lundi 31 décembre 2012

2012 : le mot de la fin


J’aime les rituels. Ils nous permettent de faire le point sur l’état des choses, de notre coeur et de notre âme. Ils nous obligent doucereusement à nous arrêter et choisir entre la répétition ou l’innovation, ou un peu des deux.

J’ai besoin d’avoir des repères afin de mieux avancer. Mes rituels pour célébrer la nouvelle année sont plus introspectifs qu’expansifs. Avec les bulles, ils servent à enterrer ce qui est mort, en faire du compost et mettre la table pour du vivant : des idées fraîchement cueillies, parfois surettes ou parfois assez mûres pour les cuisiner.

J’aime cet élan de ménage à 360 degrés, tous azimuts, cet élan qui me fera enfourner des résolutions, des souhaits, qui sauront à leur tour faire lever les intentions les plus frétillantes. À quoi donc peut servir un moment de bilan si ce n’est pour ajuster le gouvernail, recroiser la destination, s’assurer d’un équipage qualifié et des outils adéquats?

Pour mieux carillonner la nouvelle année, il serait bon d’ajouter aux grelots de notre baluchon, des réserves de « baume » pour les jours sombres et sans grâce. Des réserves de lumière, de lever de sourire, de musique préférée, d’écharpe de laine douce, de nourriture saine et de paroles élevantes, magnifiées et élégantes. Du souffle, des envolées poétiques, des étoiles filantes, du zeste d’optimisme.

Je nous souhaite, pour 2013, d’être en plus grand appétit de bonnes nouvelles, d’alimentation respectueuse de la planète et de notre santé. Aussi, de frissonner à travers les beaux gestes, les innovations vers un monde meilleur, la coopération à petite et grande échelle. Et les propager à la Une.

Je vous remercie, une fois de plus, de m’accompagner dans ma passion de l’écriture, où que vous soyez, tapis dans l’invisible du cyberespace. Vous êtes l’écran de mon clavier, le mot manquant, le paragraphe de l’histoire. Vous êtes un baume sur mes doutes, la quintessence de cette quête.

On se revoit en 2013, pour un nouveau chapitre.


jeudi 20 décembre 2012

La fin de quelque chose


 Il reste quelques heures avant ce qu’on appelle la fin du monde.

Je voudrais au moins avoir le temps de nous souhaiter ce qu’il y a de meilleur pour notre prochaine destination, notre prochaine vie. Celle où l’on sera conscients de l’essentiel, conséquents au regard de nos choix, en mesure de vivre avec les conséquences et s’adapter aux changements. Parole, parole, parole.

Je suis toujours aussi estomaquée de l’abime entre l’intention et le geste affranchi. Tant de choses s’inscrivent sur les listes de « to do », ces tâches élastiques qui se substituent et s’adjoignent lorsqu’une d’entre elles vient d’être accomplie. Est-ce le temps qui me manque cruellement où le phénomène robotisant des pressions sociales qui m’effleure de trop près?

Par exemple. Je suis persuadée que, l’important, pour la fête de Noël, est de se « trouver » ensemble, partager, s’amuser, rire, jouer, se caresser la panse et le cœur avec un repas festif. Malgré ces valeurs profondes et enracinées depuis si longtemps, je me retrouve malgré tout au cœur des entourloupettes d’achats, plus fébrile d’un moment à l’autre, souhaitant dénicher des bonheurs enrubannées pour mes amours. Et plus je me dis que c’est pathétique, plus les circuits se détraquent dans mon cerveau, pourchassant une place de stationnement comme si je débarquais à Ste-Justine avec un enfant malade.

Et là, en entendant pour la millième fois Happy Xmas, de John Lennon, je pense à vous. Rentre chez moi, allume un feu de cheminée. Infuse un thé vert japonais sencha. Effleure avec douceur mes livres de contes que je n’ai pas encore pris le temps d’apprécier (Au pied du sapin et Contes de Noël). Fixe le livre de Christian Bobin, L’épuisement. Ma respiration reprend ses droits. La chatte ronronne à mes côtés, l’air satisfait de me reconquérir.

Depuis quelques temps, je n’ai pas eu assez de temps pour m’affranchir avec les mots, pour m’élever en lecture, pour aider certaines gens qui ont tant besoin. Je souhaite, du plus profond de mon âme, qu’au prochain arrêt, je débarque. Je ralentirai. Je prioriserai. Je sentirai le poids de mes pas sur le sol, les parfums des flocons de neige et de mes gâteaux aux fruits confits.

Je  m’engage à garder le cap sur l’essentiel. Pourtant, je le sais, la vie est si courte.


lundi 5 novembre 2012

Les soeurs Pro


Ce matin, j’ai le coeur en novembre. Les départs, ça fout le cafard. Ça ravive les souvenirs enfouis dans un coin de l’enfance. On a beau savoir que là-haut -on nous l’a promis- , c’est la paix ouatée, n'en demeure pas moins qu' ici-bas, c’est la charpie de cette absence qui égratigne si longtemps  tous les petits gestes inscrits dans l’histoire.

J’ai souvenir de planques de libellules, de fous rires, de courses autour de la piscine, de mignons gueuletons festifs, de tablées débridées de cousins et cousines sous le toit d'envolées d'outardes, et toi, tante Yo, plus zen que la zénitude, avant-gardiste que tu étais.

Les sœurs Pro, on le sait, sont des pros de la résilience. Une foulée de Nobel ignorées. 
Fortes de toutes les guerres qu’elles ont menées, surtout celles de l’amour. Des genoux qui  ne fléchissent que pour arracher les mauvaises herbes, mais se tendent sur-le-champ pour affronter les aléas de la vie. 

Artistes dans l’âme, elles ont tissé un paisley d’entraide et de bonté; se sont sculptées dans une charpente de bois prête à recevoir une grande tablée et nourrir une ribambelle; se sont filées avec la grâce de l’ouvrage aux petits points, de l’école de rang jusqu’à l’alinéa.

On les a surnommées éternelles.

Mais une des leurs a pris le chemin des étoiles.



Elles se retrouvent les ailes effilochées.

On les connaît, les sœurs Pro, elles vont attraper des bouts de ficelles et se reconstruire. Elles vont rafistoler des souvenirs et lui chanter des chansons. Elles s’appliqueront à raccommoder leur histoire pour ne pas oublier. Et toujours, continuer à avancer. En levant un verre à la lueur de son éclat, quitte à y laisser une trace salée, dans le coin d’une page familiale.

Merci, tante Yo.




jeudi 1 novembre 2012

Une grippe d'homme? Pas question...


Vous cherchez des solutions pour vaincre la grippe?

Venez assister à la conférence du Dr Daniel Crisafi, Ph.D. en nutrition et naturopathe, afin d'apprendre à fortifier votre système immunitaire

Le système immunitaire

Depuis les 30 dernières années, les défis immunitaires ne cessent de croître. En plus de la grippe qui sévit chaque année, d’autres virus et microbes augmentent de façon vertigineuse : la bactérie mangeuse de chair, la candidose, la grippe aviaire, la maladie de Lyme, H1N1, SRAS, vache folle, et le Virus du Nil occidental ne sont que quelques exemples. Il faudra donc être en mesure de faire face à ces divers agresseurs.

Pour ce qui est de la grippe, les dernières études internationales (voir le blogue du 26 octobre, ICI) démontrent que la vaccination ne correspond pas aux résultats que nous anticipions. La solution idéale et incontournable serait de fortifier notre système immunitaire.

Le but de cette conférence est justement de souligner le rôle primordial du système immunitaire en offrant des solutions – lesquelles sont bien documentées – pour réduire le risque d’infections, et, le cas échéant,  diminuer leur sévérité et leur durée.

Places limitées.
Réservations au 514.495.2228
Mardi le 6 novembre ou mercredi le 7 novembre 2012
Coût : 15 $
À la clinique pH Santé Beauté,  5040, avenue du Parc, Montréal

lundi 22 octobre 2012

À votre santé! pH Santé Beauté

Nous vivons tous, à un moment ou un autre, à un degré différent, un épisode où la santé vacille, frissonne, fléchit ou modifie sa trajectoire.


À partir du jour où la maladie m’a côtoyée, je suis de celle qui a exploré de moult pistes, en quête de dénouements plus heureux, souhaitant m’éloigner à mille lieues d’un dogmatisme diagnostique tel « un médicament à vie, il n’y a rien à faire ». À travers cette quête, j’ai rencontré une équipe de soignants exceptionnels, Dr Daniel Crisafi Ph.D. et Suzie Rousseau, qui composent avec la vitalité comme des chefs d’orchestre de solutions et de résultats concluants.

C’est le plus percutant cadeau que je me suis offert, une voie vers le mieux-être et la gestion de ma santé.

Je vous invite à les découvrir, à visiter leur nouveau site ici et leur blogue qui vous apporteront de l’information pertinente au fil des semaines.

Pour recevoir ces infos ainsi que les primeurs directement dans votre boîte de courriel, vous pouvez vous inscrire à l’endroit indiqué en bas de la page du site. De plus, si vous souhaitez fortifier votre système immunitaire pour vous préparer à la nouvelle saison, une conférence du Dr Crisafi  est à mettre à votre agenda : mardi ou mercredi les 6-7 novembre. Réservations nécessaires.

Je lève un verre (de thé vert ou de smoothie vitaminé) à notre santé!




 

jeudi 18 octobre 2012

Des livres et de la cuisine


Je vis un délicieux moment de boulimie livresque.

J’ai toujours été une adepte de littérature, c’est vrai, mais j’ai aussi craqué pour les livres consacrés à la santé, au bien-être, à l’alimentation, celle qui se décline à la cuisine.

Le plaisir est décuplé lorsque je reçois un colis par voie postale recelant cet objet que je peux sniffer, palper, feuilleter, annoter et traîner dans tous les recoins de ma vie privée : le bain, le lit, la voiture - qui fait tellement usage de taxi parental-.
Cette bouture d’arbre qu’est le livre me permet d’écorner certaines pages - en guise de « il vaut mieux récidiver » -, d’y apposer un commentaire de mon timide HB, de solliciter une dédicace, d’enjoliver les meilleurs moments de post-it, chaque couleur détenant une signification secrète. Le plus intéressant est de revenir quelques jours-semaines-mois ou années plus tard et de sourire en faisant voyager ces petits bouts de signets vers une autre information plus adaptée. Comme si désormais, nous étions mûres pour une autre indication. Nous sommes affranchis d’un sceau « Hansel et Gretel » au royaume des bouquins.

Tout ce grand détour pour vous dire que j’ai reçu - dans la chaleur de mon foyer – mes dernières trouvailles.
Version cuisine, vous allez être épatés. Deux d’entre eux sont in english. (Pour tous ceux qui connaissent le dossier périlleux de mon apprentissage de la langue anglaise, vous serez béats d’admiration).
Il faut dire qu’avec le génie photographique, c’est du gâteau que de fouiller dans le dico pour être en mesure de trancher, râper, moudre le bon ingrédient. Ce ne sont pas des livres précisément sans gluten ou sans produits laitiers, mais très tendances et faciles à adapter. C’est une amie qui m’a fait découvrir le blogue de Christelle (http://www.christelleisflabbergasting.com/ ), qui à son tour, m’a fait suivre avec des petits bouts de pains, ces trésors.

The sprouted kitchen, a tastier take on whole foods, Sara Forte et Hugh Forte, chez Ten speed press, Berkeley. C’est presqu’un roman. Ce charmant couple, elle cuisine et il photographie, ont aussi un blogue : http://www.sproutedkitchen.com/ La beauté de l’art dans tous ces états. J’ai cuisiné sa recette de lentilles au cari et lait de coco (blogue du 2 octobre) et mon vendredi soir fût enchanteur et parfumé.



La tartine gourmande, recipes for an inspired life, de Béatrice Peltre, chez  Roost Books, Boston, 2011. Le risotto aux poires avec romarin et noix rôtis est à se rouler par terre. C’est aussi elle qui fait les photos du livre. Quand le talent roule avec la succulence! Que dire de L’aragula risotto with basil and lemon sinon qu’il me fait saliver. Et l’Apricot tartlets with honey, almonds, and olive oil est sur la voie du fourneau. Vous me voyez déjà en contorsion pour confectionner la croûte? Pas du tout : riz, millet et amarante, le comble du bonheur!



Ricardo : la mijoteuse, de la lasagne à la crème brûlée, Éditions la Presse
L’automne réclame une meilleure organisation des repas et quoi de plus festif que de rentrer chez soi avec un plat mijoté qui embaume les retrouvailles en famille. Les recettes sont appétissantes, faciles et efficaces et les photos inspirantes. Je m’y mets dès demain. Pour les horaires hachés, les affamés qui rentrent au bercail, pour la liberté de fin d’après-midi, c’est un must.


jeudi 11 octobre 2012

Muffins à la citrouille


L’automne étonne. Il peut nous faire trembler, grelotter, nous ébouriffer de son vent ou nous ensoleiller de vitamine D. Ça sent bon l’automne avec sa fraîche écume de frimas au sol et ses feuilles trempées. On veut s’y promener dans les sentiers de cette saison toute garnie de couleurs et de récoltes.



J’aime aussi particulièrement la décoration d’une table automnale. Des bouquets de fines herbes – qui couronneront en pesto-, un plateau de courges variées, des tiges d’hydrangées du jardin et bien sûr, la citrouille qui nous fait sourire jusqu’à ses derniers retranchements, en potage, en biscuits ou en muffins.

J’ai testé la recette du Dr William Davis, cardiologue, auteur du livre Pourquoi le blé nuit à votre santé, un livre choc qui explique pour quelles raisons de plus en plus de personnes sont intolérantes au blé. L’auteur raconte des histoires de cas surprenantes de patients qui retrouvent la santé sans avoir à subir d’interventions, avec perte de poids, diminution du mauvais cholestérol et de nombreux autres symptômes inflammatoires. Si la lecture de ses découvertes est fascinante, ses recettes gagnent à être corrigées avec l’ingrédient liant qui remplace le gluten pour que le pain « se tienne », soit la gomme de xanthane ou de guar. Vous trouverez cet ingrédients dans les magasins santé.

Voici donc la recette de muffins à la citrouille épicée, sans produit laitier, revue et corrigée.

Ingrédients :

2 tasses (500 ml) d’amandes moulues
1 tasse (250 ml) de noix hachées
¼ tasse de graines de lin moulues + 1c. soupe de chia moulu (facultatif)
¼ t. de farine de noix de coco ou de riz
¾ c. thé de stévia en poudre ou de poudre d’agave
1 c. thé de chacune des épices, moulue : cannelle, piment de la Jamaïque, noix de muscade
1 c. thé de levure chimique ou instantanée
1 c. soupe de gomme de xanthane
Pincée de sel de mer
1 ½  t. de purée de citrouille*
½ t. de lait de coco (ou lait d’amande)
2 gros œufs
¼ t. d’huile de noix de coco fondue ou d’olive

Dans un grand bol, mélanger les ingrédients secs.
Dans un autre bol ou dans le récipient du batteur sur socle, bien mélanger la purée de citrouille, les œufs, le lait de coco et l’huile.
Incorporer les ingrédients secs à l’autre préparation et mélanger jusqu’à ce que la préparation soit homogène.

Déposer la pâte dans les moules à muffins.
Dans un four préchauffé à 350 degrés, cuire environ 1 heure ou jusqu’à ce qu’un cure-dent inséré au centre en ressorte propre.
Laisser refroidir quelques minutes avant de déguster avec un thé, un chocolat chaud ou un espresso. On se pourlèche déjà les babines.

*Après moult essais et une cuisine orange et collante, je me procure désormais de plus petites citrouilles. Elles sont plus faciles à cuisiner, que ce soit pour retirer la purée et aussi parce qu’elles produisent moins de liquides (ce qui risque de rendre la préparation trop humide). Primo, je coupe en deux la citrouille et j’enlève les filaments et graines**. Je dépose les deux moitiés – la peau vers l’extérieur- sur une plaque à biscuits recouverte de papier parchemin. Ensuite, je fais cuire dans un four préchauffé à 350 degrés pendant environ 45 à 60 minutes (selon la grosseur de la chose) jusqu’à ce que la chair soit tendre. Je laisse refroidir. Dernière étape, je retire la chair de la citrouille et la dépose dans un égouttoir pour éliminer le surplus de liquide. Une fois refroidie, je distribue la purée dans différents contenants pour réfrigération ou congélation, histoire d’être prête à cuisiner « citrouille »  pendant toute la saison froide.

**Vous pouvez les nettoyer, les assécher et les enrober d’un peu d’huile et d’épices au goût, ou encore nature, et les faire cuire sur une plaque à biscuits dans un four à 350 degrés pendant environ 15 minutes.



  

jeudi 27 septembre 2012

Quand les voisins débarquent



J’ai toujours cru que j’étais un être sociable, avec un esprit communautaire, dotée d’une tolérance extensible face à certaines habitudes du voisinage. Même si j’ai aussi toujours affichée ma désolation face à l’absence architecturale et écologique du développement d’artères commerciales, aux agglomérations construites à la hâte, effrénées, j’ai persévéré à investir sur le respect de mon environnement et cru au pouvoir du moindre petit geste.

Au moment hautement émotif de la nidification familiale, cherchant un cocon bienveillant pour la progéniture, nous avons choisi de s’installer dans un quartier enfoui sous un dôme d’arbres : érables, chênes et conifères centenaires conféraient une atmosphère protégée des trépidations stressantes de la vie. C’était il y a une dizaine d’années. Ma seule crainte était que mon fils se perde dans le coin «forêt » derrière l’école. C’est pour dire.

Au fur et à mesure de coups de marteaux frappés à l’ère de la construction immobilière, des lots et des lots ont subi la coupe d’arbres pour accueillir de nouvelles maisonnées. Je me disais que ce devait être les dernières des dernières, au risque de perdre le boisé que nous avions tant aimé. Il s’avère possible d'oser défricher jusqu’aux derniers retranchements.

Il y a un mois de cela, des grues de toutes sortes ont débarqué, éventré la forêt restante, et dessiné une allée digne d’une autoroute. On fait place à un nouveau développement. Ne reste que quelques arbres survivants pour agrémenter le décor. Des saccages au nom de l’économiiiiiiiiiiie.



Au même moment de ce deuil domiciliaire, un nouveau voisin s’est installé avec cor et trompette derrière chez-nous, construisant un immense cabanon – on dirait un garage- tout le long de notre terrain,  une vision barbaresque de la vie communautaire. Feu mon territoire protégé, feu mon espace cocooning, fin de la naïveté banlieusarde. Moi qui voyait vert, je vois rouge. Je fulmine.  



L’étau se resserre vers un départ. Cherche coin de campagne à l’abri des bêtises. 


Un ado, des muscles, des protéines


 Nous sommes, familialement parlant,  à composer avec l’adolescence. Un dernier sprint, un dernier soubresaut, une dernière virée. Notre troisième.


Ces temps-ci, le courant musculaire bat son plein, les muscles ont la cote, la virilité négocie avec le duvet. À chaque génération, son style. Le dernier de la tribu, connecté par intraveineuse à son ordi  depuis quelques années, vient de s’infiltrer dans la tendance bodyform.


Deux ou trois soirées par semaine sont consacrées à suer, à expectorer toutes les toxines du corps en hurlant des sons gutturaux avec le taekwondo. Enfin, il bouge. À fond la caisse.


Mais ce n’est pas suffisant. L’intensité s’agrippe aux neurones décisionnels. L’argument est de poids : plusieurs groupes musculaires sont en carence de sollicitations, proclame-t-il. Qu’à cela ne tienne, se dit-on, puisque nous rêvions du jour où les loisirs différeraient du Web. Nous entérinons la demande: l’inscrire au centre d’entraînement, sous le feu des appareils étincelants de promesses.

Une surabondance de produits poudrés avec images de body de fer – ou d’enfer – encercle la piste. Des étalages complets sont présentés afin de contribuer à la réussite du « programme ». Un surplus de protéines est essentiel à son développement, explique l'ado, articles et documentation à l’appui. Un nouveau vocabulaire est désormais introduit en matière de nutrition : protéines, glucides, fibres, minéraux. Celui qui a toujours chipoté devant les plats cuisinés « maison » réclame avec ardeur de la nourriture saine et nutritive, apporte des collations santé, lève le nez sur les croustilles. Il pèse le pour et le contre de ses choix alimentaires… et monte sur la balance de ses gestes. Qui l’eût cru! Un nouveau client pour le Bistro Jasmine.





mardi 21 août 2012

Un fils à Harvard et la maternité en lycra



Mon fils a été admis pour son doctorat en biophysique à l’université Harvard et au MIT (Boston), aussi à Columbia (N-Y) et enfin, à Irvine (Californie). Quand les portes du royaume des études s’ouvrent à toi, c’est que tu es tombé dans la marmite des possibilités. J’avoue qu’il existe des choix plus cruels que d’autres. Harvard a gagné. Il investira énergie, neurones, temps et projets dans l’antre de ce magnifique campus pour les cinq prochaines années.  

C’est à la fois festif, glorieux, magnifique, je sais. Car ce qui est le plus convoité dans le rôle de parent, c’est le legs à livrer dans le sac à dos des enfants, soit une certitude qu’on peut modeler ses rêves, qu’on peut faire avec, et dans le meilleur des cas, les réaliser. Donc, l’envol vient avec le kit.

Je sais, il y a Skype, l’autobus, l’avion, le courriel et tous nos moyens de communication qui nous rendent branchés 24/7. Mais, n’empêche, ça réclame l’extension du cordon de la maternité à chacune des étapes où ils s’éloignent du nid. Cette fois, c’est par de lumineux battements d’ailes et de synapses, par cette vibrante curiosité qui l’a toujours caractérisé, et avec ce regard pétillant qu’il s’installe présentement sur le campus de Harvard.

Avec tout l’amour qui chouchoute, je lui souhaite toute l’expansion et la passion qui s’inscrivent dans une vie qui se déploie avec volupté.

Son appart sur le campus de Harvard

mercredi 15 août 2012

Avec l'été qu'on a eu



Un mois de farniente, de chaleur, de baignade, de tablées dépareillées – chacun des ados ayant un biorythme perso —, d’horaires décousus liés au soleil et à la lune, ou encore à l’intrigue du polar qui me tenait en haleine. Jamais je n’aurais cru que rester chez moi pouvait être digne du concept vacances, mais avec l’été qu’on a eu, ce fût une bénédiction de me vautrer sous les arbres dodus de mon jardin. Côté calore, je suis rassasiée. J’ai fait le plein, le vide, et mon clavier est reposé de mes soubresauts de projets en accordéon. Je le retrouve avec émotion, comme un amoureux au retour d’un voyage en solo.

Je gigote sur ma chaise, explore quelques idées, bafouille quelques mots engourdis, scrute les vestiges glanés avant les vacances, explore un chapitre. Me lève, cuisine un pain, qui lève à son tour. Infuse du thé vert sencha Nagashima, change de vêtement, car le thermomètre s’échauffe au fil de la journée, touille une salade. Je vais faire une marche et savoure à plein le bonheur d’être en vie. Aussi simple que cela, sans raison extravagante. Une délicate liberté de pouvoir écrire, avec ce que tout cela comporte, en étant tout près des miens. Je nous souhaite un bon retour.



mardi 10 juillet 2012

L'été me colle à la peau


Ça respire l'été et, déjà, je suis enivrée. Le clavier joue de l'école buissonnière. La date des vacances râpe mon échéancier et j’essaie de tout boucler, de bien ficeler les derniers écrits qui tentent de se nicher dans les graminées en fleurs.  

J’écris un mot, une ligne, change le titre du chapitre. Je me lève, va infuser du thé. Lis Katherine Pancol qui, elle, pond son histoire à la vitesse grand V. Elle vient de s’installer pour trois mois en Normandie, au bord de la mer. Serait-ce là ce qui me manque? À coup sûr, j’aurais la pulsion de marcher sur le sable, amasser coquillages et minéraux de toutes sortes, me perdre dans le temps et le mouvement des vagues. Équipée d’un panier d’osier rempli de livres, de fruits, avec verres fumés et chapeau festif, je ne ferais que câliner ma table de travail au passage. J'aurais les excuses heureuses.

L’été me fascine, m’envoûte, me déride et me décrispe. Le soleil et la chaleur sont mes alliés, mes sources de vitalité, tel un écrin de dolce vita. Ces éléments de la nature me draguent de farniente. Et j’accuse cette saison estivale, lorsqu’elle s’affiche trop tôt dans mon horaire, de houspiller mes angoisses de performance.

J’infuse du thé à nouveau. Replace la pile de livres, en ouvrant un peu celui-ci, juste une page, et un tout petit peu celui-là. Voilà un cardinal dans mon jardin. Les arbrisseaux, vivaces et fougères, les fines herbes, quant à eux, font la parade devant mon écran.  Tout ce spectacle me rend gourmande. 


Il est grand temps de prendre du temps. Une pause, comme une brise. Même mon Bouddha, qui s'appuie sur l'arbre centenaire, se mêle de m'inviter à profiter, avec bienveillance, on dirait. Encore quelques jours, je lui réponds.



On se revoit en août. 

mercredi 20 juin 2012

Le 300e texte et le renard



Il doit faire 300 degrés à l’ombre. Le double, assurément,  dans mon bureau orienté en plein sud. Qu’à cela ne tienne, je me dis, j’écrirai pour souligner cette étape. Trois cents fois, à ma table, j’ai cogité, auditionné Glenn Gould, chantonné, douté, angoissé, palpité, me suis relevée pour infuser du thé vert, griffonné une myriade d’idées – sans rapport avec le texte à écrire —, ensuite corrigé et appuyer sur « publier ».

Je disais, donc, qu’il fait trois cents degrés, de quoi reconnaître que j’ai le sens de l’image, l’intensité et l’imagination. Dès mon réveil, ce matin, je flairais que la fée de la technologie et ses vertus – portable et Wi-Fi – aurait carillonné trois coups de baguette afin que cette journée soit distincte. Soit! Comment ne pas être trempée de bonheur, installée à l’ombre de mes arbres centenaires et du plan d’eau turquoise, clavier qui papillonne, avec galets du St-Laurent pour contenir ma liasse de papiers.

Avant d’aménager mon environnement d’écriture, je décide de faire une promenade en vélo dans les sentiers de la TransTerrebonne. Quelle ne fut pas ma surprise en quittant ma demeure, d’apercevoir un renard roux traversant la rue pour rejoindre le boisé. Un renard? Dans ma banlieue? Splendide créature. Avouez que c’est un coup bucolique orchestré…




Comme si cette journée veloutée tenait à sauvegarder sa texture, j’ai dégusté quelques instants un thriller de Preston & Child, Le violon du diable — essayant de m’extirper du Paris des années 20 de Madame Hemingway —. 
Une parcelle de bien-être dans une saison qui s’annonce... estivale.


mardi 19 juin 2012

Revenir au rivage


Je sais, vous me le dites, j’ai ralenti l'écriture de mes billets, de mes chroniques familiales et de mes opinions qui hurlent à la lune.

Je suis ainsi, passionnée et entière. Lorsque je m’investis dans une aventure, c’est à fond la caisse et, depuis le printemps, j’ai consacré mon énergie à élaborer des outils et des menus pour intégrer une alimentation vitalité, pour faire du panier d’épicerie une source de santé et de guérison. De plus, j’ai allongé ma « palette » d’écriture en acceptant de rédiger des blogues pour des entreprises et des artistes. 

Je prends conscience, maintenant, que ce mouvement m’a fait cuisiner des mots et des phrases dans un registre complètement différent, mon cerveau s’étant connecté sur un autre réseau. Il a fallu capter toutes les connaissances et le vocable à traduire pour les autres, sans se douter que ma prose s’esquiverait, que quelques mois auparavant, je psalmodiais des mots sur un tapis volant dès le soleil levé.

Je suis ainsi. La musique, la nature, les enfants, tout m’influence, me pétrit, me sillonne, me sculpte, me nourrit. Les scènes quotidiennes sautent alors dans l’arène de mes écrits. La pluie, la lune, les nuits, toutes ces vibrations me branchent et me débranchent sur différents circuits. Mais, chose certaine, dès que je quitte trop longtemps le rivage de ma propre écriture, je cherche la boussole de mon équilibre. Je rame, contre vents et marées, pour revenir à mon île. C’est ce difficile équilibre entre l’île et la civilisation qui m’est une quête. Le paradoxe, c’est que je vis, je profite, et que je suis satisfaite, sans avidité aucune.


Je reviens sur la pointe des pieds. L’été me cajole déjà un peu de moments de farniente, mais Des billets et des saisons me chatouillent et j'ai envie d'y être. Donc, percevoir l’équilibre, croire à la puissance du temps, et habiter mon processus créateur à vos côtés. Prendre un grand souffle et poursuivre, en s'assurant de revenir au rivage au bon moment.

Lu :
Madame Hemingway, de Paula McLain (Buchet-Chastel). Un sublime roman inspiré de la vie du célèbre écrivain, mais racontée par la femme derrière l’homme et l’écrivain. Je l’ai dévoré, d’un trait, avec de l’eau pétillante et du soleil en rafale. Une lecture à s’offrir en cadeau.

mercredi 13 juin 2012

Les mandalas, la vie, la santé


Contempler une œuvre d’art est une façon d’apprivoiser la complexité de la vie. Le mandala, quant à lui, avec sa puissance d’évocation, nous ramène à l’instant présent, à notre souffle, au centre. Il nous enseigne aussi l’importance d’habiter notre corps- notre temple-, d’en prendre soin, de respecter son rythme. En prenant quelques instants pour respirer et contempler, nous écrivons dès lors un scénario de vie et de santé plus harmonieux. 
www.blanchemandalas.com

Pour découvrir les mandalas, et ainsi reprendre votre souffle, venez à l’exposition de l’artiste Blanche Paquette, qui se tiendra du 17 juin au 29 juillet, à la petite église d’Austin. 
À voir absolument.
Pour vous aider à patienter, voici sa lumineuse galerie, ici et un aperçu des oeuvres, déjà.


Blanche Paquette, 450-297-1009


mardi 29 mai 2012

La créativité, des synapses et de la détente



Vous souhaitez être atteint d’une fièvre créatrice? Voici les résultats des dernières recherches sur la créativité.
Tout d’abord, oubliez l’ancien paradigme qui stipulait que le siège de la créativité soit situé dans l’hémisphère droit du cerveau. C’est le lobe frontal qui s’anime lors du processus créateur. De plus,  la moitié des caractéristiques cérébrales des personnes très créatives serait liée à l’environnement, qu’on peut donc modifier et moduler selon les expériences et l’apprentissage.

Le Dr Rex Jung, neuropsychologue et professeur adjoint à l’Université du  Nouveau-Mexique fait part de ses dernières recherches sur le cerveau :

1.      Vous devez choisir un domaine et l'investir. C’est la première phase du processus créateur. « Vous ne pouvez pas faire surgir la créativité du néant ». « Un écrivain met des années à apprendre les techniques d’écriture et trouver comment les utiliser de façon intéressante. Cette préparation est essentielle. »

2.      Vient ensuite la phase d’incubation. Et c’est là que les bourreaux de travail perdent des occasions de solutionner des problèmes. Le cerveau a besoin de repos, de ralentissement fertile, de laisser les idées percoler, afin de permettre l’établissement de nouveaux liens. Par exemple, prendre une longue marche, un bain prolongé, faire une méditation, ou autre. Analogiquement, cette détente souscrirait les réseaux neuronaux à emprunter des voies de traverse en fermant les bretelles d’accès aux autoroutes d’information.

3.      Survient le moment magique d’illumination.

4.      Ensuite, il s’agira de tester, d’évaluer cette inspiration, et de persévérer. « Car habituellement, les gens résistent aux changements ».



 
 Pour lire intégralement l'entrevue avec le Dr Jung,   ici et Marc Tison, La Presse .

Aussi, portant sur la créativité, le best-seller :
180, de Michael Heppell, (Éd. Sgräff),  de quoi faire un virage à 180 degrés dans votre vie.

lundi 28 mai 2012

Des mots doux



J’entends de gros mots. Des mots odieux, des bêtises, des canulars, d’un vocabulaire douteux.
J’entends des mots brusques, d’autres assoiffés de vengeance, des mots tordus, des mots qui viennent trop tard, des mots d’excuses.
Des mots volés, des mots à la bouche, des mots gourmands qui salivent, des mots vrais.
Des mots qui guérissent,  d'autres qui engendrent des maux.
Devant toutes ces paroles qui nous divisent, il y a des mots doux. Des sons qui nous réconfortent.
Vivement le chant des oiseaux et les mots tendres.



mercredi 23 mai 2012

Je donne ma langue au chat


Les mots me résistent. Ils négocient, ils me traquent, se faufilent lorsque vient le moment de libeller le verbe. Je n’ai pas le contrôle, et c’est là tout le désarroi. Tant d’années à m’élever et à faire des arabesques pour les rejoindre, à m’illusionner sur l’aventure d’écrire.
Je suis inopérante à capter tous ces extraits de vie de personnages qui n’en font qu’à leur tête, qui préfèrent aller au jardin ou à la bibliothèque en vélo plutôt que de se nicher à ma table de travail. Pourtant, ils sont omniprésents. Toujours. On appelle ça du 24/7, je crois.
J’aménage un contexte, prends un virage, enfourche de nouvelles intentions, résous des conflits internes, cherche le paisley dans le fil de ma trame littéraire. Rien n’y fait, je n’ai pas le contrôle.

Je décide de confectionner un pain, de ranger la maisonnée, de récolter le fruit des arbres qui a inondé la cour. J'ouvre la fenêtre, hume le lilas, cherche dans le dico la définition d'illumination, tente de discerner les chants d'oiseaux, et, pourquoi pas, une brassée de lessive. 
En choisissant le blanc, je réalise que dans les faits, je n’étais pas à l’écoute. J’architecturais le programme, je jumelais les ingrédients, j'apposais des dates de tombées. Mais je n’accordais aucune souplesse pour arborer tout un éventail de virtualités. Je persévérais à enrôler mes personnages dans un cadre établi. Et ce n’est pas là qu’ils souhaitent grandir. Ils sont déterminés à planter un drapeau dans une contrée qui m’est inconnue.
Alors j’abandonne un peu de lest, fais un test sur du zeste de confiance. Je les aime après tout, ils me collent à la peau depuis des lustres. Si je suis responsable de les avoir mis au monde, je me devrais bien de leur procurer un milieu qui facilite l’expansion.
Pourquoi pas un gyokuro, avec ça? Mon marchand de thé a toute une vie dans ses récipients magiques.