mercredi 30 octobre 2013

Écrire avec Monsieur Gustave

Je vis désormais avec des personnages qui s’infiltrent un peu n’importe où et n’importe quand. Surtout et souvent. De nuit comme de jour. En toute saison.  Ils ont murmuré à mes oreilles sourdes et ont inquiété mes nuits depuis des lustres. 
Mais grâce à un moment de solitude consacré à l’écriture intensive, en septembre, mon cœur s’est déboutonné et a enfin entendu l’appel – en recomposition automatique- . J’ai abdiqué devant la mer de doutes. Quoiqu’il arrive, je prendrais soin d’eux, d’elles, et je leur donnerais la chance de prendre vie.

Pourtant, je sais mettre au monde. Dans la chair concrète et réelle. Mais l’espace imaginaire est peuplé d’inconnus et il se rebiffe devant les normes établies, zyeutant tous les possibles, là où mon cerveau reptilien chigne et se décoiffe.

Il faut une dose d’humilité, une ouverture profonde comme un canyon vers le lâcher-prise, un goût du risque certain pour se laisser aller le crayon de la sorte. Et à force de nommer ce désir, cette passion, de l’espérer, de le chouchouter, de le pleurer, j’ai décidé de plonger dans cette mer d’encre et de création.

Il arrive un moment où il est trop tard pour reculer. Car Justine et ses tantes Gloria, Georgia et Magella font la parade tout au long du quotidien. Elles s’installent sur mon carnet, sur des papiers froissés, cartonnés, de soie. Elles choisissent leur milieu de vie, se réunissent autour de la table, édifient leur âme, bien campées sur le canapé pour me raconter leur histoire. C’est la fête.



Les anecdotes arrivent sur un plateau, sous la douche, à l’épicerie, chez le marchand de thé, en chanson, au diapason. Je m’oblige à une qualité de présence, à vriller les idées, à tuteurer ces beaux personnages, à rejouer mon quotidien autrement. Avec monsieur Gustave qui adore les crayons, le clavier, les papiers. Qui me suit partout avec ses pattes truffées de silence, comme si je ne le voyais pas prendre son élan pour pianoter sur mon portable.



Je jubile.

mercredi 21 août 2013

La beauté dans tous ses états



 Il y a des petits matins. Des longs jours. Des nuits blanches ou noires, selon la déclinaison de la Lune ou de notre cœur. Pour maintenir le cap, cela exige quelques contorsions à la musique locale.

J’expérimente alors la fouille archéologique de la beauté. Sciemment. Son éclat caché, camouflé derrière la modestie. Ce qui n’ose pas se dévoiler. Et là, je ne parle pas des fleurs extraverties de mon jardin, de l’odeur du basilic fraîchement coupé, des muffins aux abricots séchés qui prennent leur ampleur dans la chaleur du four.
Je scrute plutôt dans les recoins. Dans les zones d'ombre. Et je déguste.

Les nouveaux linges à vaisselle aux fresques festives. Le son du gong grâce à l’application installée sur mon téléphone dit intelligent. La couleur vivifiante des petits pois surgelés lorsque je les plonge dans mon riz germé. L’idée d’un repas de couscous de manioc aux légumes pour souper et me foutre du nombre de convives. Du thé vert japonais reçu en cadeau. Mon compost qui nourrira les plantations. L’audition d’une vidéo de Jack Canfield portant sur le succès, en tolérant ne pas tout saisir de la langue anglaise. La sélection de mes projets de la rentrée tout en sachant qu’une partie seulement est réalisable. Je déguste aussi ce mouvement propulsant du rangement, d’élagage. En écoutant du clavecin, tiens donc.




Et je respire profondément au son du gong qui me rappelle, chaque demi-heure, que je peux faire « reset », dire oui à ce qui m’élève et choisir ma direction, même si je me suis égarée un peu…







dimanche 9 juin 2013

Barcelone, la gracieuse


Je reviens à mes Billets presque sur la pointe des pieds. Il y a si longtemps. Mon clavier s’est entiché de menus gourmands depuis l'hiver et il a humé toutes les saveurs de la cuisine. Mais voilà que mon blogue me titille, jusqu’à la nuit qui me souffle des propositions d’écriture. Je m’y remets, donc, m’abandonnant à cette hardiesse avec laquelle je semble ne pas avoir de contrôle.

Je reviens envoûtée d’un voyage au pays de la magie. Barcelone, la voluptueuse, la gracieuse, tissée d’art et de culture. L’architecture avec un grand A. Ville de beauté à s'en étourdir. Chaque regard nous fait ralentir le pas devant tant d’effets.
Sur les traces de Gaudi et ses acolytes,  on est subjugués dans un dialogue avec la créativité : les lampadaires, les maisons, les parcs, les ruelles, les balcons, la musique à chaque parcelle de pierre, les vitraux qui nous éclairent sur le temps et le labeur des artisans qui ont consacré des siècles à l’édification de cette ville. Un pays de génie.






Je reviens reposée, ravigotée, truffée d’images et de saveurs. La Boqueria, les tapas, la paella, le bon vin de la Catalogne.


Mes papilles ont refait le plein sans être au fourneau. (J’ai même craint de ne plus vouloir rentrer). Mais, finalement, on a besoin de réintégrer le « nid » afin de s’imprégner des découvertes, de faire sien ce qui nous a tant impressionnés.

Je reviens dans le « connu », dans mes repères, après avoir tant aimé me perdre dans les ruelles du Barri Gotic. 


Heureuse de revoir mes amours, avec un clin d’oeil différent, celui d’une mère qui a pris de son aise, qui a chaussé un territoire perso délaissé depuis belle lurette.


« Home sweet home », me voilà. Et j'écoute en boucle cette chanson Home.(Je sais, il n'y a pas de lien avec l'Espagne, mais avec la joie de revenir)


mercredi 20 mars 2013

Il semble un printemps

 Il semble aussi que l’hiver fait à sa tête, persiste et signe.

Je sais, vous me le dites, j’ai semblé hiberner dans ma grotte. Je vous raconte en adagio mon mois (presque deux) d’absence, de silence contenu : des rénos.

Une cuisine en chantier, des scies et des fusils à clous qui ont criaillé en remplacement des mijotés et de la germination. Mon bureau terrorisé par tous les outils et matériaux entreposés dans son territoire. De la poussière à l’infini. Une expérience intensive du syndrome « tant qu’à ». Un vocabulaire revu et augmenté, version construction. Visites intempestives et répétées dans les quincailleries et magasins de toutes sortes. Bref, comme dans tous les plans de ce genre, une prolongation de la partie a été confirmée.

Je reviens à mon clavier et à mon marmitage avec délices. Avec de nouveaux projets. Ça sent le printemps. Même mon orchidée est en fleurs à nouveau, symbole de la survivance.


Lu avec ma doudou : L’homme-joie de Christian Bobin. Un baume pour l’âme.
Écoutez avec grâce : Ladies sing baroque, collectif signé Naïve.
Acheté : un mélangeur Vitamix qui devrait tout confectionner, du pain à la crème glacée, en passant par les salades de légumes crus. Une soupe devrait être prête en 6 minutes, top chrono. À suivre.
Commandé : L’apiculture selon Samuel Beckett, de Martin Page; Mafia Blues (polar), de Michael Draper; et Encyclopédie du monde visible, de Diane Schoemperlen, Alto.

Si vous avez plein le do des tempêtes, prenez quelques minutes de grâce et visionnez ceci. L’humain est créateur, malgré tout, dans sa version élevante.

lundi 21 janvier 2013

Des pépites d'or pour contrer la nostalgie


Il y a belle lurette laridonlarilette que je n’ai pas raconté famille.  Ce matin, ça s’impose, puisque les rentrées scolaires n’ont plus le même regard. Mon benjamin foule le pied du Cégep, par ce soleil tourmenté à -200 degrés. Autre version d’une vie scolaire où combats de lunch et horaires épinglés sur le babillard nous narguaient les cinq doigts de la semaine. Il est désormais utilisé le mot « autonomie » en lettre majuscule, de préférence au moment d’un transport réclamé parce que la nuit fut brève et le réveil anéanti sous la couette de Morphée. Assume, assumons…

J’ai réfléchi, donc, à cette nouvelle étape, cette nouvelle version de la vie familiale. Et j’ai fait un hyperlien. Puisque les logiciels et programmes informatiques de toutes sortes ne cessent d’être « upgradés », j’ai décidé de suivre le défilé et de réaliser une version 4 de mes Billets de saison.  En 2013, pour la quatrième année de publication, il sera toujours question d’art de vivre, avec les aléas familiaux et perso; de saveur, puisque la vie est gourmande;  toutefois, je mettrai l’accent sur l’inspiration. Tout ce qui est inspirant est « élevant », devient pilier, nous pousse à persévérer, nous livre des réponses authentiques. La capacité d’émerveillement et la gratitude sont des atouts vers la sérénité, donc les « capsules inspirantes », tous azimuts, sont à mettre à la une de notre quotidien.

Mon inspiration du jour : des pépites d’or à préserver dans mon scrakkkkkkk book  familial.

Mon aîné, qui me courrielle cette photo de Cambridge, Boston, et qui m’écrit : C’est pour toi maman, cette photo, pour que tu ne t’ennuies pas trop. Je passe devant chaque matin et je pense à toi, ma mère écrivaine. (Je reçois une goutte d’eau dans l’œil) 

Little free library

Ma fille, qui barbouille ceci sur mon tableau de projets, de quoi me faire papilloter à chaque fois que je marmitonne, donc un peu tout le temps:



(Les yeux me piquent et ce n’est pas l’ortie)


Et le petit dernier, du haut de ses six pieds, qui m’envoie (aussi par courriel, comme si on habitait à deux milles kilomètres) : Que de bons souvenirs, maman, quand j’étais petit et que tu mettais cette musique le matin, pour la bonne humeur…
(Rendue là, il pleuvasse...)






mercredi 16 janvier 2013

Le pain quotidien SG


Je suis une fervente passionnée du déjeuner. C’est mon repas préféré, celui qui colore la route à prendre, celui qui fournit l’énergie pour carburer au regard des obligations et passions.  

Vous le savez, depuis plusieurs années, j’ai opté pour un changement alimentaire afin de mieux composer avec la santé. Je suis devenue une adepte de l’alimentation vitalité, sans gluten ni produits laitiers. Grand bien me fasse, je récolte les effets en dansant la zumba (au sens figuré, s’entend, mais en marchant tout de même d’un pas allègre remplit de gratitude). Et je me bouche les oreilles devant les tribunes angoissées de calcium, car les preuves étant faites, vous trouverez tout le calcium nécessaire dans une alimentation saine et équilibrée.  

Le pain a une valeur affective indéniable. Notre culture, nos habitudes et notre éducation nous ont initié à déjeuner avec le fameux jus d’orange (très acide), du pain (blanc et dénaturé, mais si moelleux), confitures (le diablotin de sucre) et parfois les œufs (et/ou le bacon et les saucisses – oups, je commence à mal digérer, juste à y penser). Donc, si pour une raison ou une autre, vous devez cesser de consommer du gluten, le premier embarras sera d’adapter le menu du déjeuner. Nous sommes une société de blé, il y en a partout, dans tous les mets préparés et sur le menu de la plupart des restaurants, bien que le marché évolue et tente de s’adapter à une clientèle en délire de gluten.

J’ai exploré et expérimenté toutes les facettes du pain sans gluten et goûté à tous ceux proposés dans les épiceries santé. Et puis un jour, j’ai décidé de mettre les mains à la pâte, c’est le cas de le dire, et de confectionner mon pain. Je le désirais plus nutritif, et de plus, des ingrédients que je ne pouvais absorber se retrouvaient la plupart du temps dans sa fabrication (comme la pomme de terre). Plusieurs livres de recettes SG se sont enfarinés sur mon comptoir, mais celui qui détient les plus savoureuses et qui m’a inspirée à en développer d’autres, est Cuisiner pour vaincre la douleur, de Jacqueline Lagacé, publié chez Fides.   

Je vous assure que prendre l’habitude de cuisiner son pain est simple, plus nourrissant et savoureux, en plus du fait que vous pouvez varier en y ajoutant des noix ou des fruits séchés, ou d’autres farines, selon votre garde-manger. En plus de rassasier vos papilles et vos cellules, vous deviendrez rapidement enivrés du parfum boulanger. Certaines personnes préfèrent le four à pain. Pour ma part, après deux bris d’appareils, j’ai choisi le batteur sur socle – ou robot culinaire – et le four traditionnel : du genre facile, simple et rapide, qui s’intègre habilement à la routine quotidienne. Je vous propose donc une recette qui fera lever tous vos doutes.  

Pain simplissime sans gluten ni produits laitiers

Ingrédients

¾ tasse de farine de riz brun
¾ tasse de farine de pois chiches (ou de lentilles ou d’amandes)
1 ½ tasse de farine de tapioca
1 c. soupe de gomme de xanthane (dans les épiceries santé)
2 c. thé de levure instantanée ou rapide
½ tasse de noix hachées légèrement (facultatif) : pacanes, Grenoble, tournesol, amandes, au choix)
1 ½ tasse d’eau  
1 c. soupe de sirop d’agave
1 c. thé de sel
1 c. soupe de vinaigre de cidre de pommes bio
3 c. soupe d’huile d’olive (ou de canola)
2 c. soupe de compote de pommes (ou 1 œuf)
3 c. soupe de graines de lin moulu + 1 c. soupe de chia moulu

Dans un bol, mélanger tous les ingrédients secs.
Dans le récipient du batteur sur socle ou du robot, mélanger les ingrédients liquides jusqu’à homogénéité.
Ajouter délicatement les ingrédients secs à ceux liquides, et mélanger de 1 à 2 minutes.
Verser la préparation dans un moule à pain (j’utilise celui en silicone, qui ne réclame pas d’huile supplémentaire). Laisser reposer pendant environ 45 minutes, dans un endroit chaud, à l’abri des courants d’air (par exemple dans un four non chauffé, seulement avec sa lumière allumée).
Dans le four préchauffé à 400 degrés, cuire environ 30 à 40 minutes.
Démouler le pain sur une grille.  
Ce pain se conserve quelques jours au réfrigérateur dans un contenant hermétique. Vous pouvez aussi le couper et en congeler une partie, en plaçant du papier parchemin entre les tranches pour plus de facilité lors de la décongélation.
Une ou deux tranches de ce pain, une c. à table de beurre d’amandes, un fruit frais (pomme, poire ou banane), un thé vert, voilà un déjeuner fabuleux.




lundi 14 janvier 2013

Rentrée 2013: moissonner les idées et la cuisine


L’année débute avec une sensation de cerveau en compote de poires, ou de purée de rutabaga et carottes au sirop d’agave. J’essaie de reprendre le manuscrit de mon livre « vitalité », après une orgie de sucre et de chocolat pendant les Fêtes, des horaires qui déboussolent toute productivité, une maison en pain d’épices à reprogrammer et un ordi qui semble être libellé en mandarin.



Pour éviter de « plonger » dans l’écran de la correction du manuscrit, je fouille tous les recoins possibles des journaux pour étirer le temps. Que trouvai-je? Nonnnnnnnnnnnnnnnnnnn… Les grands esprits se rencontrent, qu’ils disent. Saviez-vous quel est mon titre prévu pour ma section de recettes du livre? Les saisons gourmandes.  Vous trouvez ça joli? C’est certain.  Vous y percevez un lien avec mes Billets de saison?  Moi de même. Sauf que quelqu’un d’autre a eu la même inspiration. Un grand chef, Jérôme Ferrer, vient de publier un nouveau recueil de recettes avec ce titre chaleureux.  Je devrai moissonner une autre inspiration, mais, pendant ce temps,  me délecterai tout de même en humant les saveurs gourmandes qui nous confortent tant lorsqu’on adopte la culture « foodie ».




Si pour vous l’année 2013 a sous sa bannière l’apprentissage de plus en plus sophistiqué et complexe de l’informatique et de l’électronique, visionner cette vidéo. Vous vous sentirez moins seul-es. C’est Katherine Pancol qui l’a publié sur son blogue. Mise en contexte : une fille demande à son père s’il est satisfait de l’iPad qu’elle lui a offert à Noël. 

La réponse ...  

http://www.snotr.com/video/8965/





Bonne rentrée 2013, sous le signe de votre choix.