’originalité des dénouements au regard de nos questionnements et des réponses qui jaillissent. Chaque instant façonne à sa manière.

Note : lorsque j’écris à perpétuité, il ne s’agit pas d’un jeu de mots. Non, je ne fais pas allusion à la décision des jurés pour le procès de Guy Turcotte. Pas envie de me débattre au travers l’agressivité des commentaires tenus sur les réseaux sociaux. Je veux seulement faire confiance à toutes ces personnes qui ont consacré trois mois d’audience, d’analyse et entendu toutes les couleurs de l’horreur, sans oublier le supplice des familles. Pour l’amour du ciel, finissons-en.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire