lundi 16 mai 2011

Reconnaître ses besoins

Lorsqu’on « chemine » vers des horizons nouveaux, qu’on défriche un peu les diktats sociaux pour suivre notre voie, l’état permanent qui habite ce parcours est le doute. Ce dernier est quelquefois nécessaire, primordial même, avant de commettre une grosse bêtise qui serait irréparable. Mais à part ces folies qui font figure d’exceptions, l'état de doute devient le plus souvent un obstacle pour vivre selon notre essence propre.


Ça dérange, donc on se dégonfle. Légitimer notre affermissement vers la réalisation, avec le risque qui vient avec, réside seulement chez les personnes déjà accomplies, qui ont traversé les hauts et les bas, qui ont connu la solitude liée à la  différence, et qui croient au respect de l’unicité de chaque individu. Il faut se l’avouer, il n’y a que soi-même pour s'affranchir de la route. Il est donc fondamental d’être à l’affût des signes, les écouter et composer avec eux. Et assumer la responsabilité des conséquences. Les conseils ne sont pas toujours de bon usage puisqu’ils excluent certaines variables, mais les expérimenter peut aider à faire le tri des gestes porteurs ou non de notre avancée.

En février, mes amis ont repeint et réaménagé mon bureau. Top design, épuré, ordonné. J’avais choisi aussi de me cloîtrer face au mur pour éviter les distractions. Ce faisant, le soleil – quand il fait une apparition — percutait mon écran et empêchait d’écrire à certains moments éclatants. Je n’avais plus accès à la nature et ses aléas. Mes dossiers bien rangés, mes idées ont suivi la même trace. Mes masques détournés dans les cartons me manquaient, même si j’appréciais les murs purifiés d’objets vivant dans mon territoire. Ces masques, provenant d’un peu partout au monde, sont le symbole de la tribu, des archétypes, de l’inconscient collectif. Dans les moments de création, l’assistance invisible n’est pas négligeable et son importance mérite d’être « oscarisée ».

Ce matin, j’ai décidé de reprendre la place qui me convient car moi seule doit reconnaître mes besoins. Donc, j'ai réaménagé mon bureau afin qu’il soit à ma portée, efficient, à mon image, moins éblouissant. Je constate que c’est moins ordonné, plus chaotique, plus « occupé », moins esthétique. Mais j'assume ma façon d'être dans ce secteur, espérant qu'il se répercute ailleurs.

Je retrouve les personnages et les idées qui m’habitent et en leur laissant l’espace pour qu’ils me parlent, je gagne en inspiration. D’autres ont fait le chemin avant nous, et ils murmurent des choses à l’oreille à qui sait l’ouïr. Je suis plus que jamais disposée à entendre et me porte garante de la forme que prendra ces confidences.
C'est ma responsabilité que d'assumer mes choix. Et de Un, on coche.


 

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