jeudi 27 janvier 2011

De la couleur, des amis et de la magie

Mes amis Richard & Benoît ont finalisé la coloration de la salle à manger et de l’escalier. De toute beauté! Si j’ai écrit il y a deux jours sur la philosophie qui consiste à « voir petit » certains jours gris, et bien hier, on causait dans le « voir haut ». À l'endroit à repeindre, le plafond cathédral doit mesurer plus de vingt pieds. Ils devaient donc s’agripper à l’échelle supersonique et ne pas regarder en bas. Toutefois, rien ne les a empêchés de sourire, de chanter et de savourer la vie à belles dents.


Étonnamment, à pareille date l’an dernier, j’écrivais sur eux. Je distinguais mes amis à leur façon de mettre de la beauté sous le toit du monde, faisant référence aux aménagements paysagers magnifiques et uniques qu’ils créent. Ils ont ajouté une corde à leur harpe de talents, celle d’édifier l’ambiance intérieure de la maisonnée. Pour ce qui est de l’aptitude à mettre de la couleur dans la vie, ils détiennent une palette extensible, une fougue comparable à celle d’Obélix avec son élixir magique intégré. Leur énergie est un réel cadeau dans cet espace si précieux qu’est notre chez-soi.

En admirant le résultat de leur travail, bien installée avec mon thé, je me sens choyée. Comme quoi la vie est généreuse de nous offrir de telles rencontres.


Merci les gars!

Les Jardins Phénix, créateurs d'ambiance : 450-961-9036

mardi 25 janvier 2011

Le jardin intérieur

Il fait un froid de canard et je frissonne malgré la température affichée sur le thermomètre intérieur de la maison. L’expression « sortir sa petite laine » doit sa popularité à cette période de l’année, dans notre pays mal isolé. Le thé fumant, les soupes-repas, les plats mijotés épicés au cari et au cumin prennent tout leur sens. Dans la pénombre du petit matin, la lumière hésitant elle aussi à affronter ce climat glacial, c’est la cuisson d’un pain qui a réveillé mon âme, en cuisant doucement au four, au son de ma musique préférée.


Si le froid nous désespère et que la cuisine ne réussit pas à nous mettre en énergie, Julia Cameron nous invite à « voir petit ». Que signifie être disposé à voir petit? « Cela signifie qu’en un jour de pluie ou de blizzard, nous voyons la beauté des gouttes de pluie – ou de neige- scintillant sur les marches de l’escalier de secours. Nous écoutons le chant des oiseaux demeurés cachés. C’est le jour idéal pour cirer nos bottes, changer les lacets usés de nos espadrilles, nettoyer le rebord des fenêtres. Quand le jour est gris, nous retombons en enfance et c’est sans doute l’occasion rêvée de nous comporter comme tel ».

Planifier de poser de petits gestes, simplissimes, qui nous feront le plus grand bien : on peut s’installer dans notre fauteuil préféré avec un livre jeunesse, ou un album photos empoussiéré de notre bibliothèque, se laisser bercer par des dépliants de couleurs en rêvant à une pièce à repeindre au printemps, prendre un bain aux huiles essentielles et se mettre en pyjama dès la tombée du jour, manger un gros bol de tapioca chaud, une chocolatine, écouter Cesaria Evora. Peu importe ce qu’on préférera comme petit geste, il s'agit de piger dans sa propre liste « réconfort » qui nous incite à rentrer chez soi, afin d'y trouver un jardin intérieur protégé des intempéries.

Aujourd’hui, on voit petit et bienveillant. Demain sera un autre jour.


 

vendredi 21 janvier 2011

Les possibles sont infinis

J’écris dans mon journal personnel depuis que je suis toute petite. Mon premier m’a d’ailleurs été offert à mon neuvième anniversaire, en format miniature, vêtu de cuirette et détenant bien sûr une serrure et une clé. Je le revois comme si c’était hier. J’ai toujours poursuivi cette habitude au fil des années, prenant un plaisir fou à choisir mes cahiers, le type de reliure et le papier. Est-il utile de se rappeler les vertus que procure l’écriture personnelle quotidienne ? Centration, mise en lumière de nos besoins, désirs, rêves qui se transforment en objectifs et s’inscrivent dans le réel, libération de nos états d’âme et de nos soucis qui s’envolent sur la page plutôt que dans les gestes posés chaque jour, entre autres.


Dans la vingtaine, lors d’un déménagement périlleux, j’ai jeté aux ordures tous mes cahiers. Quel dommage! De la matière vive pour découvrir des tranches de vie oubliées et pour se reconnaître à travers le parcours en savourant la destination atteinte. Une mine de créativité qui a dû nourrir le dépotoir. Je n’ai plus jamais osé refaire un tel affront à mon cœur et j’ai poursuivi mon écriture, même si le rythme n’a pas toujours été constant. Et là, dans le contexte du bureau tout neuf, j’ai ouvert mon coffre de bois où se dissimulent tous ces écrits. Innombrables idées camouflées dans ces pages noircies!

Que de possibilités nous sont offertes par la vie! Tous les tournants choisis, consciemment ou non, amènent son lot d’événements uniques qui nous propulsent vers d’autres sentiers. C’est un pur bonheur de relire le film de notre histoire où les possibles sont infinis. Je savoure donc ces possibles et en inscris des inédits. En savourant mon thé.

Antonine Maillet partage sa vision de la vie où, justement, « Les possibles sont infinis ».


jeudi 20 janvier 2011

L'oeuf ou la poule

L’humain est un être de paradoxe. Il apprend docilement et sagement les coutumes de sa famille, ensuite de son école, son milieu social, et ensuite de sa tribu où il pioche, à coups de cortisol et d’adrénaline, en vue de prendre sa place dans le monde. À cette étape, il est confronté à ce qui l’anime, du fond du cœur, et à la programmation codée dans les recoins de son cerveau, de ce qui devrait être « bon » pour lui. Il a le choix d’abdiquer, d’oublier ce qui le passionne, de se mouvoir dans cette eau, ou dans cette glue, c’est selon, ou encore d'accepter de voir apparaître un tsunami de contradictions qui rendra le paysage de sa vie semblable à un blizzard. Dès lors, l’humain qui veut s’affranchir des diktats de sa tribu doit s’armer de courage et de détermination.

C’est en imaginant subir les douanes américaines avec un œuf Kinder dans mon sac à main que j’ai eu cette réflexion. Vous connaissez cette friandise, que les enfants raffolent, intégrée dans une petite boîte en carton promettant la découverte d’un trésor, qui, de surcroît, est en faux chocolat (qui ne contient que du sucre) et cache dans sa vie intérieure une bébelle qui amuse quelques minutes, comprenant les chicanes reliées à l’envie du bidule de l’autre. Cette chose s’autodétruit dans ce même laps de temps, et bloque l’aspirateur dans les jours qui suivent la fête. C’est du moins le souvenir que j'ai sauvegardé dans ma mémoire. J’ai donc le regret de vous annoncer que les États-Unis interdisent désormais l’importation de la Kinder surprise, puisque la loi interdit d’inclure quelque chose de non comestible dans un produit comestible, en plus des risques d’étouffement pour les enfants de moins de trois ans.
Opération majeure. On ne rigole pas avec le danger. Les douaniers américains ont saisi 25 000 œufs Kinder dans les bagages de touristes et d’Américains qui rentrent fièrement à la maison, en 2000 interventions différentes. Ainsi, les enfants américains sont protégés de l’œuf Kinder. Quant à ceux qui sont tués chaque jour par une arme à feu, légalisée par je ne sais quel amendement, on souhaiterait croire que c’est de la science-fiction. Mais non, c’est tout simplement le paradoxe de l’humain.
Merci au journaliste Patrick Lagacé pour son article de mardi 18 janvier.

Ce matin, ma préférence se tourne vers les romans policiers plutôt que vers l’actualité. Et j'ose mettre à l'index les inconhérences de ma tribu. Sous aucun prétexte, m'y associer. Dire adieu.

mercredi 19 janvier 2011

Voilà!

Pour débuter 2011, je vous propose l’atelier


I.D.É.E.S, pour vivre la vie que l’on rêve


Imaginez, Désirez, Écrivez Et Savourez, un menu pour passer à l’action!



Cet atelier vise à explorer différents outils favorisant l’accès à nos ressources intérieures : par le biais d’outils stratégiques d’écriture, du collage, de la visualisation ou autres déclencheurs, nous apprendrons à utiliser l’écriture pour accéder et réaliser nos rêves, et être en mesure de saisir les opportunités que la vie nous offre.

« Write it down, make it happen, knowing what you want and getting it!, dit Henriette Anne Klauser. Découvrez ce que vous désirez, écrivez-le et constatez sa réalisation.



Samedi 5 février de 10 h à 16 h, Au centre récréatif de Repentigny


Et bientôt au Centre L’Éveil, à Prévost



Coût : 100$, matériel fourni, sauf votre journal personnel.

Pour information & inscription : 450-964-9895 ou jasmine.potvin@hotmail.com

dimanche 16 janvier 2011

Coin de paradis pour jours sombres

Vendredi, je me suis offert un coffret des Symphonies de Mozart, comprenant pas moins de 11 CD. Mon intuition me réclamait cette musique de génie en souhaitant inaugurer mon bureau-tout-neuf. Il est peint de couleur papier de riz, ce qui fait déjà du bien à mon système nerveux et gastrique. (J’aime le riz, c’est un « alicament » pour moi, depuis mon aventure de toxine qui a bousillé ma vie alimentaire, avec sa pléiade d’intolérances.)


Je suis donc installée pour écrire, dans un nouvel aménagement, face au mur, histoire de ne pas m’égarer dans les horaires et tenues de travail des voisins. Cet espace est à la fois « nu et plein ». Étrange. Ma collection de masques est nichée dans une boîte de la garde-robe, car je ne suis pas tout à fait prête à ce qu’on s’immisce dans ma pièce d’écriture. J’ai toutefois des dossiers à déposer au recyclage, et d’autres qui serviront à explorer un rituel de purification, en l'insérant dans le feu de foyer. J’écoute Mozart, encore et encore. J’ai du nouveau papier italien fabriano d’une douceur indescriptible, pour épancher mes idées, et des stylos-plumes à encre couleur safran, turquoise et bleu marine.
Un bouquet de crayons de bois fraîchement aiguisés est aussi disponible, pour les mots qu’on préfère effaçables et moins flamboyants. Il me semble que je sois bien entourée, du moins avec cette façon de me créer un coin de paradis lors des jours sombres. On ajoute à ce menu des rencontres d’amis, pour casser la croûte, prendre un thé, refaire le parquet de nos intentions, et me voilà en mesure de m’initier à l’an 2 d’écriture, avec une structure et un horaire différents.

Pour ancrer nos projets, buts, ou objectifs, mon expérience m’a appris qu’il est précieux de faire « image » pour notre cerveau. Pour ce faire, on peut feuilleter des magazines, des journaux, des photos, et découper des illustrations qui symbolisent notre souhait. Par la suite, on place bien en vue notre représentation imagée à un endroit où se pose souvent le regard, soit l'agenda, le journal personnel, le babillard de bureau, le tableau de bord de voiture, peu importe, l'idée est de demeurer en conscience. Le subconscient apportera, au fil des jours et des nuits, des réponses afin que des gestes et choix quotidiens s'harmonisent à la réalisation du projet. J’appelle cet exercice un « tableau de rêve » ou « carte au trésor ». Cette activité ludique est puissante et pertinente, surtout en début d’année.

mardi 11 janvier 2011

Le thé, l'amour et l'essentiel

Je dois avoir sauvegardé dans ma mémoire vive des reliquats de privation comme gage d'héroïsme. C'est la seule façon d'expliquer cette situation récidivante qui me réclame de supprimer le thé vert, mon allié. Ce quotidien nimbé de plaisir est associé, entre autre, à cette consommation bénite de thé vert japonais qui me réchauffe, m'inspire, m'apaise et me réconforte. Cette divine boisson est gage de solution, de temps d'arrêt ou d'action, c'est selon le bon choix. Elle a toujours le dernier mot, surtout lorsque je déniche pas le premier.

Le seul hic, c'est que le thé, malgré ses vertus incommensurables, limite l'assimilation du fer. Devant l'hémoglobine qui descend comme le thermomètre en janvier, il faudra donc limiter ce nectar entre les repas seulement, à deux ou trois reprises maximum. Cette sagesse ancestrale qui prône l'équilibre, la mesure, la nuance prend toute sa place. Moi qui ai les lèvres trempées à toute heure du jour dans ma potion, une perte est évidente. Mais une habitude se change, quelle qu'elle soit, à condition de transformer l'association par un autre objet de plaisir. Je trouverai bien, quitte à engloutir mes personnages sous le poids du camelia sinensis , ou pire, déclarer un candide prétexte pour me souscrire à mon objectif.

À travers les tueries et les vacheries humaines, tout cela a bien peu de poids au kilo. L'important est d'être bon, de s'aimer et se respecter, dit l'arrière-grand-mère de Léon, dans la vidéo sur le blogue de Josée Blanchette, situé à votre droite. Ça fait du bien de se faire rappeler l'essentiel.

jeudi 6 janvier 2011

Des résolutions et de l'appréciation

Lorsque j’ai aperçu mes Billets 2010 s’agglutiner sous un seul onglet, j’ai eu quelques frissons de frayeur. Tout ce travail englouti, imaginai-je. Ça obligerait à être zen, quoique ça ressemble plus à de l’imprudence. Mon amie Blanche ne cesse de me recommander d’installer un lecteur externe qui enregistre mes textes au fur et à mesure des productions, au cas où…


J’ai le don de reporter cette tâche après avoir cuisiné un potage aux panais, une tarte d’épeautre à la courge spaghetti et cheddar ou un pain de riz aux canneberges. Ça sent tellement bon. Cet instant de frousse fera en sorte que je m’affranchirai à coup sûr de cet outil de protection de création. Je te le jure, Blanche.

J’ai aperçu le décompte : 175 textes. Mes enfants étaient impressionnés du travail accompli. Moi? Pas du tout. J’aurais aimé un chiffre rond, genre 200 ou du moins 180. C’est en m’entendant prononcer cela que j’ai pris conscience de cette attitude du « jamais assez ». Quels que soient les résultats, il y aura toujours une cible non atteinte. Du coup, c’est l’appât parfait du sabotage, et ça brouille d'emblée les pistes de l’élan. Ciel, où mettais-je donc le focus?

Que ce soit un chiffre rond, ou en quart de lune, l’important est d’apprécier et savourer le travail accompli. En 2011, j’accroche mon perfectionnisme sur la pointe de la lune. Qu’elle soit pleine, ascendante ou descendante, elle respecte le rythme inhérent à sa propre nature. Et elle est en mouvement, sous l’influence de toute la galaxie.

Première éclipse 2011, 4 janvier, Malaga, Espagne

Prête ou pas prête, il est temps de lever l’encre…

mercredi 5 janvier 2011

Le premier mot de 2011

Juste un mot. Le premier. C’est le plus difficile. Celui qui donne le ton de la nouvelle année, qu’il soit crème sure, papyrus, café au lait ou champignon, il porte l’embarras d’être devant, d'être le messager.


J’ai exploré plusieurs formules, plusieurs tonalités, mis des étoffes veloutées ou des verbes incandescents, rien ne fonctionne. Quoi que l’on dise, le premier message de janvier ne peut à lui seul assumer l’année entière. Alors j’ai opté pour la simplicité, source d’inspiration et d’abondance.

Pour honorer le calendrier 2011, j’ai choisi de revamper mon bureau, la pièce qui se retrouvera chaque jour dans un tourbillon de créativité, sous les feux d’un roman qui s’immisce dans les nuits et se camoufle le jour sous le vocable des tâches illimitées. Je devrai donc mettre de l’ordre dans tout ça. C’est pour cette raison que j'amorce la nouvelle année par un tourbillon de ménage, afin de signer un pacte avec le chaos. Moi qui répète allègrement aux enfants : « planification, organisation, focus. » Mon tour est venu, à cette étape, de m’engager un peu plus. Dire non à tout ce qui ne contribue pas au déroulement limpide du plan, m’entourer de gens bienveillants, et risquer l'action.

J’ai donc pris rendez-vous chaque matin avec mes personnages et publierai en fin d’après-midi mon blogue. Billets de saison était mon projet 2010 : m’offrir une structure de travail d’écriture, oser être lue, connaître mon style. En 2011, je chevauche des sentiers inexplorés. Écrire et faire vivre une histoire. Mais je n’ai pu me résoudre à interrompre ce contact privilégié avec les lecteurs. Je tricherai sûrement certaines journées — où l'inspiration est dans de beaux draps —, en produisant en premier lieu un texte vous étant destiné, mais mon plan est de persévérer dans ce dessein qui attend depuis belle lurette.

Je vous souhaite une année vitaminée et au diapason de vos aspirations.