mercredi 28 mars 2012

Manifeste, ma fille

Le printemps étudiant sera chaud. L’été aussi. Selon l’inertie ou la mobilité de notre gouvernement, les saisons et les années à venir le seront aussi. Les enfants nous apprennent à nous tenir debout, pas seulement la nuit, mais par leur énergie, leur intelligence et leur apprentissage. Ces chers trésors issus de la Réforme, déformés et reformatés de multiples fois, ont vite compris que l’accessibilité au savoir est garante d’avenir.

Nous avons investi des millions de dollars pour contrer le décrochage. C’est même honteusement que le taux d’analphabétisme est publié, parfois en catimini. On a même restructuré la vocation de certaines écoles –problématiques et représentatives — afin d’améliorer le sort des statistiques. Quoi faire avec les garçons qui abandonnent les classes? Et aussi les filles? Augmenter de 75 % les frais de scolarité pour ceux et celles qui veulent poursuivre leurs études et enrichir la collectivité?

Comment expliquer, donc, que ceux et celles qui veulent étudier seraient obligés de s’endetter, alors qu’ils renfloueront les coffres de l’état sitôt en emploi, tout en composant avec les prêts compilés pendant leur parcours d’études.

Comment expliquer à nos enfants que les fonds publics priorisent l’armement, les gaz de schiste, et tous les investissements douteux, dilapidés et corrompus sur plusieurs facettes du système.

L’éducation n’est pas un bien matériel, c’est un droit pour tout pays qui se respecte, et les ressources sont humaines. L’éducation n’est pas une industrie. La famille a le devoir de les éduquer et l’état de les instruire. Priver un peuple de connaissances, c’est une façon de s’assurer du contrôle. 
   
Pour mes enfants et tous les autres, je leur souhaite l’accès aux études, tous azimuts, et aussi la persévérance à dire à voix haute, avec les enseignants, les parents et les grands-parents, les citoyennes et citoyens, les vraies priorités.

 J’affectionne l’idée que la vie les prémunisse de tous les modèles de Stéphane Gendron qui criaillent et glougloutent aux frais des contribuables.


lundi 19 mars 2012

Quand l’ordi craque, tout craque…


La nouvelle génération est branchée. Branchée en terme de branchements, d’octets, de Mo et de Go, de planète Multi plateformes, ces enfants et ados semblent toujours en mesure, avec quelques giclées de feux d’artifice sur l’écran, de raccommoder les cafouillages de parents qui renâclent devant le virtuel rugissant au débit accéléré.



Bref, je reçois un nouvel ordinateur pour célébrer la nouvelle année et ses projets cogitant dans le plan d’action. La petite bête, à l’usage, se dévoile capricieuse et n’obtempère pas aux touches de l’auteure. Qu’à cela ne tienne, on retournera au magasin pour faire un choix plus approprié. Puisque j’ai déjà plus de deux mois d’écriture à plein temps dans ces petits trésors de documents, je demande au fiston webmestre de vérifier si tout est bien enregistré dans le disque dur externe. « Pas d’problème, m’an, c’est sûr que ça marche, y’é branché ». Après vingt-huit demandes et plusieurs grognements, je laisse tomber ma requête et vais reporter l’appareil à sa maman compagnie. 

Quelques jours de fouille plus tard, un nouvel ordi étincelant de promesses est installé sur ma table de travail. RE-demande donc au fils de me ré-installer toutes les patentes qu’il a gentiment faites le Premier de l’an.
Surprise! RIEN n’a été enregistré depuis la nouvelle année. Lecteur branché, oui, mais le petit clic indiquant de démarrer la sauvegarde automatique n’a pas été fait. Deux mois de travail!

Après sueurs, cris et hurlements, pétage de plombs, me suis retrouvée à dansotter avec le chaos. Endeuillée, sous pression, mais propulsée à devenir de plus en plus en contrôle de la bête, j’ai repris, avec ma mémoire vive, l’élaboration des productions en cours. L’occasion de créer des idées neuves, m’a dit mon amie Blanche. Espérant qu’elles soient améliorées et enrichies, car évidemment, ces histoires surviennent toujours dans les moments de rush. 
« L’obstruction nécessaire pour développer une pression irrésistible », selon Roy Lewis (Pourquoi j’ai tué mon père).

J’ai vaincu le dragon du cyberespace et mes dates de tombée sont ajustées. Désormais, clés USB, impression papier, sauvegarde, courriel, et vérification garantie du disque dur externe.

Épisode craquant, apprentissage marquant.

jeudi 1 mars 2012

De l’amiante, de l’arsenic et des ondes


C’est tout blanc. Le décor de carte postale souhaité tout l’hiver durant pour profiter de cette saison qui ne demande qu’à offrir des balades sur cristaux blancs et la lecture près d’un feu de cheminée. C’est avec cet esprit festif des derniers soubresauts blanchâtres que j’ai infusé mon thé vert japonais sencha Nagashima, le jour ayant à peine l’œil ouvert.

Mes canards annonçaient en page frontispice que plus de 300 écoles et édifices publics sont contaminés à l’amiante; que tous les produits contenant du sirop de riz bio (barres tendres) contiennent trop d’arsenic (!?!) et que les radiofréquences (antennes à micro-ondes) pullulent à vue d’oiseau, de préférence sur le toit des écoles, garderies et établissements de santé.



Accroupie dans le garde-manger à dénicher les étiquettes des barres tendres et, oui, à les enfouir dans la poubelle, mon chéri a semblé encore plus décontenancé en m'apercevant localiser les antennes sans fil sur le site Internet loxcel.com/celltower. Justement, que j'ai répliqué, elles sont assez près de la maison. 
Sur ce site, on peut voir l’emplacement de tous les émetteurs de radiofréquences du Canada. Vraiment, on a tout ce qu'il faut pour être sur le 220. Excellent pour les compagnies qui fournissent le Ritalin. On va dépenser des milliers de dollars à faire de la recherche afin d’expliquer la hausse de l’hyperactivité et du déficit d’attention chez les enfants. Ils bouffent des colorants, de l’arsenic, de la junk food, réchauffent les plats surgelés dans un four à microondes, vont dans une école WI-FI (avec antennes intégrées sur le toit), sous les néons, détiennent des cellulaires, iPod et cie, et bientôt, ce sera les compteurs électriques dits intelligents qu’ils auront à leur tête, pendant leur sommeil, en guise de chevet. Le problème de la pollution électromagnétique grandit avec eux, et il semble que personne ne souhaite « ralentir le progrès ».

Trois fois du thé vert. Passé au Bocha, un autre japonais. Peut-être vais-je apprendre un de ces matins de printemps animé qu’il est irradié.

Commandé le livre « Danser avec le chaos » de Jean-François Vézina, à la suggestion de Josée Blanchette. Besoin de m’enivrer de tous les possibles.
Souhaite voir le film Pina, de Wim Wenders, afin de croquer dans tout ce qui reste de vivant. Et lire Le Journal intime d'un arbre, de Van Cawelaeart,(Lafon) pour un baume sur mon âme.
Amorcé du ménage après avoir lu Faire le ménage chez soi, faire le ménage en soi, de Dominique Loreau (Marabout)
« L’ordre est la première règle du paradis », cite Georges Gissing. (Encore faut-il traverser l’adolescence).
Compris que l’homo sapiens n’évolue pas très vite en lisant Du domaine des murmures, de Carole Martinez (Gallimard). Au XIIe siècle, une femme de quinze ans doit quasi se mutiler pour réussir à refuser de s’unir avec un homme que son père a choisi pour elle, alors qu’elle souhaite la vie monastique. Toute la société est complice de ces normes.
Songé à prendre une pause sociale. Y’a justement la station PEARL (Polar Environment Atmospheric Research Laboratory) qui sera vacante à partir d’avril, suite à des coupures fédérales du gouvernement conservateur Harper. C’est ce labo qui avait découvert un trou record dans la couche d’ozone au -dessus de l’Arctique l’an dernier ainsi que de nombreux phénomènes atmosphériques inquiétants. Tiens donc!
  
Danser avec le chaos, qu’il dit. 
Est-ce le seul pas de danse qu'on leur laisse?