jeudi 26 avril 2012

Recherche dirigeants dignes de ce nom


Recherche un cercle blanc.

Recherche désespérément un ou une première ministre qui serait en mesure de gérer le sud avant de nous perdre dans le nord. Comment peut-on être aussi impérieux et laisser une situation dégénérée à ce point? Et laisser sa ministre — plus immature que les jeunes de vingt ans — faire semblant de chercher des solutions? Est-ce que ça s’appelle jeter de l’huile sur le feu?

Recherche un lasso pour les casseurs qui nous font plonger dans une fausse représentativité de la situation étudiante. Navrant pour tous ces jeunes qui ne veulent qu’améliorer leur sort et celui de la génération suivante.

Recherche une fonction analytique intelligente au regard des commandes policières. La cible est embrouillée. Attaquer une foule pacifique?  

Peut-on envisager de suspendre la hausse des frais de scolarité pour la prochaine année - moratoire- et y consacrer le temps nécessaire afin de mettre en oeuvre une nouvelle structure de financement des études supérieures, avec des stratégies gagnantes, novatrices et équitables, dans le respect des personnes concernées? Est-ce si compliqué?

Il faut que ça cesse.

mercredi 25 avril 2012

En manque d'imagination s'abstenir


J’aurais besoin de prendre ce chemin de verdure, enveloppant et rassurant, vivifiant de son essence. Pour une fois qu’une route tracée n’est pas jonchée de ronces, je me déposerais volontiers sur cette chaussée herbeuse. Un brin de courage pour avancer.

Pour me retrouver, j’aurais envie de m'immiscer dans cette bibliothèque et dénicher un livre doudou. Celui qu'on ne peut quitter parce que nous avons transmuté à travers les personnages, dans une histoire qui inspire, nous aspire jusqu'au chagrin de ne pas l’avoir racontée.

J’ai perdu les mots culinaires qui m’habitent tant. Ils se sont engagés dans les interstices où l’impuissance les a fait marcher jusqu’à la nuit. Les lettres odorantes ont égaré leur saveur, leur appétit et leur recette. La gourmandise s’est masquée, même si le film « Comme un chef » a pulsé dans mes cellules embaumées cette fraîcheur inaltérable qu’incarne tout être humain relié à sa passion. Me voilà à texturer des bouillons d’idées qui s’immiscent en un léger frémissement.

Je me retrouve dans un imaginaire aérien et festif. Ne me cherchez plus, suis aux abonnés absents.

J’ai trouvé le livre dont j’avais besoin.

mardi 24 avril 2012

De rouge écrevisse, de l'écarlate au rouge coquelicot



Les événements du printemps ont fait gicler toutes les nuances de rouge inscrit dans mon cœur de mère et de citoyenne. La gamme d’émotions a fusé et craché son intensité, à travers le souffle et le sommeil.

Rouge capucine, pour la fierté devant cette jeunesse mobilisée, articulée, vindicative, intelligente et vibrante d’avenir, cette même jeunesse qu’on a qualifiée d’apathique, désabusée et non engagée. Je leur lève un chapeau de persévérance devant le mur de silence et de mépris qu’ils subissent.

Rouge sangria, pour la permission d’être assis à une terrasse sous les 28 degrés de mars, et ce, en même temps que les adultes qui les dénoncent.

Rouge pomme, pour la fraîcheur de notre relève, pour les 200 000 jeunes qui ont marché pacifiquement dans les rues de Montréal, avec des milliers de slogans brillants et créatifs, ceux-là mêmes qui ont généré et proposé des solutions, sans fin de recevoir. Ce sont les miens, les vôtres, les nôtres.

Rouge anglais, vestige quasi éternel de l’oppression qui caractérise l’abus de pouvoir à l’égard des enfants, des femmes et des étudiant.e.s.

Rouge carmin, pour ceux qui ont focalisé leur opinion sur les gestes de dérapage, sans avoir le discernement de saisir qu’il s’agissait de groupes distincts qui n’ont rien à voir avec la masse étudiante.

Rouge pourpre, pour les petits hommes qui souffrent du syndrome de Tim Hortons. Ils ne lisent aucune analyse politique, aucun éditorial, aucune étude économique, mais déambulent avec leur pension en s’encrassant de moult refill de café non équitable, régurgitent sur tout et sur n’importe qui, trônent comme des rois et maîtres sur ce qu’ils prétendent « leur territoire », sans poser le moindre geste pour améliorer notre sort.

Rouge vermillon, pour tous les journalistes, économistes et artistes qui ont analysé de fond en comble toutes les facettes de la situation, ont dénoncé le mutisme de notre gouvernement, ont consacré temps et énergie pour énoncer de possibles dénouements, pour le bien collectif. Merci deux cent mille fois.

Rouge cramoisi devant les forces policières dopées au Red Bull qui ont traité tous les étudiants avec une brutalité — voire violence — qui aurait dû être canalisée pour « contenir » le groupe de casseurs professionnels. Le chef du service de la Ville de Montréal, Marc Parent, a tout de même admis — l’aveu est déjà un pas, sans matraque — que ce n’est pas la masse étudiante qui est responsable des dérapages, mais bien ces groupes organisés qui n’attendent que les occasions sociales. De toute façon, sans écho après dix semaines à manifester dans la rue, comment la grogne aurait-elle pu ne pas grimper.

Rouge écrevisse, en face d'un gouvernement qui a perdu le Nord et qui fonctionne à reculons. « Dans le monde entier, à cause de la surpêche et/ou de la pollution et dégradation des berges, (…) les écrevisses sont en voie de régression. » Wikipédia

Écarlate de gêne devant un premier ministre méprisant de son électorat et de ses dirigeants d’avenir. Son laxisme pendant une situation de crise et son obsession d’ouvrir des chantiers sans se soucier des effets à long terme me rend rouge cramoisi.

Rouge brique pour la casse. Ça s’explique, mais ne devrait pas être un moyen, dans le meilleur des mondes. Ces groupuscules font subir le même traitement qu’ils ont reçu. À nous de prendre soin de nos enfants et de nous rappeler que la répression conduit à la révolte. Avis à tous les parents.

Rouge coquelicot, pour les discussions en cours. Pour l’espoir d’un aménagement qui permettra à chacun de nos enfants de devenir la meilleure version d’eux-mêmes. Laissons tomber cette idéologie archaïque que nous avons tant à leur apprendre. Dans les faits, si nous accomplissons correctement notre travail de parent, l’élève devrait dépasser le maître.

Mes enfants, je vous aime du plus profond de mon être. Puissiez-vous arborer des joues rouge corail en émergeant de cette expérience et foncer tête haute devant les bouchées doubles à venir.


mercredi 18 avril 2012

Une marche, une poésie, un peu d'espoir

Il apparaît que notre petit pays éclabousse de son chaos un peu partout. Semble révolue l’époque où l’on abdiquait devant la bêtise, en s’excusant, tête baissée, d’être bafoué, exploité et humilié. Une rafale d’indignation souffle sur cette palette de décideurs qui séquestre tous les mots de notre roman collectif.

Il semble que même le silence a une fin.

Devant cette pluie d’éteignoirs de rêve, recherchons diligemment des parapluies bienveillants.

Une conscience émergente de notre richesse globale étincèle. Ça pétille. Des génies visionnaires s’attèlent à planter des semences d’alliance, de coalition, de partage, d’équité afin que nos enfants grandissent dans une communauté digne de ce nom.

Des pas se tracent sur la fierté fragile de notre Terre-mère. Certains pas dérapent sur les passages trop escarpés, sans poésie. On apprend à se tenir debout.

Le 22 avril, les cloches résonneront en écho à notre résilience et à notre désir de créer un monde meilleur.