mardi 28 juin 2011

Faire avec...

Lorsque l’été fait des siennes, il est plus difficile, pour moi, de garder la structure et la discipline requises pour mener à bien un projet exigeant concentration et rigueur. D’autant plus si le contexte de travail est localisé à la maison. La piscine et les fleurs m’observent et m’attisent vers le farniente. Le turquoise salin du bassin d’eau, les graminées qui cajolent, les hémérocalles qui explosent en jaune, les fougères envoûtantes d’élégance et de raffinement, les cardinaux rouges et les carouges à épaulettes qui me font la cour, tout cet enchantement semble réclamer la contemplation. Rien qui souscrit un écran blanc à se noircir.

Je me suis dit qu’il serait préférable de faire avec. Qu’à cela ne tienne, je sors mon ordi sur la table extérieure. Ma pile de dossiers est retenue par un panier de fruits, mes crayons et blocs-notes sont installés près de ma théière de sencha akaï, infusé à point, et déjà, je deviens plus disposée. Je sais d’emblée que je serai sollicitée par ma tribu, mais ce sont des motifs festifs du jour J, le bal : manucure, coiffure, habillage, prise de photos, danse du soleil afin qu'il soit de la partie. Je ferai avec.

Toutefois, la vision romantique de l’activité s’embobine dans les bruits avoisinants. Une scie qui n’en finit plus de rénover et de nous grincer dans les oreilles, les *&$!?*! de chiens qui jappent parce que le maître les abandonne dehors, l’hélico qui survole mon quartier pour je ne sais quelle raison, les tondeuses agressives des terrains qui font la coupe sans égard aux décibels et aux vapeurs de gaz, les employés du câblodistributeur qui sont grimpés dans les poteaux et se racontant leur week-end — à bout portant — pendant qu’un autre s’offre une disco qui permet à tout le canton de l’entendre. Je m’étonne toujours des normes de civisme.

Je sais que les travailleurs ont le droit d’entamer leur boucan à partir de 7 h du matin, mais que tous ces castors bricoleurs émergent dans leur cour si tôt, munis de leurs engins, c’est stupéfiant! Certaines villes se prévalent même de lois interdisant les toiletteuses à gazon à certaines heures de repas et le dimanche, comme si nous n’étions pas assez civilisés pour saisir l’occasion. Existe-t-il une chose plus frustrante que de s’installer dehors, près d’un barbecue, gracié d’une table enjôleuse et colorée, et qu’au moment de trinquer avec notre bulle de rouge, le « woésin » vrombit son moteur?

Une fois les plaintes évacuées, il faudra bien faire avec. Je vais aller couper des brins de thym et humer l’arôme du paradis, aiguiser mon ouïe pour percevoir le bruissement des feuilles des majestueux chênes qui m’enrobent. Focus. « Saisir la beauté de l’instant », nous invite Josée Blanchette dans son dernier article signé le 17 juin, avant de quitter pour ses vacances, en proposant le bouquin de François Cheng, Œil ouvert et cœur battant, comment envisager et dévisager la beauté (DDB). Inspirée, je suis en mesure de capter le silence et son chant d’oiseaux pour qu'il soit mien, et réduire la vitesse de mes attentes de production. « Le slow », avec ses aménagements tous azimuts, est une formule garantie pour la santé du système nerveux. Quitte à rentrer chez soi et écouter Glenn Gould dans son bureau.

Mais le week-end prochain, si la saga des castors bricoleurs recommence, je fais entendre à mon voisinage Melissa Laveaux, Dodo titite maman, à fond la caisse.

jeudi 23 juin 2011

Aimons-nous

Notre pays en a vu de toutes les couleurs. De cap et d’épées, il a persisté et signé de sa force, ses talents, de son ouverture au monde et de sa résilience.

Si son infrastructure peine à se mettre à jour, les gens, quant à eux, se retroussent les manches pour toutes les causes et ont l’entraide à portée de mains. Jamais n’a-t-on vu un peuple aussi enclin à soulever des montagnes lorsque les inondations, les tempêtes ou les rages de la nature font des siennes. Ici et ailleurs.

Sous la pluie, le verglas, la canicule ou le blizzard, nous sommes là, debout, contournant les nids-de-poule et les bêtises administratives. Des talents à profusion, tous domaines confondus, de quoi faire rêver n'importe quel imprésario planétaire. Une culture riche, diversifiée et étoffée.

Nous sommes un coin de planète garant de grands noms, d’un luxuriant territoire, de fabuleuses idées, de grandes œuvres, de beaux souvenirs, d’un avenir tricoté de toutes les couleurs, avec comme toile de fond un pan d’amour qui vient à bout de notre tempérament latin, nos sautes d’humeur, nos variations émotives, nos SPM collectifs, nos travers et nos incohérences. Avec tout ça, on a beau dire, « une chance qu’on s’a ».    
Bonne fête nationale!


mercredi 22 juin 2011

Métropole saccagée, patience usagée, écoliers en congé

Nous sommes officiellement en été. Aujourd’hui ou demain, les touts petits chanteront peut-être « adieu monsieur le professeur » — même si ce sont presque exclusivement des mesdames professeures —, et les plus grands, quant à eux, débarqueront pour l’été à la maison, se brancheront par intraveineuse aux portables en tous genres, mangeront — seuls ou en groupe — à toute heure sauf la nôtre, auront besoin d’un transporteur, et carbureront aux cappuccinos glacés ou smoothies, vacances obligent. Une musique- ou une batterie tonitruante malaxant toute pièce musicale- s’exhibe maintenant avec fracas chez les voisins, signe raboteux que les cartables ont pris la route du bac de récupération. L’heure des vacances a sonné.

Immense est mon plaisir à apprêter un bouquet d’été, gavé de bouquins, de films, de festivals et de sorties simplissimes, mais ravigotantes. Pour ce faire, je suis allée fureter hier, à Montréal, pour explorer les suggestions des magazines. Me suis retrouvée empêtrée dans les rues fermées et détournées, semées de cratères et ficelées de cônes oranges, troublées de piétons (à leurs risques et périls), de cyclistes, de motocyclistes, de planchistes, de machineries lourdes excavatrices et rugissantes, de conducteurs à bout de nerfs malgré la double dose d’anxiolytiques absorbée.

Me suis réfugiée avec mon amie Renée à l’Estaminet, sur la rue Fleury, après avoir salivé la luxure d’un gyokuro au Rendez-vous du thé, bistro voisin. J’étais littéralement épuisée, à cran, couleur poussiéreuse de pain grillé, sous l’emprise de la constellation montréalaise en rénovation. Si je songe parfois à retourner vivre dans le 514 — pour les études des rejetons-, j’avais, hier, le souhait impérieux de revenir chez moi, à l’affût d’une zone non sinistrée, où côté cour et jardin sont le symbole de la paix intérieure.

 Dans ce cas de figure, on a beau promouvoir la culture et les festivités de la métropole, le manque grossier de gestion des travaux de réfection incitera à faire faux bonds pour plusieurs d’entre nous. Les pauvres touristes croiront qu’ils se sont trompés de pays, que nous sommes en conflits armés, qu’il serait plus prudent de conduire la voiture de James Bond s’il est question de traverser la ville, et surtout le pont Champlain. S’il est enivrant de se perdre à Boston, New York, Venise ou Paris, il vaut mieux dénicher quelques destinations de campagnes pour revenir intacts du Québec. Vive les cabanes au Canada!

Puisque la meilleure destination d’évasion demeure la lecture, voici mon bouquet de livres d’été, dans le genre policier, aventure et thriller. Il est temps de s’évader vers d’autres univers offerts, tout compte fait, à si peu de frais, par les écrivains.

  • Rémission, Robin Cook (Albin Michel)
  • Une nuit, sur la mer, Patricia Macdonald (Albin Michel) – s’abstenir si vous partez en croisière!
  • Les neuf dragons, Michael Connelly (Seuil)
  • L’escapade sans retour de Sophie Parent, Mylène Gilbert-Dumas (VLB) –même si Sophie Paquin nous a servi une aventure plus pétillante.
  • Bizango, Stanley Péan (Allusifs)
  • L’été sauvage, Elin Hilderbrand (JC Lattès)
  • Il semble que, selon mon amie Gi,  le « vrai » Lévy est de retour, et qu’on ne peut se résoudre à fermer le bouquin avant d' accéder à la fin: L’étrange voyage de Monsieur Daldry, Marc Lévy (Laffont). À lire au parc, au jardin ou près d’une piscine, loin des marteaux-piqueurs.
Prévoir pichet de thé glacé et citronnade à profusion.

Et si vous ne l’avez pas encore lu, un incontournable : Marina, Carlos Ruiz Zafon (Laffont)

jeudi 16 juin 2011

Bal et folie de grandeur

Il n’y a pas si longtemps, franchir avec succès son cinquième secondaire était simplement et modestement la porte d’entrée vers un choix de carrière. Un rite de passage. Nous avions le vent dans les voiles de la liberté, la VRAIE vie commençait. Je me souviens que cette utopique indépendance s’était festoyée au bord d’un feu de camp, guitare sous le bras et chansons remplies de bulles, sous les effluves de la St-Jean. Nous étions vêtues de jupes fleuries ou d’une salopette en jean, pieds chaussés de sandales de cuir fraîchement taillé, genre.


Le cégep et l’université avaient l’allure de « bar open » du savoir, faisant écho à notre identité de citoyen cultivé, instruit, avec avenir « garanti ». Nous débarquions pour plusieurs années. C’était la norme, du moins dans mon monde à moi. Les lancements de toges étaient censurés jusqu’à la fin des études dites supérieures.

Quelques années plus tard, les graduations que vivent mes rejetons prennent des allures de folie de grandeur. Il semble que terminer son cinquième secondaire soit un exploit, et que l’investissement pour souligner la chose sollicite un portefeuille d’actions et de REER. En version féminine, il y a ze robe de bal. On ne parle pas d’une tenue soyeuse, élégante, qui soulignerait la fin des mini-jupes ou des décolletés qui font la peau dure aux enseignants, non. On verse dans le tapis rouge et les vedettes d’Hollywood ont de la compétition. Robes d’organza et de paillettes diamantées, coiffures et accessoires tout aussi chics les uns que les autres semblent être la norme. Une organisation — digne d’une firme de gestion de projets — débutant à la relâche scolaire de février et qui se clôture avec soulagement pour les parents une fois juin égrené sur l’agenda. On se tape la rue St-Hubert avec le festival de satin éclaboussant les vitrines de toutes les couleurs de glace en promo pour l’été : pêche abricotée, limette citronnée, explosion de fraises des champs, éclat de vanille, bleuet givré.


J’ai même entendu entre les branches que la limousine est de rigueur. C’est décidément l’événement du siècle de leur existence. Il y a aussi la cérémonie de diplomation – qui nécessite une autre tenue —, où les toges prennent l’uniforme et les mortiers voltigent dans les airs comme signe d’aboutissement d’un périlleux parcours.


Je souhaite sincèrement que,  lors du jour J, ils vivent  autant d'émotions qu'ils ont investi d'énergie .
À cet âge, j’étais partie « sur le pouce » de Deschaillons avec sept amis pour assister au spectacle Une fois 5 offert sur le Mont-Royal. Autre temps, autres moeurs. Le temps d’une chanson.

lundi 13 juin 2011

Happy day, vraiment?

Le silence m’a réveillée ce matin. Mon cerveau m'annonçait qu'on était bien lundi, et mes neurones, au son du carillon de l’école primaire qui retentit dans ma chambre à coucher, avertissait d’une urgence. Je me suis précipitée dans la cuisine, et seuls mon plat de fruits et le joli pot confiture de rhubarbes et fraises étaient de mise. J’ai jeté un œil d’orgelet rapide au tableau d’organisation du transport orchestré pour les examens. Ma fille demeurait à la maison pour études, donc au lit. Mon fils, quant à lui, venait de choper son autobus. Branle-bas de combat pour l’extirper du sommeil, lui faire la morale quant aux heures requises de repos nécessaires, l’inciter à consommer un petit déjeuner digne de ce nom ET aller le reconduire à toute vitesse, à travers les cônes orange et les panneaux de la Sureté du Québec qui ne cessent de rappeler qu’ils sont présents.


Le chéri semblait consterné devant ma propension à prendre en charge le chaos et arborait son air sourcilleux signifiant « on apprend qu’avec les conséquences et l’expérience, les mots ne font pas le poids ». Bref, c’est le genre de matin qui me rend complètement grognon. La philosophie parentale, version adolescence : ma fille qui m’emprunte mes vêtements — qui disparaissent – et qui s’insurge devant les passe-droits attribués à son frère; le fils qui vit dans sa bulle, au-dessus des lois physiques; les traces de leurs moindres gestes tout au long du parcours dans la maison; les postes de radio reprogrammés à leur goût dans la voiture; l’allergie chronique au lave-vaisselle, aux repas santé et à la vie domestique; les besoins exponentiels à l’égard de la voiture, sociabilité oblige.

Je suis partie, donc, ayant reporté douche & mise en beauté afin que le fiston ne soit pas recalé à l’examen. Me suis aperçue dans le rétroviseur, avec mon œil enflé et rougi, cheveux décoiffés et sweat short. J’ai fait semblant d’apercevoir Michelle Pfeiffer.

Et, comme un clin d’œil magique, j’ai entendu à Planète Jazz, Happy day. J’ai dressé un sourire. Il ne manquait plus qu’un espresso, écart que je me suis permis, avec le plus grand bonheur. Et avant de reprendre le chemin du repêchage « post examens », dieu soit loué, entre une minestrone et une brassée de lessive, j’écris.

mercredi 8 juin 2011

Le 8 juin 1995

C’était le 8 juin 1995. Depuis plusieurs jours, l’été revêtait une canicule qui nous rendait moites et alourdis. Je devais peser vingt kilos de plus, d’ailleurs. Ce poids s’était concentré sur la région abdominale, un peu plus chaque jour depuis les neuf derniers mois.


Deux semaines auparavant, le gynécologue avait émis un avertissement de code rouge : le bébé était tout à fait  en mesure à mettre le bout de son nez dans notre famille. « Ne sortez pas de la ville », a-t-il déclaré solennellement, « vous allez accoucher d’un instant à l’autre ». Branle-bas de combat, le chéri en vitesse rappelle tous ses patients pour reporter leurs rendez-vous deux semaines plus tard, cause de paternité. Il souhaitait être plus-que-présent lors de la venue du troisième rejeton de la maisonnée. Il était inquiet que j’enfante dans la voiture, sans avoir le temps de se rendre à l’hôpital — ce qui était impensable à mon avis —, mais j’étais surtout habitée par la gestion de la marmaille au moment où William donnerait ses premiers signes vers la vie extra-utérine.

Nous étions fins prêts et chaque jour devait être Le jour J. Mais non. Coquin il était déjà dans sa façon de nous apprendre la différence, en captivant une place bien à lui. Avis à quiconque de faire des prévisions. Le 7 juin, je me suis décidée à communiquer avec mon obstétricien, qui ne comprenait toujours pas mon absence dans sa salle de naissance. Il nous a invités à « aller prendre un café » le lendemain, vers 11 h. Mes parents sont arrivés pour garder le fort. Tisane, nous avons partagée, ensuite le bain chaud et tourbillonnant a pris place dans l'histoire, vers 13 h, afin de faire « déclencher le travail », qu’ils appellent dans le jargon. La première contraction a nécessité le vrai code rouge, la poussée a fait le reste. William, mon dernier bébé, ai-je spécifié à ce moment-là, a vu le jour à 15 h 03.

Que le temps passe vite, aussi cliché que cela puisse paraître. Je suis là à écrire sur un épisode mémorable d’il y a seize ans, un peu comme si c’était hier et à la fois dans une zone brumeuse et lointaine. Le recul teinté par la maturité et un peu de sagesse, fait songer que cet événement se déroulerait autrement, évidemment, mais la zénitude ne s’acquiert qu’avec l’expérience et un périlleux travail sur soi. Je contemple, donc, le chemin parcouru, et me délecte de tout l’avenir possible, de l’affranchissement des rêves et des talents de nos amours. La confiance envers la suite de la communauté devient un incontournable, lorsqu’on ose souffler les bougies.

William, je te souhaite de prendre ta place dans le monde, celle inspirée par ton cœur et ton âme, sur le sentier que toi seul choisiras. Pour le bonheur et en hommage à la vie, merci de nous avoir élus comme famille.

mardi 7 juin 2011

Explorer avant d'abdiquer

Avec ce beau temps estival, je chancèle dans mon rythme. Horaire décousu, vêtements transformables entre le matin, le midi et le soir, lectures hétéroclites, repas improvisés à la bonne franquette, comme si nous étions déjà installés sur la terrasse des vacances d’été. Seulement quelques jours de répit d’encadrement et nous nous surprenons à prendre allègrement les mauvais plis du farniente. Mais le quotidien se fait entendre. Factures à payer, achats à retourner, rendez-vous médicaux à assumer, contrats à finaliser, menus alléchants et nutritifs pour les adolescents, des anniversaires à souligner, un espace créateur à instaurer de nouveau, des gestes santé à remettre à l’ordre du jour, les objectifs à éclaircir sur l’ardoise de nos intentions.

« Chaque fois que je m’assoie, je n’ai aucune idée de ce que je vais écrire. Je ne planifie rien; les mots déferlent naturellement et j’ignore quelle en est la source. » D.H. Lawrence

Béni des dieux, monsieur Lawrence. Dans mon cas, je planifie toujours ou presque. Et ce qui est imprimé est parfois loin de la réflexion qui a précédé. Ce matin, par exemple, il devait être question d’activités à vivre sans faute cet été, proposées par les magazines québécois. Toutefois, en me connectant sur mon site, j’ai succombé à l’article de Josée Blanchette (voir liens à droite) portant sur la différence, en visionnant la vidéo de l’entrevue de Chantal Jolis à TLMP. Larmettes à l’œil, je suis allée sous la douche, touchée par les affres de la maladie.

Ragaillardie par le courage des gens – et les jets d’eau —, décidé de partager ma lecture nocturne (entérinée par l’usage de grains de café enrobé de chocolat à l’heure du souper — erreur) publiée chez Fides, « Comment j’ai vaincu la douleur et l’inflammation chronique par l’alimentation », de Jacqueline Lagacé, Ph. D, enseignante et chercheure à l’Université de Montréal à la faculté de médecine. L’auteure a expérimenté le régime du Dr Seignalet (hypotoxique -sans produits laitiers ni gluten, entre autres) pour vaincre sa polyarthrite rhumatoïde. Condamnée au fauteuil roulant par le corpus médical après avoir éprouvé toute la médication prescrite, elle mène désormais une vie normale après dix-huit mois de ce régime, les douleurs ayant complètement disparu dès les premières semaines. Les études citées ont été expérimentées chez des centaines de patients de différentes maladies inflammatoires et dégénératives, dont la fibromyalgie, la colite, la maladie de Crohn, l’asthme, la sclérose en plaques, l’eczéma, le psoriasis, l’arthrose, la migraine. Les explications sont des plus digestes. L’auteure est convaincante, stimulante et la combinaison « savoir scientifique & expérience personnelle » est gagnante.

Admettons que le changement alimentaire est exigeant, tant au niveau de la gestion du panier d’épicerie que dans nos rapports sociaux de consommation. Les restaurants croulent sous le gluten, les mauvais gras, sucres et sels, et les voisins nous perçoivent comme des excentriques illuminés. Qu’à cela ne tienne, les retombées d’une alimentation qui nous convient sont majeures et les écarts deviennent festifs plutôt que destructeurs. Hippocrate n’a-t-il pas déclaré que le meilleur médicament est l’aliment?

Je poursuis cette quête de santé, et j’accepte d’explorer de nouvelles avenues avec cette notion d’essai-erreur intégrée dans le disque dur des gens curieux qui se débattent pour ne pas abdiquer. Dossier à suivre.

mercredi 1 juin 2011

Saisir la bonne nouvelle

La réalité ayant mille et un visages, celui des vacances est une expression spontanée, éclatante et éphémère. Bien sûr, on peut créer des instants qui lui ressembleraient, mais les exigences quotidiennes de parents, de travailleurs et de citoyens reprennent leur droit tôt ou tard.


Tout passe. Les bons moments comme les plus difficiles.

Confrontée aux palpitations cardiaques en arrachant les mauvaises herbes, pendant que j'enfournais le pain aux bananes, dattes et noix ainsi qu’un curry de tofu aux épinards, tamari et sésame – vive les cuisinières à convection —, toute cette gestuelle élégante entre quatre brassées de lessive, les courses, le transport des ados pendant les examens de fin d'année et les nouveaux contrats, j’ai constaté que j’étais bel et bien de retour. Atterrie et rentrée chez moi.

Pour maintenir une vie de première classe, il y a ce petit quelque chose au niveau de l’attitude qui fait la différence. Les personnes heureuses ont fait la preuve, en se sentant en vacances peu importe le contexte, qu’elles sont douées pour « saisir la bonne nouvelle ». Je sais, nos vies ne sont pas jet set, mais contrairement à nos perceptions, ce ne sont pas les gens riches et célèbres qui vivent une vie de première classe. Bien sûr, ils peuvent s’offrir du luxe, mais ont-ils d’emblée cette attitude qui enjolive tout sur son passage? Pas nécessairement… L’abondance peut être simple.

Dans le concept de « saisir la bonne nouvelle », on doit comprendre qu'elle se présente parfois de façon plus solennelle, magnifiée, mais, que, la plupart du temps, elle se distingue dans une version homéopathique. Il faut la dénicher dans les coins perdus de notre existence. Si jamais l'ordinateur agonise et emporte avec lui les dernières heures de travail à remettre à un client, si les résultats médicaux clignotent rouge, ou que le terrain s’ensevelit de détritus alors qu’on a consacré la journée entière à tout fourbir, il est temps d’intégrer cette nouvelle attitude. Car on a déjà vu pire.

J’ai donc interrompu les activités. Consacré une vingtaine d’adorables minutes à la lecture du récent ouvrage de Donna Leon, « La petite fille de ses rêves », une autre enquête du commissaire Brunetti. Le cœur a repris son débit normal et j'étais en mesure de « saisir la bonne nouvelle ».

Une fleur rose fuchsia venait d'éclore de mon rhododendron; je réussissais avec succès les muffins suggérés par Colombe Plante, un pur délice; parcouru « Des mets et des mots, un roman en 40 recettes », et désormais en mesure de vous promettre — en toute humilité — que mon livre « Billets de saison & recettes » sera d’autant plus tonique, rafraîchissant et savoureux.

Je garde la meilleure pour la fin : je suis en lice pour le 2011 Canadian Weblog Awards dans Family & Parenting, French Language, and Life categories. Cette dernière m'a offert un baume sur le portrait des précédentes années de dérive du plan initial, tel un phare dans l’océan de mes doutes. Ce petit clin d’œil me permet de poursuivre dans ce brouillard engendré par l'espace créateur et le changement de parcours. Ça ressemble à une récompense d’avoir osé prendre un risque, d’avoir bifurqué du chemin tracé en composant avec ce que la vie a déposé sur ma route. Peu importe la finalité, que je sois finaliste ou pas, l’effet mobilisant est le même. J’ai créé ce blogue en y fondant mes espoirs d’écriture avec un fan-club constitué de mon entourage. À ce jour, selon les statistiques du serveur, voilà maintenant plus de 10 550 visites en une année et trois mois. C’est comme-style-genre la bonne nouvelle TVA. 
Saisir la bonne nouvelle et s'y agripper les jours gris.