Il y a des petits matins. Des longs jours. Des
nuits blanches ou noires, selon la déclinaison de la Lune ou de notre cœur.
Pour maintenir le cap, cela exige quelques contorsions à la musique locale.
J’expérimente
alors la fouille archéologique de la beauté. Sciemment. Son éclat caché,
camouflé derrière la modestie. Ce qui n’ose pas se dévoiler. Et là, je ne parle
pas des fleurs extraverties de mon jardin, de l’odeur du basilic fraîchement
coupé, des muffins aux abricots séchés qui prennent leur ampleur dans la
chaleur du four.
Je
scrute plutôt dans les recoins. Dans les zones d'ombre. Et je déguste.
Les
nouveaux linges à vaisselle aux fresques festives. Le son du gong grâce à
l’application installée sur mon téléphone dit intelligent. La couleur vivifiante
des petits pois surgelés lorsque je les plonge dans mon riz germé. L’idée d’un
repas de couscous de manioc aux légumes pour souper et me foutre du nombre de
convives. Du thé vert japonais reçu en cadeau. Mon compost qui nourrira les plantations. L’audition d’une vidéo de Jack
Canfield portant sur le succès, en tolérant ne pas tout saisir de la langue anglaise.
La sélection de mes projets de la rentrée tout en sachant qu’une partie
seulement est réalisable. Je déguste aussi ce mouvement propulsant du rangement,
d’élagage. En écoutant du clavecin, tiens donc.
Et
je respire profondément au son du gong qui me rappelle, chaque demi-heure, que
je peux faire « reset », dire
oui à ce qui m’élève et choisir ma direction, même si je me suis égarée un peu…