jeudi 27 août 2015

La maternité en lycra, prise 3

Après quelques plaintes à dame Météo, j’ai eu le bonheur de patauger dans la canicule. Mon vœu a été exaucé. Aux zoizeaux, j’ai fait des postures de gratitude à l’Univers pour l’extension estivale - qui n’avait pas vraiment eu lieu, ce qui donnait l’impression qu’on poinçonnait mes cellules et mes os. Je me délecte en marchant en « tenue légère », hymne à la gazelle heureuse.

Ces Celsius m’ont préparé et me réchauffe encore face au grand vent de changement automnal.

Des sacs en tous genres, dodus, non classés ni identifiés, abandonnés dans les recoins des pièces, à argumenter avec les minous de poussière, épicent la maison. Ça fleure les départs, ça chauffe un peu, ça hume la transition, une odeur cartonnée d’effets scolaires qui s’emboîtent plutôt que de s’empiler sur les tables de travail des chambres. On arrive au prochain arrêt. La maison se vide avec le calendrier scolaire qui s’étiole aux quatre vents.

C’est pourtant pour une magnifique cause.

C’est pourtant vers de belles avenues.

C’est pourtant tout ce que je rêvais pour ma tribu – que chacun trouve sa voie, sa passion, et fonce droit devant.


Pourtant, je me retrouve dans un espace que je ne connais pas (quoique invitant à un ménage du siècle, préparez-vous à une vente du tonnerre). Le chakra du cœur vrille, fait des arabesques, des splits et même des squats. Si la partie fessière de mon corps en faisait autant, ce serait merveilleux pour ma muscu, mais là, c’est une autre histoire.

Et de Un, l’aîné squatte toujours à Boston dans les dédales de Harvard. Il est heureux avec sa fiancée, enfourche son vélo quotidiennement en narguant la Charle’s River vers son labo à la recherche de la mutation d’une bactérie gentille. Je crois même qu’il trouve des choses étonnantes. S’il me lit, il doit un peu s’étouffer et dire à ses collabos que je n’ai rien compris à son doctorat.

Et de Deux, le retour à Sherbrooke pour ma fille pour sa troisième année du bacc en psycho et qui doit explorer pour la suite, ne sachant quel programme sera élu pour sa Maîtrise. Quelques données manquantes, dues au fait qu’elle aime trop de choses, de domaines, et qu’elle devra choisir. Pas facile, la passion, surtout après un séjour d’études en Europe, clôturé par un voyage en Grèce et en Irlande, sac et « tout est possible » sur le dos.

Et de Trois, et non le moindre, le benjamin qui fait un 180 degrés dans un temps record – admission et choix de résidence – vers Ottawa. Les relations publiques et communication, voilà le département qui l’accueille avec toute la verve et «  l’entertainment » de ce milieu. Déposé l’étudiant dimanche dernier.

Et samedi la coccinelle.

Il y a des bulles de silence que je ne connais pas. Des gazouillis de textos qui remplacent la présence. Monsieur Gustave patrouille les recoins à la recherche des êtres « manquants ».



La vie communautaire prend des allures de provisions de potage à emporter au terminus. Les objets placés demeurent inanimés, sensation des plus étranges. Pas de gueuletons à minuit, pas d’entrées nocturnes, ni de chantiers dans la cuisine après un tsunami d’appétit insatiable. La machine à lessive – de type commercial- semble désuète. Je m’étonne au petit déjeuner qu’il reste du pain cuisiné la veille. Il faudra que je ralentisse la production à défaut de quoi j’aurai pignon sur rue d’un « Prêt à déguster ».

C’est une nouvelle et immense étape. De quoi perdre ses repères et aller dénicher sa soie pour danser de nouveaux pas. Pour l’instant, il n’y a que le bruit du clavier et l’écho de la vie familiale joue en sourdine.


DÉCOUVERT et ADORÉ: L’auteur François Lelord et sa recherche du bonheur. Le voyage d’Hector, Hector veut changer de vie, Le nouveau voyage d’Hector, chez Odile Jacob. Le film Hector à la recherche du bonheur, tiré du livre, est une bouffée d’air frais.

SUR LA TABLE DE CHEVET : Un monde flamboyant, de Siri Hustvedt, Actes Sud; La santé repensée, Dr Gaétan Brouillard, ÉD. De l’Homme; Les quatre saisons de l’été, Grégoire Delacourt, chez JC Lattès.

DEVENUE ACCRO : au Marché public, avec tous les magnifiques produits locaux qui pétillent de couleurs et de saveurs.



BU : des tas de smoothies et de jus verts et expérimenté la pousse d'herbe de blé. J’espère ne pas avoir imprimé des traces de kale et de curcuma sur les lèvres.

À FAIRE : ménage, rangement, épuration d’objets inutiles. Préparer une vente-débarras.

CALENDRIER : Pour la première fois depuis vingt ans, je ferai mon calendrier perso de rentrée de septembre. Et boirai mon thé vert japonais en écoutant Glenn Gould avec Monsieur Gustave installé sur le rebord de la fenêtre.

FOCUS : Démentir les pronostics.


2 commentaires:

  1. Votre billet sent bon le renouveau, l'ouverture, les possibilités. J'adore, et ma foi, il est contagieux! Merci!

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    1. Merci Caroline, je vous retourne le compliment, car vous êtes de la trempe des "inspirantes"!

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