mardi 19 juin 2012

Revenir au rivage


Je sais, vous me le dites, j’ai ralenti l'écriture de mes billets, de mes chroniques familiales et de mes opinions qui hurlent à la lune.

Je suis ainsi, passionnée et entière. Lorsque je m’investis dans une aventure, c’est à fond la caisse et, depuis le printemps, j’ai consacré mon énergie à élaborer des outils et des menus pour intégrer une alimentation vitalité, pour faire du panier d’épicerie une source de santé et de guérison. De plus, j’ai allongé ma « palette » d’écriture en acceptant de rédiger des blogues pour des entreprises et des artistes. 

Je prends conscience, maintenant, que ce mouvement m’a fait cuisiner des mots et des phrases dans un registre complètement différent, mon cerveau s’étant connecté sur un autre réseau. Il a fallu capter toutes les connaissances et le vocable à traduire pour les autres, sans se douter que ma prose s’esquiverait, que quelques mois auparavant, je psalmodiais des mots sur un tapis volant dès le soleil levé.

Je suis ainsi. La musique, la nature, les enfants, tout m’influence, me pétrit, me sillonne, me sculpte, me nourrit. Les scènes quotidiennes sautent alors dans l’arène de mes écrits. La pluie, la lune, les nuits, toutes ces vibrations me branchent et me débranchent sur différents circuits. Mais, chose certaine, dès que je quitte trop longtemps le rivage de ma propre écriture, je cherche la boussole de mon équilibre. Je rame, contre vents et marées, pour revenir à mon île. C’est ce difficile équilibre entre l’île et la civilisation qui m’est une quête. Le paradoxe, c’est que je vis, je profite, et que je suis satisfaite, sans avidité aucune.


Je reviens sur la pointe des pieds. L’été me cajole déjà un peu de moments de farniente, mais Des billets et des saisons me chatouillent et j'ai envie d'y être. Donc, percevoir l’équilibre, croire à la puissance du temps, et habiter mon processus créateur à vos côtés. Prendre un grand souffle et poursuivre, en s'assurant de revenir au rivage au bon moment.

Lu :
Madame Hemingway, de Paula McLain (Buchet-Chastel). Un sublime roman inspiré de la vie du célèbre écrivain, mais racontée par la femme derrière l’homme et l’écrivain. Je l’ai dévoré, d’un trait, avec de l’eau pétillante et du soleil en rafale. Une lecture à s’offrir en cadeau.

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