Après quelques
plaintes à dame Météo, j’ai eu le bonheur de patauger dans la canicule. Mon vœu
a été exaucé. Aux zoizeaux, j’ai fait
des postures de gratitude à l’Univers pour l’extension estivale - qui n’avait
pas vraiment eu lieu, ce qui donnait l’impression qu’on poinçonnait mes
cellules et mes os. Je me délecte en marchant en « tenue légère »,
hymne à la gazelle heureuse.
Ces Celsius m’ont
préparé et me réchauffe encore face au grand vent de changement automnal.
Des sacs en tous
genres, dodus, non classés ni identifiés, abandonnés dans les recoins des pièces,
à argumenter avec les minous de
poussière, épicent la maison. Ça fleure les départs, ça chauffe un peu, ça hume
la transition, une odeur cartonnée d’effets scolaires qui s’emboîtent plutôt
que de s’empiler sur les tables de travail des chambres. On arrive au prochain
arrêt. La maison se vide avec le calendrier scolaire qui s’étiole aux quatre
vents.
C’est pourtant
pour une magnifique cause.
C’est pourtant
vers de belles avenues.
C’est pourtant
tout ce que je rêvais pour ma tribu – que chacun trouve sa voie, sa passion, et
fonce droit devant.
Pourtant, je me
retrouve dans un espace que je ne connais pas (quoique invitant à un ménage du
siècle, préparez-vous à une vente du tonnerre). Le chakra du cœur vrille, fait
des arabesques, des splits et même des squats. Si la partie fessière de mon
corps en faisait autant, ce serait merveilleux pour ma muscu, mais là, c’est une autre histoire.
Et de Un, l’aîné
squatte toujours à Boston dans les dédales de Harvard. Il est heureux avec sa
fiancée, enfourche son vélo quotidiennement en narguant la Charle’s River vers son labo à la recherche de la mutation d’une bactérie
gentille. Je crois même qu’il trouve des choses étonnantes. S’il me lit, il
doit un peu s’étouffer et dire à ses collabos que je n’ai rien compris à son
doctorat.
Et de Deux, le
retour à Sherbrooke pour ma fille pour sa troisième année du bacc en psycho et qui
doit explorer pour la suite, ne sachant quel programme sera élu pour sa
Maîtrise. Quelques données manquantes, dues au fait qu’elle aime trop de
choses, de domaines, et qu’elle devra choisir. Pas facile, la passion, surtout
après un séjour d’études en Europe, clôturé par un voyage en Grèce et en Irlande,
sac et « tout est possible » sur le dos.
Et de Trois, et
non le moindre, le benjamin qui fait un 180 degrés dans un temps record –
admission et choix de résidence – vers Ottawa. Les relations publiques et
communication, voilà le département qui l’accueille avec toute la verve et «
l’entertainment » de ce milieu.
Déposé l’étudiant dimanche dernier.
Et samedi la
coccinelle.
Il y a des
bulles de silence que je ne connais pas. Des gazouillis de textos qui
remplacent la présence. Monsieur Gustave patrouille les recoins à la recherche
des êtres « manquants ».
La vie
communautaire prend des allures de provisions de potage à emporter au terminus. Les
objets placés demeurent inanimés, sensation des plus étranges. Pas de gueuletons
à minuit, pas d’entrées nocturnes, ni de chantiers dans la cuisine après un
tsunami d’appétit insatiable. La machine à lessive – de type commercial- semble
désuète. Je m’étonne au petit déjeuner qu’il reste du pain cuisiné la veille.
Il faudra que je ralentisse la production à défaut de quoi j’aurai pignon sur rue
d’un « Prêt à déguster ».
C’est une
nouvelle et immense étape. De quoi perdre ses repères et aller dénicher sa soie
pour danser de nouveaux pas. Pour l’instant, il n’y a que le bruit du clavier
et l’écho de la vie familiale joue en sourdine.
DÉCOUVERT et
ADORÉ: L’auteur François Lelord et sa recherche du bonheur. Le voyage d’Hector, Hector veut changer de
vie, Le nouveau voyage d’Hector, chez Odile Jacob. Le film Hector à la
recherche du bonheur, tiré du livre, est une bouffée d’air frais.
SUR LA TABLE DE
CHEVET : Un monde flamboyant, de
Siri Hustvedt, Actes Sud; La santé
repensée, Dr Gaétan Brouillard, ÉD. De l’Homme; Les quatre saisons de l’été, Grégoire Delacourt, chez JC Lattès.
DEVENUE ACCRO :
au Marché public, avec tous les magnifiques produits locaux qui pétillent de
couleurs et de saveurs.
BU : des
tas de smoothies et de jus verts et expérimenté la pousse d'herbe de blé. J’espère ne pas avoir imprimé des traces de
kale et de curcuma sur les lèvres.
À FAIRE :
ménage, rangement, épuration d’objets inutiles. Préparer une vente-débarras.
CALENDRIER :
Pour la première fois depuis vingt ans, je ferai mon calendrier perso de
rentrée de septembre. Et boirai mon thé vert japonais en écoutant Glenn Gould
avec Monsieur Gustave installé sur le rebord de la fenêtre.
FOCUS : Démentir
les pronostics.