Comme
par magie,
J’ai
terminé l’année 2015 en prenant la décision de mener ma guérison sur des
sentiers que je baliserais moi-même. C’est le plus beau cadeau que j’aie pu
m’offrir. Une fois débranchée des intraveineuses, et branchée sur une panoplie
de gestes d’amour et de santé, je me suis délectée du livre de Elisabeth
Gilbert, Comme par magie. Les liens
ne sont pas décousus comme cela semble l’être.
Sunken Gardens, St-Petersburgh |
Son
essai porte sur le processus de création. J’ai été portée pendant des semaines
par sa vision, sa définition d’une vie créative. D’après l’auteure, les idées
sont vivantes : elles cherchent un lieu – un nid - pour s’implanter et se
développer. Sortons nos antennes, chers amis, des découvertes potentielles voltigent
au-dessus de nous et cherchent preneurs. Si vous développez cette idée et consacrez
du temps et de l’énergie à son expansion, l’étincelle deviendra feu.
Par
exemple, elle raconte avoir entendu une histoire incroyable de construction de
route au Brésil et de là, elle invente un roman, avec ses personnages et une intrigue
amoureuse. Suite à des complications d’immigration de son amoureux, elle va le
rejoindre en Australie, et quitte son roman pendant plus d’un an. « Au
retour, on aurait dit que je m’étais fait voler le roman. Il n’avait plus
d’âme, je n’avais plus de contact avec les personnages. Ils avaient
quitté ». Et deux années plus tard, une amie de Californie lui raconte,
lors d’un séminaire, son histoire en cours. C’était cette même histoire, à
quelques nuances près! Et Elisabeth Gilbert n’avait jamais partagé ses plans de
roman à personne. L’idée avait changé de nid, d’après elles, lorsqu’elles
s’étaient quittées en se serrant dans les bras l’année précédente. Intéressant, non?
Comme par magie,
j’ai pu trouver une maison pour écrire pendant cinq semaines. Un lieu où, grâce
au ciel, je reprends contact avec mes personnages, leur histoire, en décryptant
mon rythme d’écriture (ou de création). Une force tentaculaire de la vie. C’est
la dose parfaite de solitude dans un écrin d’affection, avec mon amie Mona,
près d’ici.
En prime, grâce à son sens
d’orientation éclectique, anti-boussole intégrée et en conflit avec son GPS, la
magie opère : on fait des visites imprévues, des découvertes fabuleuses de
beauté, pour mon plus grand bonheur. Je deviens une machine à observer, à
capter les conversations, les sons, les odeurs, les décors et paysages, bref,
j’ai le bonheur de me raconter des histoires. Toutes les histoires que je veux.
Et
je reprends mes marches quotidiennes, dans cette météo clémente, ce qui me
donne des ailes tout en prenant racines dans mon essence. Un genre « feel good life ».